Blood diamond,

film d'Edward Zwick (2006)



Avis général : 4.5/10
:-) Les acteurs plutôt pas mal. Un certain métier dans l'ensemble, et les moyens sont là...
:-( Scénario bateau, réalisation bateau, tout est soit prévisible soit incohérent. C'est Hollywood, quoi.

Maintenant que les vacances sont finies, cool, j'ai du temps pour aller au ciné. Comment ça, c'est pas très normal tout ça ? Bref, pas de pot, il n'y a vraiment pas grand chose qui me tente parmi les sorties récentes. Du coup, je pioche un peu plus loin, avec ce petit film d'aventures (enfin, petit, façon de parler), qui de loin avait l'air regardable. Vous voyez le style : un aventurier, une jolie nana plongés dans une Afrique à feu et à sang.

Eh bien vous avez tout faux ! Vous êtes ici dans la catégorie du film à thèse, dont le but est de dénoncer les vilains qui font du trafic de pierres précieuses tout en alimentant les guérillas pour masquer leurs magouilles. Enfin, ça c'est sur le papier. En pratique, on a surtout une fausse romance téléphonée entre nos deux héros, et surtout l'histoire à fort potentiel lacrymal d'un pêcheur local qui s'est fait enlever sa famille par les vilains rebelles. Coup de pot pour lui, il a trouvé un gros diamant, du coup super Leo va venir à sa rescousse.

Le scénario brasse de fait pas mal de thèmes différents. Mais brasser est vraiment le mot, puisqu'il n'approfondit jamais rien. Un coup de sensibilisation au malheur de l'Afrique par ici, une grosse fusillade illisible par là (mais merde, il y a manifestement les moyens de faire des scènes d'actions excellents, pourquoi cette mode de la caméra qui tremble et du cadrage foireux ?), et une petite scène dialoguée pour boucher les trous. Ca part dans tous les sens, et au final c'est plat comme un champ de betteraves picard. Siyons sérieux, ce n'est pas ce film qui va vous analyser la situation de la Sierra Leone ou du trafic de diamants, tout juste met-il le doigt dessus (c'est toujours ça de pris). Le reste du temps, c'est soit extrêment prévisible, soit pas du tout crédible (la scène où Hounsou creuse pour retrouver son diamant atteint des sommets).

Malgré tout, et peut-être justement grâce à ce manque de but affiché, on ne s'ennuie pas vraiment en regardant ce produit bien calibré de la machine hollywoodienne. Car ladite machine a ses valeurs sûres, notamment au niveau des acteurs. DiCaprio est définitement intéressant, et on pardonne volontiers à Jennifer Connelly d'en faire un peu trop. Et puis bon, même un tâcheron comme Zwick arrive à nous tirer quelques belles images de ce périple africain.

Encore mieux, miracle, la fin, qu'on s'attendait à voir plomber le reste, procure enfin un peu d'émotions (avant, difficile de s'attacher à des personnages aussi stéréotypés), et on s'apprête même, dans un grand élan de générosité, à lui faire passer la moyenne, et puis patatras, nos amis producteurs y sont allés de leur couplet moralisateur avant le générique, avec au milieu l'invraisemblable perle suivante (traduction approximative) : "C'est à vous, consommateurs, de vérifier que les diamants que vous achetez n'ont pas servi à financer la guerre". Non mais franchement, on se fout de la gueule de qui ? Ok, mais alors faites comme pour les boeufs, mettez un tampon sur l'oreille pour garantir la provenance, qu'on puisse s'y retrouver.

Roupoil, 6 mars 2007.



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