Casablanca,

film de Michael Curtiz (1942)



Avis général : 7.5/10
:-) Bien foutu, bien construit, avec le grand Bogart et surtout des dialogues super bien écrits.
:-( Faut pas pousser mémé dans les orties, quand on me dit que ce film est un des plus grands de l'histoire du ciné je dis non.

Des quelques dizaines qu'a tourné Curtiz durant sa longue carrière, il doit en rester deux de connus de nos jours, mais l'un l'un d'entre eux a acquis le genre de postérité qui suffit à rendre immortel son auteur. On peut même affirmer sans prendre trop de risques qu'il s'agit de l'oeuvre le plus mythique de la première moitié du vingtième iècle dans le domaine du septième art. Pourtant, pour une fois, j'ai regardé le film sans aucun a priori, peut-être grâce à un état de fatigue avancé.

Bref, en tout cas, pour les ignares comme moi qui ne savent pas de quoi cause le film, la date de réalisation n'est pas du tout anodine puisque la guerre est au coeur de tout ce qui se passe à l'écran. Casablanca est alors assez éloignée de l'esprit village de vacances, puisqu'elle sert de lieu de passage aux candidats à l'exil outre-Atlantique. Des Etats-Unis, Rick en vient, et il tient maintenant un bar (enfin, un peu plus qu'un bar) dans la ville. Bar où ne vont pas tarder à accoster Victor Laszlo, un évadé de camp de concentration, et surtout sa femme, qui a bien connu Rick quelques années auparavant.

On a donc un joyeux mélange de politique-fiction ouvertement anti-nazie et de mélo kitschouille comme le public dvait en rafoler à l'époque. Mais assez curieusement, ce qui servait peut-être originellement de prétexte à faire un film engagé et permettait de mieux faire passer la pilule est plutôt plombant de nos jours. Heureusement, les acteurs sont suffisamment charismatiques pour faire passer cette love story sans grand intérêt. Mais je dois dire que personnellement, l'avis de As time goes by me semble plutôt néfaste pour la santé.

Passons donc aux indéniables (tout de même) qualités de ce classique (terme qui convient comme un gant à ce film). Déjà, ça fait plaisir de voir un film où les scènes s'enchainent avec un naturel parfait, et où on n'est jamais dérangé par une réalisation qui cherche à faire inspiré (ma phrase n'est peut-être pas très claire, ce que je veux dire c'est que la réalisation est très sobre). Ce n'est pas très imaginatif, mais convient parfaitement au film, dont l'intérêt essentiel vient des dialogues (pas étonnant puisqu'il est adapté d'une pièce de théâtre). Et là c'est du tout bon, plein d'humour, oujours très bien écrit, bref du dialogue comme on ne sait plus en faire. Comme la distribution qui nous joue tout ça est assez éblouissante (déjà, Bogart, quand même, voilà...), il est certain qu'on suit tout ça avec intérêt (j'étais de plus en plus réveillé au fur et à mesure de l'avancée du film, c'est dire).

De là à justifier la réputation du film, il y a un pas que je ne saurais franchir. Le grand succès du film s'explique sûrement en partie par le contexte politique, mais vu de nos yeux de petits jeunes pour qui la guerre n'est connue que par les livres d'histoires, on ne voit qu'un bon film, bien fait, mais pas un grand film (d'ailleurs, je ne pense que le film ait cherché à être un grand film !). De la même période, par exemple, Autant en emporte le vent me semble autrement plus ambitieux. Ca n'empêche bien sûr pas Casablanca d'être un bon exemple de ce qu'Hollywood savait faire à l'époque, mais je suis sûr qu'on peut trouver un paquet de films aussi bons que celui-là autour des années 40. hein, quoi, des noms ? Au, euh, en fait, je ne connais pas suffisamment, cherchez donc par vous-même, ça vous fera le plus grand bien ;-P.

Roupoil, 16 avril 2006.



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