Ca ira mieux demain,

film de Jeanne Labrune (2000)



Avis général : 6/10
:-) Une comédie bien sympa et subtile. Les acteurs sont tous très bons, les dialogues recherchés.
:-( C'est un poil pédant par moments.

Hop, hop, hop, on enchaine. La DVDthèque de mes parents n'étant pas des plus fournies (les rares qu'ils possèdent font partie de collections livrées avec leur journal préféré et sont pour la quasi-totalité toujours enfermés dans leur plastique d'origine), le choix est assez restreint et essentiellement composé de films français. Bon, c'est l'occasion d'aller farfouiller des coins obscurs de notre cinématographie nationale que je n'aurais sûrement jamais découverts autrement, par exemple l'univers de Jeanne Labrune, pas vraiment une star mais le film faisait tout de même partie d'une anthologie de "succès du cinéma français".

C'est incontestablement français, et pourtant pas totalement éloigné d'un certain sens de l'absurde plus fréquemment rencontré chez nos voisin grands-bretons. Ca se commence sur une assez abracadabrante histoire de pourrissement de bois recouvert de plastique, un prétexte pour faire la connaissance des quelques personnages qui peuplent le film : j'ai oublié tous les prénoms, mais il y a deux jeunes femmes, l'une assez gouailleuse et l'autre plus cérébrale (comprendre à moitié cinglée), une dame âgée, un couple dont le mari est psychanaliste à tendance schizophrène, et leur ami vaguement névrosé qui essaie de se mettre au régime. Tous ces gens se croisent sur fond de commode (le meuble), mais pas vraiment d'intrigue à tiroir à l'horizon.

Jeanne Labrune qualifie elle-même son film de fantaisie. Il est toutefois manifeste que, derrière sa façade modeste de comédie légère et subtilement décalée, l'ambition est plus grande : analyser les ressorts de la psychologie de ces personnages via leurs réactions des situations plutôt incongrues. Bref, de la comédie plus ou moins intello qui se gargarise un peu de ses brillantes répliques. Le risque de tomber dans la prétention vaine est grand, et le film n'y échappe pas totalement (les scènes où les protagonistes analysent à voix haute les événements récents, par exemple, me semblent totalement superflues). D'ailleurs, pendant quelques minutes, on a même vraiment peur de se sentir obligé de le détester.

Et puis plus ça avance, et moins on ressent cette volonté de briller ; et plus on rentre dans l'esprit des personnages et on rit et on apprécie la finesse des situations. C'est sans doute dû en bonne partie au jeu des comédiens, tous assez inspirés, et à des dialogues assez savoureux, qui évitent l'écueil d'ajouter à l'incongruité des sujets abordés, qui se suffit à lui-même.

On se surprend finalement à apprécier justement ce qui rebutait au premier abord, le côté décalé (et affiché) de l'ensemble. Mais bon, finalement, on ne ve pas se plaindre de trouver un petit film qui ne fait pas dans le comique lourdingue comme on en voit si souvent. Un moment de fraicheur, à défaut de plus (il faut bien avouer que niveau mise en scène, c'est le néant complet, par exemple...).

Roupoil, 6 août 2006.



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