Et un film mythique, un ! Je ne suis pas vraiment du
genre fan de motos et de cannabis, mais il est des films qu'il faut avoir
vus une fois dans sa vie. Des films qui ont marqué toute une génération,
etc (accessoirement, je ne suis pas sûr que ce soit vraiment exact, parce
que mes parents, qui sont de la génération en question, n'ont jamais du
voir une image de ce film). L'éternelle question dans ce genre de cas,
c'est "qu'en reste-t-il une quarantaine d'années plus tard ?".
Deux motards viennent de se faire un paquet de pognon de façon plutôt
louche. Ils se rendent sur leurs fiers destriers à la Nouvelle-Orléans
pour le carnaval. En chemin, ils font quelques rencontres plutôt
curieuses. D'un groupe de hippies à un avocat alcoolo, c'est à un défilé
de personnes à contre-courant de la culture de l'époque que nous sommes
conviés.
C'est d'ailleurs bien là que se situe l'intérêt du film, dans cette sorte
de panorama de la contre-culture, principalement hippie, qui émergea aux
States à l'époque. C'est souvent suprenant, pas toujours passionnant (le
passage dans le camp de hippies en train d'effectuer leur retour à la
nature est trop long), mais indiscutablement instructif. Comme en plus ça
se passe sur fond de magnifiques paysages et de rock qui déménage, on se
laisse bercer un moment. Seul bémol, la réalisation quelconque d'Hopper
devient franchement agaçante quand il se croit obligé de faire des
transitions psychédéliques assez difficilement soutenables.
Hélas, trois fois hélas, alors que l'apparition du personnage joué par
Nicholson avait redonné un certain souffle au film, la fin part
complètement en couille, ou plutôt en fumette. Une interminable scène de
trip laisse franchement sceptique : Hopper a manifestement cherché à faire
de l'expérimental bluffant, mais personnellement je ne suis pas convaincu.
Quand à la conclusion brutale, elle ressemble plus à un échapattoire
facile qu'autre chose.
Bref, si le film est sort indéniablement des sentiers battus, son côté
culte est tout de même fotement exagéré. Mettre un peu tout et n'importe
quoi à l'écran ne suffit pas à faire un grand film, tout juste une
curiosité qui peut toujours tenter le cinéphile curieux..
Roupoil, 1 juin 2007