Retour de vacances (qui se sont fort bien déroulées,
merci, l'Islande est un très beau pays, que je vous conseille fortement,
d'ailleurs allez donc jeter un oeil à mes photos), retour au cinéma, comme
d'habitude. Et comme l'an dernier, mon premier choix est le bête
blockbuster du moment. Mais est-ce vraiment le film que l'on pense ? Il y
a tout de même Michael Mann, l'homme qui réussit à bien se faire voir de
la critique, aux commandes, ce qui n'a d'ailleurs rien de surprenant quand
on sait qu'il fut producteur de la série du même nom. Voyons voir ce qu'il
nous a réservé pour le grand écran.
Je n'ai bien sûr jamais vu un seul épisode de la série, mais les deux
flics sont les mêmes, Sonny Crockett et Rico Stubbs. Dès le début, on est
plongés dans le bain, pas de générique, ça débute par une séquence dans
une boite de nuit pour tenter de piéger un petit maquereau. Mais
rapidement, nos deux costauds auront à se charger d'un plus gros poisson,
et pour cela devront infiltrer un gros réseau de méchants trafiquants (de
drogue entre autres). Au milieu de tout ça, on aura quand même le temps
d'intégrer un peu de romance, rassurez-vous.
Admettons-le, dès le début, on se rend compte que Michael Mann n'est pas
du genre à filmer son film, tout blockbuster soit-il, comme n'importe qui.
Montage haché, plans recherchés, image moche ou au contraire trop belle
pour quon la regarde sans arrière-pensée (plans dans les nuages
notamment), ça sent la réalisation vingt-et-unième siècle, mais
suffisamment bien digérée pour ne pas tomber dans la facilité ou la
gratuité (on n'en est quand même pas très loin par moments).
Mais pourquoi diable s'être contenté de faire ce boulot sur la forme, et
avoir un fond qui lui ne se démarque jamais du film policier de série ? Le
scénarion, même si on cherche à nous faire croire qu'il est compliqué en
l'embrouillant un peu à loisir, n'est au fond qu'une enième variation sur
les histoires de traffic de drogue, avec gros méchant barbu caricatural,
négociations tendues, prises d'otages et autres traitrises déjà vues mille
fois. Les histoires sentimentales des héros sont carrément inintéressantes
(et pour le coup, les scènes de douches et de lit assez navrantes), et les
personnages sans grande épaisseur (faut dire, quand c'est joué par un
Colin Farrell toujours champion du froncement de sourcil inexpressif, ça
n'aide pas).
Du coup, l'impression d'ensemble est assez curieuse : le film n'est ni
meilleur ni plus mauvais que beaucoup d'autres du même genre, mais avec un
déséquilibre assez rare entre la banalité du propos et l'intérêt de la
mise en scène. En tout cas, je crois qu'il me faudra attendre de voir un
autre film de Mann pour mesurer pleinement l'étendue de son talent.
Roupoil, 1 septembre 2006.