Bronson,

film de Nicolas Winding Refn (2009)



Avis général : 4/10
:-) Un personnage haut en couleur, interprété par un acteur à la présence indéniable.
:-( Une scénarisation et une mise en scène originales, mais qui ne mènent nulle part.

Pour mon retour de vacances, je n'avais pas vraiment choisi l'originalité, puisque le premier film que je suis allé voir était Harry Potter, sixième du nom. Un peu plus d'exotisme désormais avec le nouveau film d'un réalisateur qui fait de plus en plus parler de lui. Après un certain succès critique avec sa trilogie Pusher, Nicolas Winding Refn a fait du bruit à Cannes avec cette biographie de Charles Bronson. L'homme à l'harmonica, le justicier ? Non, non, pas ce Bronson là, mais un autre, autoproclamé détenu le plus violent d'Angleterre, et dont le nom fait de fait référence à l'acteur.

De son vrai nom Michael Peterson, ledit Bronson avait envie de devenir une star. Faute de trouver mieux pour accéder à la célébrité, il commet un minable braquage à 19 ans, et se retrouve condamné à sept ans de prison. Mais son comportement instable et violent va l'amener à passer quasiment l'intégralité de ses jours à partir de là derrière les barreaux. Il aligne les établissements et autres hopitaux les plus divers, et gagne son surnom lors de l'un de ses rares passages par la case liberté.

Le parcours d'un criminel endurci, voilà un thème qui n'a rien de très original au cinéma. Bronson a tout de même la particularité d'avoir commis la grande majorité de ses méfaits en prison (et pour cause !). Quoi qu'il en soit, Refn n'était manifestement pas décidé à faire de ce sujet un traitement banal. On a donc droit pour commencer à Bronson se mettant en scène lui-même devant un public à peine visible, théatralisation du propos qui reviendra plusieurs fois au cours du film. La vie du personnage proprement dite est quant à elle narrée par épisodes souvent courts et bizarres. Naturellement, la vilence intervient assez souvent, lors de séquences assez répétitives de bastons avec le personnel des prisons fréquentées par Bronson.

Une narration inhabituelle, je n'ai absolument rien contre, au contraire, quand je comprends à quoi ça sert. Là, pour être tout à fait honnête, je n'ai jamais saisi quels étaient le propos et le but du film. Après coup, j'ai été me renseigner, et Refn dit avoir insisté sur le changement d'identité de Bronson. Je n'aurai qu'un commentaire à ce sujet : Ah, ravi de l'apprendre.

Restent un acteur surprenant et un certain nombre de scènes bien faites. Ah oui, et un paquet de tubes du classique (mais il n'y a pas que du classique dans la bande-son) pour accompagner le tout, la plupart du temps de façon assez peu subtile (la marche funèbre de Siegfried avec gros ralenti pour souligner la tension du moment, c'est vraiment facile), même si l'intervention de Bruckner à un moment était assez réussie. Pour ça comme pour le reste, les comparaisons fréquentes avec Kubrick qui ont été faites pour ce film font plus de mal à Refn qu'autre chose. S'il a certainement du talent, il est encore très loin de la cheville du maitre.

Roupoil, 5 aout 2009.



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