Bons baisers de Bruges,

film de Martin McDonagh (2008)



Avis général : 4/10
:-) De fait, Bruges est une belle ville. Sur la fin, on commence à s'attacher aux personnages.
:-( L'humour foireux. Le scénario plus que foireux.

In Bruges (titre original du film), j'y étais il y a quelques semaines. Alors focément, quand j'ai vu l'affiche, je me suis dit "Tiens, rigolo". Mais j'ai vite été refroidi par les tentatives d'humour franchement douteuses accompagnant ladite affiche, et surtout par la mention du réalisateur le plus surestimé de notre époque en référence (Tarantino, pour ceux qui n'auraient pas compris), et la présence de l'acteur le plus surestimé de sa génération (ou de moins le plus mauvais) au générique (ça, c'est Colin Farrell). Mais bon, Fête du Cinéma aidant, et le critiques pas si mauvais m'ayant presque convaincu que Farrell était peut-être capable de jouer potablement, j'ai tenté le coup.

Colin Farrel joue le rôle d'un petit gangster irlandais qui, à la suite d'une légère bévue lors de sa première mission, est envoyé avec son mentor se reposer quelque temps à Bruges, à peu près le trou du cul du monde pour lui. Mais tandis que son acolyte visite les musées, il fait la connaissance d'une jeune fille charmante qui revend de la drogueà un nain jouant dans une coproduction européenne moisie.

Non, non, je n'ai pas moi-même abusé de stupéfiants, le scénario part vraiment très vite et totalement en couille. En fait de Tarantino, la référence manifeste de ce film semble plutôt être le Hot Fuzz d'Edgar Wright, le côté survolté en moins et Bruges en plus (de fait prétexte à de jolis plans, même si le côté album photo colle assez peu au film). Pour le reste, c'est la même chose : deux gars que tout oppose envoyés au fin fond d'un bled, et des tartines d'humour anglais pas fin pour faire passer le tout. Eh bien je vais finir par croire que je ne suis pas fan d'humour anglais, car pendant une bonne heure, je n'ai pas du tout accroché, toutes les tentatives de faire rire tombant selon moi à plat, et les personnages et situations étant soit inintéressantes, soit outrageusement exagérées.

Et pourtant, je dois bien l'admettre, les acteurs sont bons (oui, oui, même Farrell) et le personnage de Ray a même un côté touchant. Mais c'est justement quand le réalisateur se décide enfin à laisser un peu de côté le gros délire et à se concentrer sur son sujet que le film laisse entrevoir un beau potentiel. La dernière demi-heure, avec l'ajout d'un Ralph Fiennes excellent, est même tout à fait convaincante.

À tel point d'ailleurs que quand le film s'est terminé je me suis dit "C'est vraiment con, je commençais à le trouver bien". Allez, tout n'est pas perdu, avec un peu de chance, le prochain opus de ce réalisateur débutant sera convaincant de bout en bout.

Roupoil, 2 juillet 2008.



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