Il ne faut jamais dire "Fontaine...". Après avoir juré à
plusieurs reprises que je n'irais définitivement pas voir le dernier
Tanrantino, me voilà bel et bien assis devant les bandes-annonces, qui
plus est en ayant payé ma place (presque) plein tarif, alors que la Fête
du Cinéma commence dans deux jours. Ca confine au pur masochisme, mon seul
alibi étant les quelques heures d'attente avant une compétition de bridge.
Au cas où vous n'auriez pas compris, je ne suis pas vraiment un adepete su
style Tanrantino, que je trouve inutilement bavard, et les avis que
j'avais pu lire sur son dernier opus m'avaient plus ou moins convaincu que
je n'allais une fois de plus pas accrocher. Vérification...
Expliquons le concept à ceux qui n'ont pas bien suivi l'actualité
cinématographique ces derniers temps : Tanrantino et son compère Rodriguez
ont décidé de remettre au goût du jour les séries Z des années 70, en
faisant un double film de genre, plus les bandes annonces qui vont avec.
Pas de pot, le concept ayant moyennement marché aux States, on a droit à
une sortie séparée en version longue chez nous. Quoi qu'il en soit, le
concept Grindhouse (le nom des drive-in miteux qui passaient ce genre de
films) reste là.
Le scénario s'en ressent. On y croise essentiellement des nanas qui
causent et qui boivent, des belles bagnoles et un drôle d'oiseau, Stuntman
Mike (Mike le Cascadeur en VF, mais c'est bien grotesque), qui a bord de
son engin sème la mort sur son passage. En fait, Tarantino a manifestement
souhaité faire plus qu'un hommage, plutôt un décalque décalé. C'est ainsi
qu'on a droit à un curieux mélange de détails incitant à nous faire penser
que le film se déroule au présent (portables notamment) et de marques de
fabriques de la réalisation de l'époque, c'est-à-dire carrément des
rayures sur la pellicule et des boulettes de montage grossières. On va
encore me dit que j'en veux à Tarantino, mais ces effets sont beaucoup
trop voyants pour être autre chose que ridicules.
Quand au contenu du film, ben malheureusement, il n'y en a essentiellement
pas. Si on n'aime pas les dialogues du père Quentin, il y a même de quoi
passer un assez mauvais moment tellement il ne se passe rien. A se
demander pourquoi le film a été étiré jusqu'à durer près de deux heures.
La première moitié (jusqu'à la scène de collision) est tout simplement à
mourir d'ennui, pas une réplique drôle ou bien vue à mon goût.
Heureusement, la scène d'action qui la conclut est relativement
spectaculaire. Après une scène de transition pitoyable entre un ranger et
son fiston, on passe carrément à une autre histoire, qui ressemble
toutefois beaucoup à la première. Cette fois-ci, tarantino nous la joue
noir et blanc sans aucune raison pendant un moment, mais cette deuxième
partie tient tout de même mieux la route que la première. Il ne se passe
pas grand chose non plus, mais on s'emmerde moins, et la poursuite finale
est fun.
Ca fait tout de même bien maigre. On sauvera aussi Kurt Russell, qui
dégage un certain charisme. Mais globalement, on ne peut trouver qu'un
talent indéniable à Tarantino : c'est un imitateur doué. Il a réussi à
faire un film au moins aussi nul que les références qu'il est censé
pasticher.
Roupoil, 23 juin 2007.