Depuis le temps que le film est sorti et qu'on en entend
du bien, il fallait bien que je me décide à aller le voir. En plus, je
dois bien admettre que la bande annonce m'avait plutôt attiré avant même
que le film ne sorte et que le public lui fasse un triomphe. Je pensais
donc voir là l'apogée de ma journée chargée de Fête du Cinéma. Comme
souvent, je me suis planté :-).
Pour ceux qui n'auraient pas suivi, il s'agit d'un film québécois. Ca nous
raconte l'histoire d'une famille québécoise, le père, la mère et les cinq
fils (eh ouais, pas facile), et plus particulièrement à travers le regard
de l'avant-dernier. Celui-ci est fan de musique et se rend compte à
l'adolescence qu'il aime plutôt les garçons. Drame dans la famille...
Chronique familiale, film sur l'homosexulité, hommage à la musique des
seventies ? Le film ne prend pas vraiment parti, et se contente de
raconter des petites tranches de vies, avec de temps à autre de grandes
ellipses. Solution de facilité qui montre hélas assez rapidement ses
limites. Certes, pendant près de la moitié du film, on se laisse embarquer
sans trop rechigner, car les acteurs sont présents, l'humour également
(quoiqu'il faille bien signaler que la moitié des fous rires de la salle
sont provoqués par le vocabulaire québécois plus que par la qualité des
dialogues, qui font ceci dit souvent mouche) et la succession rapide des
scènes donne une illusion de rythme.
Hélas, dès qu'il s'agit de développer un peu les thèmes abordés, on se
rend compte que le réalisateur n'a rien à dire et que l'accumulation
d'anecdotes n'est là que pour remplir. Dès lors, on s'ennuie assez ferme,
et on n'est pas près d'être soulagé car le film dure deux bonnes heures
(on se demande bien pourquoi, car un certain nombre de scènes sont
allongées sans aucune raison valable). Les piques sur la religion
deviennent lassantes, le traitement de l'homosexualité est franchement
convenu, et le film se répète sans cesse. Reste, heureusement, la musique,
vraiment sympa, et le charisme de l'acteur principal.
Malgré cela, vraiment pas de quoi crier au chef-d'oeuvre, j'ai (encore une
fois...) du mal à comprendre quelle mouche a piqué les nombreux fans.
Peut-être que je suis né trop tard pour avoir une nostalgie suffisante de
l'époque à laquelle se passe le film. Je suis en tout cas ressorti déçu.
Roupoil, 1 juillet 2006.