Coraline,

film de Henry Selick (2009)



Avis général : 4/10
:-) Pleins d'idées très intéressantes, des décors plutôt réussis.
:-( Un rythme et une narration mal gérés.

Le prochain grand bond en avant du cinéma sera, on nous l'affirme depuis un certains temps, le passage dans la troisième dimension. D'ailleurs c'est un bond déjà entamé puisque de plus en plus de films sont projetés désormais en 3D, notamment les dernières oeuvres d'animation. N'empêche que niveau équipement des salles c'est pas encore ça, car pour trouver un endroit où on peut effectivement voir de la 3D, faut se lever de bonne heure. Ce qui fait qu'ayant un tout petit peu tardé à trouver un créneau où nous pouvions aller voir Coraline ensemble avec deume, nous avons du nous contenter d'un bête spectacle bidimensionnel "à l'ancienne".

Coraline, donc, est une enfant quelque part entre la petite fille et la jeune fille, qui emménage avec ses parents "à la campagne", dans une grande et vieille maison dont les autre slocataires sont un peu farfelus, et le voisin vaguement collant. Sans compter que ses géniteurs ne s'occupent que fort peu d'elle. Mais tout change le jour où elle découvre, derrière un mur de brique, une sorte de monde parallèle où sont cachés ses "autres parents", gentils, attentionnés et franchement plus attirants que les vrais. Où est donc le piège ?

Henry Selick, le réalisateur, est loin d'être un inconnu pour les fans d'animation, puisque c'est lui qui avait déjà oeuvré il y a une quinzaine d'années pour ce qui reste peut-être la référence en matière de stop motion (animation de marionnettes image par image), à savoir L'étrange Noël de Mr Jack. Seulement, tout le monde a retenu le nom de Burton et pas le sien, pas de pot. Quoi qu'il en soit, impossible du coup de ne pas comparer, au moins mentalement, les deux films, et ce d'autant plus qu'il y a une foule de points communs, notamment au niveau de la tentative de création d'un univers assez sombre mais poétique.

N'y allons pas par quatre chemins, la comparaison va être douloureuse pour la pauvre Coraline, qu'on aurait pourtant aimer soutenir tant le film est par ailleurs truffé d'idées qu'on aurait aimé voir au service d'un récit plus emballant. Seulement voila, si les positions de caméra ou autres trouvailles d'animation et idées poétiques foisonnent (le blanchissement de l'univers parallèle est assez fascinant), c'est au niveau d'élémants plus basiques que le film pêche sérieusement. Tout simplement, le rythme est mal maitrisé (ça met trop longtemps à se mettre en place, pour ensuite bâcler en trente secondes les quelques scènes plus animées sur la fin), et le scénario trop maigre. Il y a d'ailleurs un curieux hiatus entre un univers manifestement pas destiné aux plus jeunes enfants, et une narration qui pour le coup semble vraiment s'adresser à des tout petits (les dialogues sont assez fades, le personnage de la méchante hyper classique, etc).

En fait, il manque cruellement quelque chose pour allumer l'étincelle qui nous ferait un peu plus vibrer. Peut-être une musique qui soit plus inspirée qu'une simple imitation médiocre de Danny Elfman, des numéros de cirque un peu plus enjoués, ou même une animation qui ne soit pas saccadée par moments auraient-ils aidé à ce qu'on ressorte plus emballés. Tel quel, Coraline rentre juste tout droit dans la liste frustrante des films qu'on aurait aimer adorer. N'est pas Burton qui veut, définitivement.

Roupoil, 9 juillet 2009.



Retour à ma page cinema