Enfermés dehors,

film d'Albert Dupontel (2006)



Avis général : 6.5/10
:-) Une énergie invraisemblable, au service d'un humour percutant.
:-( C'est un peu le foutoir, et Dupontel se perd un peu dans la partie romance de son scénario.

Ca fait bien longtemps que je n'étais pas allé voir un film français au cinéma (et donc que je n'avais pas commencé à dire du mal sur les films français dans mon intro). Mais pour éviter de m'étendre une fois de plus sur la pauvreté de notre cinéma national qui peine terriblement à se renouveler, je tente une nouveauté, le Dupontel. On me l'a déjà garanti, ça ne ressemble à rien. Très bien, ce sera toujours ça de pris.

Un paumé (joué par Dupontel) qui squattait jusque là les dessous de bretelles d'autoroute tombe un beau jour sur l'uniforme d'un flic suicidaire. Quelques heures plus tard, il est transformé, pour le meilleur et pour le pire, en agent au service du maintien du désordre et de la veuve et de l'orphelin, ou plutôt la vendeuse de sex-shop qui tente de récupérer la garde de son bébé. Un magnat de la banque unbrin véreux va être mêlé à tout ça bien malgré lui.

Dès le début du film, on est effectivement projeté (c'est le cas de le dire) dans un univers bien différent de celui qu'on a l'habitude de croiser dans la comédie française. Décors inattendus (l'ami Dupontel a apparemment un faible pour les squats), musique tonitruante (un poil pénible à la longue) et un humour très physique, à grands coups de cascades impressionnantes (et très drôles, même si là aussi la répétition finit par lasser). Rien que pour cette originalité et l'énergie dépensée, le dernier Dupontel vaut le détour.

Pour le reste, il faut bien l'avouer, c'est un peu inégal. Les personnages sont assez rigolos dans l'ensemble, même si très peu creusés (on n'est pas là pour ça), ce qui en fait des caricatures de loufdingues sympas (tous les clodos et assimilés) ou de pourris complets (les hommes d'affaires). On sent bien derrière ce manichéisme facile une volonté de fustiger quelques aspects peu reluisants de notre société moderne, mais l'essai n'est que partiellement transformé, Dupontel créant plus de rire que de réflexion chez le spectateur. Quand à l'amourette grotesque, elle est pleine de bons sentiments, ce qui n'est pas vraiment un compliment ici car ça détone pas mal avec le reste.

C'est sûrement assezinévitable quand on fait un filmaussi foutraque que celui-ci d'obtenir un résultat inégal. Un peu dommage tout de même car sur certains aspects le film est très réussi (je le répète encore une fois, les gags à base de cascades sont énormes). Si vous n'avez jamais testé de Dupontel, essayez, ça vaut le coup d'oeil.

Roupoil, 11 avril 2006



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