Certains l'aiment chaud,

film de Billy Wilder (1959)



Avis général : 9/10
:-) C'est hyper rythmé, terriblement drôle, les acteurs sont excellents, et puis rien que la dernière réplique mérite de voir tout le film.
:-( Bien sûr, le scénario est un peu léger...

Est-il bien nécessaire de présenter un film comme celui-ci ? En fait, je me pose tout de même la question, car je ne suis pas sûr que parmi les jeunes générations (dont je fais partie :-) ), tout le monde ait eu l'occasion de se frotter aux fleurons de la comédie hollywoodienne. Quoi qu'il en soit, je connaissais déjà bien ce film avant de le revoir l'autre jour, pour avoir eu la chance de l'étudier en cours d'anglais au lycée (eh oui, parfois, les profs en lycée ont de bonnes idées).

Le scénario est prétexte à l'un des premiers et plus célèbres numéros de travestissement de l'histoire du cinéma. Recherchés par un mafieux caricatural (dont on voit plus souvent les guêtres que le visage...) pour avoir assisté involontairement à un massacre dans un garage (on est en pleine Prohibition), deux musiciens fauchés s'introduisent, déguisement aidant, dans un orchestre de jeunes femmes, direction la Floride. Ils y trouveront tous deux l'amour, l'un sous les généreuses formes de Marilyn, l'autre ... chez un millionaire du style collant.

Je ne m'étendrai pas plus sur l'intrigue, qui n'est pas (ou du moins plus) d'une originalité à couper le souffle, mais qui remplit efficacement son rôle. Elle donne en tout cas lieu à une avalanche de poursuites, acrobaties et déguisements divers de la part de nos héros (Tony Curtis et Jack Lemmon, absolument parfaits dans leurs rôles), filmés avec un enthousiasme communicatif par un Wilder manifestement en pleine forme. Que les réalisateurs d'aujourd'hui en prennent donc de la graine, non seulement on rit beaucoup à la vision de Certains l'aiment chaud mais, même entre deux gags ou répliques hilarantes, on ne s'ennuie pas une seconde.

Le côté comique n'est bien sûr pas oublié pour autant. Les dialogues sont millimétrés (je ne vais pas faire une dissertation sur la dernière réplique d'Osgood, mais elle n'est pas devenue aussi célèbre pour rien, et elle est vraiment phénoménale à l'écran), la romance entre Curtis et Marilyn (dont on se demande parfois à quel point elle le fait exprès, mais qui est en tout cas terrible en blonde alcoolique joueuse de ukulélé et amatrice de beaux gosses à lunettes) est dynamitée par le ridicule totalement assumé des situations (la drague sur le yacht, ou comment transformer un monument de mièvrerie en scène inoubliable). Et Jack Lemmon revenant d'une folle nuit passée à danser le tango est à mourir de rire.

Bon, je vais arrêter là les louanges, je ne vois vraiment rien à redire à ce film, sûrement l'une des toutes meilleures comédies jamais réalisées, talonnée par quelques autres réalisations de Wilder d'ailleurs. La seule chose qui me retient de lui mettre 10/10, c'est finalement que ce n'est "que" une comédie formidable, mais c'est déjà beaucoup.

Roupoil, 4 mars 2005.



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