Trois couleurs : blanc,

film de Krzysztof Kieslowski (1994)



Avis général : 7/10
:-) L'ironie mordante de la vision de la Pologne. Un scénario qui finit par surprendre et quelques scènes superbes.
:-( C'est moins maitrisé et bouleversant que Bleu. Ca met un peu de temps à se mettre en route.

Je disais en préambule à ma critique de Bleu qu'il m'avait fallu bien du temps avant de me décider à vision le premier volet de la trilogie ultime de Kieslowski. Que dire alors des presque deux ans que j'ai encore attendus avant de me lancer dans la suite (le seul volet que je n'avais pas encore vu puisque j'ai débuté avec Rouge il y a bien des années maintenant) ? On va essayer de faire passer le fait que j'essaie d'espacer les quelques oeuvres du maitre trop tôt disparu pour me réserver des découvertes.

Si Bleu était un film purement français, la Pologne joue un rôle prépondérant dans Blanc. Karol, le héros, est polonais, émigré à Paris pour y épouser Dominique, une française rencontrée lors d'un concours de coiffure. Lorsque celle-ci le laisse brutalement tomber, il ne lui reste plus rien. Il revient au pays de façon assez rocambolesque et y reconstruit sa vie, sans réussir à oublier son ex-femme.

Pendant un quart d'heure, je dois bien l'admettre, j'ai été un peu surpris et presque déçu. Beaucoup moins formellement impressionnant que Bleu, et surtout une histoire et des personnages qu'on a du mal à cerner, notamment celui de Dominique, trop froide et méchante pour qu'on la comprenne (Julie Delpy semble ne pas trop savoir comment la jouer, d'ailleurs). Et puis on se concentre sur Karol, et le film finit enfin par démarrer.

Une fois en Pologne, on retrouve même un Kieslowski au meilleur de sa forme. Certes toujours moins léchée que dans Bleu, l'image rappelle plus celle de ses précédents films et réserve tout de même quelques belles surprises (la scène fugitive du mariage est magnifique). Et surtout, une composante presque inattendue fait son apparition : l'humour. Bien sûr, pas vraiment de la franche rigolade, mais une ironie assez mordante qui accompagne toute l'ascension (au fond assez peu crédible) de Karol et rend le film très divertissant.

Sur la fin, Kieslowski revient tout de même à ses classiques en rejouant la carte de l'émotion, sans vraiment parvenir à nous bouleverser comme dans ses plus grands chefs-d'oeuvre, mais au moins en nous intrigant grâce à un final quelque peu inattendu. Au final, un film différent, convaincant malgré tout, même si certainement moins abouti que les deux autres volets de la trilogie. Mais bon, un peu de changement ne fait pas de mal de temps à autre.

Roupoil, 5 aout 2008.



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