Escrocs mais pas trop,

film de Woody Allen (2000)



Avis général : 4.5/10
:-) Même en petite forme, Woody est toujours aussi rigolo. Un scénar qui délire sans complexes.
:-( Après un début plutôt sympa, c'est bien poussif. Les acteurs sont plus ou moins inspirés.

Un petit Woody Allen pour digérer après un bon repas le dimanche soir, ça ne se refuse pas ! Je ne suis pas un fan absolu du petit bonhomme à lunettes, mais il m'arrive assez régulièrement de tomber sur un de ses films, et j'en sors rarement déçu. Bien que j'aie été regarder un certain nombre de ses récents opus directement au cinéma, j'avais raté celui-là, ça tombe bien.

Woody joue pour l'occcasion un escroc plus ou moins retiré des affaires, mais qui, trouvant son train de vie actuel un peu décevant, lance un dernier coup : un creusement de tunnel pour piller une banque, avec comme couverture une boutique de cookies gérée par sa femme. La fortune est au bout de l'aventure, mais pas franchement de la manière initialement prévue...

Dès les premières minutes, on se sent bien chez soi, pour peu qu'on aime le style Woody. Ça bavarde beaucoup, les piques sont présentes à chaque coin de phrase, bref, sans être fabuleusement novateur, le film est divertissant. Les péripéties accompagnant le creusement du tunnel sont fortement prévisibles, mais arrachent de bienveillants sourires chez le spectateur qui n'en demande pas beaucoup plus.

Et puis apparement, le tunnel ne suffisait pas à faire un film, alors ça part carrément dans une autre direction. Nos héros devenus subitement richissimes, Woody s'engage dans une gentille attaque contre le mode de vie bourgois, et plante au milieu de tout ça un Hugh Grant chargé de faire l'éducation de sa femme. Hélas, le comique se grippe assez nettement à partir de ce moment-là, et Hugh Grant est désespérément plat. Qui plus est, le scénario, sans but apparent, tourne un peu au n'importe quoi, ce qui n'est pas en soi un défaut, mais qui est assez peu exploité ici.

Du coup, on finit par se désintéresser des pérégrinations de Woody (et surtout de sa femme), et le profond ennui guette. Bien sûr, Woody est assez malin pour caser de temps à autre un gag suffisament réussi pour nous tirer de notre torpeur, mais soyons francs : ça ne casse pas trois pattes à un canard, et le film serait sûrement passé très inaperçu s'il avait été réalisé par un autre.

Un tout petit Woody Allen, donc, à réserver pour le jour où vous aurez épuisé le (tout de même assez vaste) répertoire de ses bonnes comédies, et de préférence à regarder en groupe pour rendre le rire communicatif. Mais bon, le binoclard a quand même un sacré talent pour s'attirer la sympathie.

Roupoil, 30 mai 2005



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