Brisby et le secret de Nimh,

film de Don Bluth (1982)



Avis général : 6.5/10
:-) Un scénario pas idiot, et un univers moins mièvre que dans le Disney moyen.
:-( Des personnages qui restent assez caricaturaux.

Juste après ma critique du dernier Disney, restons dans le domaine du dessin animé, mais en voici un qui n'est justement pas un Disney puisqu'il fut à l'époque le premier essai de la part de Don Bluth pour contrecarrer la suprématie de son ancien employeur. Comme quoi en 1982 déjà certains trouvaient que les studios Disney ronronnaient un brin. J'avais gardé un bon mais très lointain souvenir de ce Brisby, et étais donc assez curieux de le revoir.

Une intro sombre et assez intrigante entame le film en nous annonçant la mort de la souris Jonathan Brisby. Ensuite, on retourne dans un univers plus proche des classiques puisqu'on suit la veuve Brisby dans ses tentatives de sauver ses gamins, dont l'un est cloué au lit par la fièvre alors que le déménagement annuel approche. Et pour cause, le fermier propriétaire du champ où sont installées nos souris s'apprête à labourer. La courageuse petite souris finira par demander leur aide aux rats du rosier et apprendra bien des choses sur leur passé et le rôle joué par son mari.

Même une quinzaine d'années après, le film garde quelques aspects assez réjouissants. Déjà, l'univers décrit y est beaucoup plus intéressant que dans la plupart des dessins animés d'alors (le Taram de Disney arrivera un peu plus tard) : pas de chansons débilitantes, mais des effets visuels proches de ceux utilisés dans le cinéma fantastique, quelques morts violentes, et un scénario assez recherché qui critique notamment les expérimentations animales. Ajoutez à celà une technique qui peut certes passer pour légèrement démodée aujourd'hui mais indéniablement maitriser, et tous les ingrédients sont là pour fournir un excellent dessin animé.

Pourtant, on a un peu l'impression que les auteurs n'ont pas assumé jusqu'au bout leurs idées. Alors qu'ils avaient tout en main pour créer un film très adulte, ils n'ont pas pu s'empêcher de délayer un peu la sauce pour récupérer un public plus traditionnel de dessin animé. Le fond du scénario est donc un peu masqué par les gentillettes aventures de Madame Brisby, et surtout on nous inflige des personnages secondaires assez peu intéressants, avec en tête le corbeau gaffeur, sympathique mais un brin saoulant, et qui surtout ne colle pas à l'esprit du film. Résultat, le film prend le risque de lasser les grands enfants tout en n'étant pas adapté aux petits.

En fait, le film est suffisamment rythmé et bien mis en place pour surmonter ce petit écueil et faire passer un très agréable moment. Mais il aurai pu viser la catégorie encore supérieure en choisissant plus clairement son camp. Cela restera sûrement une référence pour des 10-12 ans suffisamment éveillés.

Roupoil, 2 novembre 2007.



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