Vous le savez, je ne suis pas un fan de cinéma asiatique.
C'est donc sans surprise que j'avoue n'avoir eu jusqu'ici aucune occasion de
voir un film de Tsui Hark. Attention, on est ici loin des pensum
pseudo-auteurisants dont se délecte une certaine presse spécialisée, c'est du
cinéma asiatique festif et animé. Ca tombe bien, je cherchais justement à voir
un truc qui ne prenne pas la tête l'autre jour.
Le vrai titre du film, c'est Detective Dee : le mystère de la flamme
fantôme. Tout un programme... De fait, alors que se prépare le
couronnement de l'impératrice dont j'ai oublié le nom (ça se passe dans une
Chine d'il y a quelques centaines d'années) et qu'on est en train d'achever la
construction d'un gigantesque Bouddha pour fêter l'événement, deux personnes
meurent presque coup sur coup, brûlés de l'intérieur par une flamme très kitsch
mais néanmoins mystérieuse. L'impératrice lance donc son vieil ennemi Dee, qui
croupissait dans une prison, pour chercher la clé du mystère. Celui-ci, plus ou
moins aidé ou trahi par une foule de personnages secondaires, se lance à corps
perdu (et à grands coups de tatane) dans l'aventure.
Si vous avez peur d'être perdu dans les détails de l'intrigue par méconnaissance
de l'histoire chinoise, ne vous inquiétez plus : vous ne comprendrez sûrement
pas tout car c'est assez confus (les motivations de certains personnages, héros
y compris, restant fort troubles), mais on s'en fout ! Tout n'est ici pretexte
qu'à un déluge de combats, effets spéciaux et autres avalanches de décors
spectaculaires. Un côté nanar ? Non, pas vraiment, plutôt série B, il y a ici
un esprit que n'auraient pas renié les spécialistes de genre des grandes années
du peplum, les moyens et surtout le numérique en plus.
On ne peut pas nier d'ailleurs que Tsui hark a un peu tendance à abuser de ses
joujoux, certains effets spéciaux dépassant assez franchement la limite du
mauvais goût, mais au moins il en fait des tonnes et on ne s'ennuit pas une
seconde. Autant j'avais pu trouver un Tigre et dragon, qui finissait
par être creux à force de se prendre au sérieux, un brin rasoir, autant là on
s'amuse très franchement tout au long du film.
Bien sûr, on regrettera aussi des facilités évitables (je ne voudrais pas
spoiler la partie romance de l'intrigue, mais disons que c'est un peu
téléphoné), mais ça fait partie du charme un peu désuet de l'ensemble. On en
viendrait presque à se demander si tout ça n'est pas totalement calculé et
maitrisé, mais au fond je n'y crois pas tellement. Je n'en ai pas moins passé
une très bonne séance !
Roupoil, 24 mai 2011.