Cloverfield,

film de Matt Reeves (2008)



Avis général : 4/10
:-) Un concept indéniablement intéressant. Un effet de panique bien rendu.
:-( C'est inregardable. Les acteurs et une bonne partie du scénario sont très mauvais.

Ca y est, Hollywood a encore une fois été happée par le syndrome du buzz, le film dont les spectateurs sont censés ne rien savoir avant d'aller le voir. Pas franchement ma tasse de thé a priori, mais de toute façon je me suis renseigné un peu plus avant d'aller le voir, et la bande-annonce était malgré tout assez révélatrice. Ah, et puis pour être tout à fait honnête, ce n'est pas moi qui tenais à aller le voir !

En tout cas, pour ceux qui auraient échappé à la campagne de pub, il s'agit d'une attaque surprise contre Manhattan menée par un gros monstre mystérieux. Tout ça vu par les yeux d'un jeune homme qui faisait le caméraman à la soirée d'adieu d'un de ses potes qui s'appretait à partir bosser au Japon. Le film alterne en gros des bouts de l'histoire sentimentale de ce garçon et des scènes de panique et autre fuite éperdue propres au genre film-catastrophe.

Pour commencer, je dois avouer que je suis bien embêté au moment d'écrire cette critique, puisque ce film va être le deuxième (si ma mémoire est bonne) à être critiqué ici sans que je ne l'ai vu intégralement (l'autre, c'était le Satyricon de Fellini), explications plus loin. En fait, c'est très étrange, car ce film nous est vendu comme un blockbuster à la mode alors que c'est au fond un film hyper expérimental. Le pire, c'est même que ça marche, alors qu'en tant que blockbuster il est franchement médiocre : le scénario est une gentille repompe peu inspirée de classiques du genre (sans vouloir spoiler, ils auraient pu baptiser le monstre Godzalien), avec invraisemblances énormes à la clé et surtout une pseudo romance totalement inintéressante. M'enfin, on a l'habitude. Par contre, aucune excuse pour les acteurs qui sont tous en bloc à côté de la plaque, incapables de faire autre chose que crier "Oh my god !" avec l'air absent (mais pas le moins du monde choqué) quand un de leurs potes meurt.

Ce serait donc juste un navet de plus s'il n'y avait le concept technique : tout filmé au caméscope, avec image tremblante et cadrages aléatoires. Le réalisateur était-il vraiment obligé d'en rajouter au point de donner à certains (dont moi...) une sérieuse nausée qui m'obligea à fermer les yeux sur nombre de scènes ? C'est tout de même un poil frustrant, mais le dispositif a le (grand) mérite de permettre quelques scènes de panique d'un réalisme brut assez intéressant. Même hors des scènes de foule, on a droit à quelques passages où il réussit à retourner l'agaçante mode des scènes d'action épileptiques où on ne comprend rien en concentré de stress fort efficace (l'attaque dans le tunnel notamment).

L'idée de départ était donc loin d'être idiote, mais avoir voulu la coller sur un blockbuster formaté n'est pas vraiment judicieux. Il aurait sûrement mieux valu assumer la radicalité, ne pas greffer l'histoire personnelle des gens filmer et surtout ne pas en révéler autant sur l'origine de l'attaque. Là, le film aurait pu être réellement terrifiant. En l'état, c'est un drôle d'objet que, pernnellement, je n'ai aucune envie de revoir...

Roupoil, 26 février 2008.



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