Le retour de la vengance des morts-vivants par Romero,
cinquième épisode. J'en ai loupé un morceau (saignant, le morceau, s'il
vous plait) un milieu et je n'ai pas tout fait dans l'ordre, puisqu'après
avoir débuté mes études en romérologie avec le quatrième épisode de sa
saga zombiesque, je suis revenu voir la Nuit des morts-vivants,
le chef-d'oeuvre originel et incontestable du genre, mais c'est tout de
même avec beaucoup d'espoir que j'attendais ce tout nouvel opus.
Les zombies débarquent ! Eh oui, Romero est revenu au point de départ, le
jour où tout a commencé, où les morts ont commencé à se réveiller sans
explication valable pour mordre tout ce qui leur tombait sous la main. On
suit dans le film l'épopée d'un groupe de jeunes étudiants en cinéma
confrontés à cette effrayante nouvelle et bien en peine de distinguer dans
la masse d'informations disponibles le vrai du faux et de réagir de façon
raisonnable.
Premier changement par rapport aux précédents films de Romero, mais ça
j'étais prévenu : tout est tourné en caméra à l'épaule trembloblante,
comme semble le vouloir une certaine mode actuelle pour les films
d'horreur. Je ne veux pas savoir qui a pompé cet effet de style sur qui,
mais définitivement ce n'est pas ma tasse de thé, dans la mesure où ça me
rend assez vite malade, et surtout que ça annihile tout effet intéressant
possible au niveau de la réalisation (de fait, pas un plan à retenir de
tout le film).
Mais s'il n'y avait que ça, j'aurais pardonné très volontiers à Romero.
Là, le gros souci, c'est que ce film n'est qu'une très mauvaise caricature
de films de zombies qui avaient déjà eux-même mal copié la première oeuvre
du maitre. Comment donc Romero a-t-il pu tomber si bas ? La base du
scénario est très pauvre et déjà vue mille fois, les personnages ne sont
pas du tout creusés et affreusement mal joués par un casting digne d'une
mauvaise série télé, et surtout, le fond du film, l'aspect réflexion et
critique de la société qui étaient si passionnants dans La Nuit des
morts-vivants se résument ici à une voix-off lourdingue et à deux
doigts de philosophie de comptoir sur les dangers de la désinformation
dans notre société submergée par le Web.
On peut toujours remercier Romero de refuser de résumer ses films à des
course-poursuites avec des zombies ponctuées de grosses fusillades, mais
là, franchement, on se demande si ça n'aurait pas mieux valu (au moins,
quand c'est bête et bourrin, on n'attend pas impatiemment que ce soit fini
comme ici). J'aipresque l'impression d'avoir été généreux avec ce film
tellement il m'a déçu. S'il te plait, George, la prochaine, attends un peu
plus avant de repondre un film de zombies, histoire que ça tienne la
route.
Roupoil, 3 juillet 2008.