Ed Wood,

film de Tim Burton (1994)



Avis général : 7/10
:-) C'est superbement filmé, les acteurs sont géniaux, il y a un humour assez décapant.
:-( Ca manque de la poésie qu'on retrouve dans d'autres films de Burton.

Vous l'attendiez tous impatiemment puisqu'il s'agissait à peu de choses près du dernier Burton manquant à ma collection (il manque sur ce site des critiques de Mars attacks et de la Planète des singes que je n'ai pas vus depuis trop longtemps, et du tout premier de ses films, l'assez méconnu Pee-Wee), je me suis enfin décidé à voir Ed Wood. Reste plus qu'à regarder maintenant un film d'Ed Wood, il y a moyen que ce soit assez intéressant aussi, même si pas pour les mêmes raisons.

Edward Wood est un jeune homme qui de loin pourrait presque passer pour normal. Il a une copine un peu blonde et il a l'air lui-même un brin niais, mais rien de plus. Si l'on ajoute qu'il aime porter des sous-vêtements féminins, déjà c'est plus curieux. Mais lorsqu'on apprend qu'il est recruté pour tourner un film basé sur la vie d'un transsexuel, on s'inquiète carrément. On a raison : malgré la présence d'un Bela Lugosi, le film sera une invraisemblable catastrophe. Ce qui n'empêchera pas Wood de récidiver, sans jamais réussir à lancer sa carrière hollywoodienne.

L'idée même du film peut sembler assez farfelue. Pourquoi diable aller consacrer une oeuvre à Ed Wood, réalisateur minable qui serait resté dans l'oubli qu'il a connu toute sa vie s'il n'avait eu l'honneur d'être nomme pire cinéaste de tous els temps ? Mais voilà, dès qu'on sait que c'est Burton sui s'en charge, avec Depp dans le rôle titre, on est prêts à foncer voir ce que ça peut donner. Et de fait, ce film ne ressemble pas à grand chose de connu. Burton a fait le choix du noir et blanc (magnifique) et se cantonne à une intrigue linéaire fidèle à ce que l'on sait de la vie du défunt Wood. De fait, celle-ci est assea hors normes pour permettre de remplir un long métrage que l'on suit sans s'nnuyer une seconde, avec bon nombre de moments de rigolades à des degrés divers et variés, tant les péripéties de tournage et autres sont incongrues.

Et pourtant, même si l'on passe un agréable moment, j'ai été un tout petit peu déçu. Tout simplement, ce film, aussi bon soit-il, n'est pas pour moi un "vrai" Burton, au sens où on n'y retrouve pas vraiment l'imagination délirante et la délicate poésie qui font le génie de certaines de ses oeuvres. J'ai un peu l'impression qu'au lieu de "burtoniser" un sujet éventuellement banal comme il a pu le faire récémment dans Charlie et la chocolaterie (bon, qualifier le bouquin de Dahl de banal est exagéré, j'admets), il s'est cette fois-ci contenté de choisir un sujet à fort potentiel bizarroïde et de l'illustrer de façon assez classique. D'ailleurs, et même si on va encore me dire que je fais plus attention aux sons qu'aux images quand je vois un film, je trouve le choix d'Howard Shore en lieu et place d'Elfman pour la BO très révélateur. Si Shore compose un partition sympathique, il n'y a pas la formidable adéquation entre son et image qu'on a dans les collaborations Burton-Elfman.

Enfin bon, n'exagérons rien tout de même, ce film est très intéressant. En plus, il permettra peut-être à ceux qui ne sont pas des fans incontournables de Mr Tim de juger à sa juste valeur le cinéaste : réalisation irréprochable, et surtout direction d'acteurs époustouflante (un chapeau tout particulier à Martin Landau dans le rôle de Lugosi, mais tout le casting fait des merveilles). On a beau dire, mais ce garçon est quand même sacrément doué.

Roupoil, 9 mars 2006



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