Pour mon retour de vacances, je n'avais pas vraiment
choisi l'originalité, puisque le premier film que je suis allé voir
était Harry Potter, sixième du nom. Un peu plus d'exotisme
désormais avec le nouveau film d'un réalisateur qui fait de plus en plus
parler de lui. Après un certain succès critique avec sa trilogie
Pusher, Nicolas Winding Refn a fait du bruit à Cannes avec
cette biographie de Charles Bronson. L'homme à l'harmonica, le justicier
? Non, non, pas ce Bronson là, mais un autre, autoproclamé détenu le
plus violent d'Angleterre, et dont le nom fait de fait référence à
l'acteur.
De son vrai nom Michael Peterson, ledit Bronson avait envie de devenir
une star. Faute de trouver mieux pour accéder à la célébrité, il commet
un minable braquage à 19 ans, et se retrouve condamné à sept ans de
prison. Mais son comportement instable et violent va l'amener à passer
quasiment l'intégralité de ses jours à partir de là derrière les
barreaux. Il aligne les établissements et autres hopitaux les plus
divers, et gagne son surnom lors de l'un de ses rares passages par la
case liberté.
Le parcours d'un criminel endurci, voilà un thème qui n'a rien de très
original au cinéma. Bronson a tout de même la particularité d'avoir
commis la grande majorité de ses méfaits en prison (et pour cause !).
Quoi qu'il en soit, Refn n'était manifestement pas décidé à faire de ce
sujet un traitement banal. On a donc droit pour commencer à Bronson se
mettant en scène lui-même devant un public à peine visible,
théatralisation du propos qui reviendra plusieurs fois au cours du film.
La vie du personnage proprement dite est quant à elle narrée par
épisodes souvent courts et bizarres. Naturellement, la vilence
intervient assez souvent, lors de séquences assez répétitives de bastons
avec le personnel des prisons fréquentées par Bronson.
Une narration inhabituelle, je n'ai absolument rien contre, au
contraire, quand je comprends à quoi ça sert. Là, pour être tout à fait
honnête, je n'ai jamais saisi quels étaient le propos et le but du film.
Après coup, j'ai été me renseigner, et Refn dit avoir insisté sur le
changement d'identité de Bronson. Je n'aurai qu'un commentaire à ce
sujet : Ah, ravi de l'apprendre.
Restent un acteur surprenant et un certain nombre de scènes bien faites.
Ah oui, et un paquet de tubes du classique (mais il n'y a pas que du
classique dans la bande-son) pour accompagner le tout, la plupart du
temps de façon assez peu subtile (la marche funèbre de Siegfried avec
gros ralenti pour souligner la tension du moment, c'est vraiment
facile), même si l'intervention de Bruckner à un moment était assez
réussie. Pour ça comme pour le reste, les comparaisons fréquentes avec
Kubrick qui ont été faites pour ce film font plus de mal à Refn qu'autre
chose. S'il a certainement du talent, il est encore très loin de la
cheville du maitre.
Roupoil, 5 aout 2009.