Carancho,

film de Pablo Trapero (2010)



Avis général : 3/10
:-) Une vision intéressante de la société argentine.
:-( Trapero réussit à rendre soporifique un film bourré d'action.

Finalement, pour un gars qui ne va plus au ciné, mon cas n'est pas totalement désepéré, j'arrive encore à tenter, entre deux grosses productions hollywoodiennes, un petit film venu également d'Amérique, mais d'un pays moins exportateur de bobines : l'Argentine. Quoique, d'ailleurs, ça fasse quelques années déjà que les films argentins fassent le bonheur de la critique par chez nous. Mais en ce qui me concerne, c'était si je ne m'abuse une première fois.

Un carancho, comme vous ne le savez peut-être pas, c'est un avocat qui monte des arnaques à l'assurance automobile (les accidents de la route étant légion en Argentine). Sosa exerce ce métier un peu étrange, après avoir été radié du barreau pour une raison qu'on ne connaitra jamais. Lors d'une de ses sorties, il croise Lujan, jeune femme mèdecin qui se drogue pour tenir le coup au vu de ses conditions de travail épouvantables. Ces deux-là vont se taper dans l'oeil et essayer de se creuser un sillon dans un univers particulièrement sordide.

Si le film tente de dépeindre en arrière-plan la situation sociale dramatique de son pays, il est avant tout un thriller violent et mouvementé lorgnant volontiers du côté des films de gangsters de Scorsese. Il devrait donc y avoir de quoi s'occuper à l'écran. Et pourtant, incroyable mais vrai, on s'emmerde assez copieusement devant ce film (enfin, moi du moins). La faute notamment à une réalisation qui ne se préocuppe pas le moins du monde de donner un semblant de rythme à l'intrigue, mais qui se regarde le nombril, étirant systématiquement et sans aucune raison les plans les plus insignifiants (pas moches par ailleurs, mais du coup on passe son temps à attendre que ça bouge un peu).

Si au moins la romance très forcée qui accompagne l'action était touchante, on pourrait sauver le film. Mais elle est insipide, et Martina Gusman, dans le rôle féminin, est tellement à côté de la plaque (je serais presque curieux de voir à quoi ressemblait sa prestation acclamée dans Leonera qu'elle en rend son personnage insupportable (en gros, zéro émotion et tirage de tronche tout le long du film...). Sosa est plus intéressant bien qu'un peu trop rentre-dedans.

Le peu d'intérêt du film provient de ses scènes d'action assez réussies, et le final serait même tout à fait réussi s'il n'était aussi facilement prévisible. Globalement, tout de même une très grosse déception. Pas sûr que je goute à nouveau au cinéma argentin avant un moment.

Roupoil, 5 mars 2010.



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