Cosmopolis,

film de David Cronenberg (2012)



Avis général : 1/10
:-) C'est plutôt bien filmé.
:-( Complètement incompréhensible, chiant à mourir.

Je continue mon exploration des films sélectionnés cette année à Cannes avec un de ceux que j'attendais le plus, le dernier opus de David Cronenberg. Bonne campagne de pub accompagnée d'une bande-annonce intriguante, ça suffisait à annihiler la présence de Robert Pattinson (je plaisante, je n'ai rien contre lui) et à me pousser très vite dans les salles obscures après sa sortie.

Le film est tiré d'un roman réputé inadaptable, dont je n'avais personnellement jamais entendu parler. J'aurais peut-être mieux fait de me renseigner un peu plus. Au moins, après avoir vu le film en intégralité (ce qui n'a pas vraiment été le cas de tout le monde dans la salle, les sorties et les ronflements ayant été assez nombreux), je peux confirmer que le bouquin est sûrement inadaptable. Car on ne peut pas vraiment parler parler d'adaptation de la part de Cronenberg, plutôt d'un ploaquage d'images sur des dialogues issus du livre.

Commençons par le bon point (c'est le seul) : les images en question sont plutôt léchées, et assez réussi. Il y avait presque de quoi tenir le pari de réaliser quelque chose ressemblant vraiment à du cinéma avec une intrigue qui se déroule très majoritairement à l'intérieur d'une limousine. Car la grosse arnaque du film est là. Je ne sais pas qui s'est occupé de la bande-annonce, mais c'est une réussite incroyable d'avoir extrait quelques chose laissant penser à un film animé à partir d'un tel vide intersidéral. On suit donc le beau Rob, pardon Eric, jeune millionnaire en train de se faire couler par une mauvaise anticipation du cours du yuan, discuter successivement avec un certain nombre de personnes, en route pour le coiffeur.

On est plus proches du film à sketches que d'une intrigue réellement construite, mais le vrai problème est dans le contenu des skètches : que du dialogue ou presque, assez platement débité par des acteurs moyennement concernés (mention grotesque à Amalric en entarteur dans une scène complètement sortie du nulle part), et surtout d'un hermétisme complet. Je veux bien qu'il ait beaucoup de symbolisme et de réflexion sur notre société là-dedans, mais il faut être honnête, la plupart du temps, on ne comprend strictement rien. Non pas aux phrases prononcées par les protagonistes, mais au sens global de la discussion et à la logique de la pensée de chaque personnage. Même quand on a vaguement l'impression de suivre un raisonnement (avec la femme d'Eric par exemple), ça reste d'un ennui à mourir.

Il y a déjà quelques années de cela, j'avais failli m'endormir lors de la projection de Last Days, de Gus van Sant, auquel je décerne haut la main la palme du film le plus chiant et nul des années 2000. Je crains de n'avoir trouvé un digne successeur pour les années 2010. Sauf que je ne m'attendais pas du tout à ça de la part de Cronenberg. Encore un qui vient de tomber très très bas dans mon estime...

Roupoil, 31 mai 2012.



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