Black swan,

film de Darren Aronofsky (2010)



Avis général : 7/10
:-) Maitrisé de bout en bout et parcouru de fulgurances superbes.
:-( Aronofsky soigne un peu trop sa posture d'auteur populaire pour nous assener un choc comparable à celui de ses premiers films.

Comme vous le savez, la sortie d'un nouveau film de Darren Aronofsky est toujours un grand moment pour moi. Apparemment, je ne suis plus le seul, puisque ce Black swan arrive précéde d'une bonne campagne de pub, grosse perfomance de Natalie Portman bien mise en avant, et fait même partie des poids-lourds à l'approche des Oscars. Certainement pas une raison pour le bouder, d'autant plus que le sujet ne pouvait pas me déplaire.

Le sujet, donc, c'est le lac des cygnes de Tchaikovski. Pas tel quel évidemment, mais une mise en abyme pas hyper subtile de l'argument du ballet. Nina est danseuse au ballet de New York et rêve depuis quelques années de se retrouver en tête d'affiche. À l'occasion d'une nouvelle production du célèbre ballet de Tchaikovski, sa chance lui est enfin donnée. Mais la pression liée à ce rôle la détruit petit à petit.

Pas vraiment besoin de connaitre le ballet sur le bout des doigts pour apprécier le film, même si les connaisseurs apprécieront peut-être un peu plus le parallèle avec les situations du film. En tout cas, le scénario est globalement bien ficelé, même si un brin outrancier par moments et franchement prévisible sur la fin. Côté technique, Aronofsky nous ressort, après The Wrestler, de la caméra tremblotante et de l'image dégueulasse à tout va. Très franchement, on se demande pourquoi, si ce n'est pour coller à une certaine image d'auteur intello, mais ça reste bien filmé et regardable sans vomir pour un Roupoil.

On reconnait bien sûr ça et là quelques tics de réalisation (les personnages suivis dans le dos, une marque de fabrique), une utilisation peut-être un brin abusive de la symbolique du miroir, et tout de même un petit lot de scènes particulièrement maitrisées (le ballet final n'atteint pas les sommets du concert de La Double vie de Véronique niveau ambiance glauque et inquiétante, mais c'est tout de même très bien). Ntalie Portman fait son show de façon convaincante, et même si Clint Mansell se fait discret niveau musique, puisqu'on entend surtout du Tchikovski, l'ambiance sonore est impeccable.

Mais alors, si tout est impeccable pourquoi ne suis-je pas totalement emballé ? Tout simplement parce qu'en faisant un film grand public, Aronofsky semble tout de même avoir un peu lissé son truc. On ne s'ennuie pas vraiment, mais ça manque d'intensité par moments. C'est bien foutu, peu criticable, mais on est loin du coup de poing d'un Requiem for a dream, alors qu'il y avait tous les élements pour faire très très mal. On se contentera d'un bon film, en espérant que Darren ne pousse pas plus loin dans le consensuel la prochaine fois.

Roupoil, 2 mars 2011



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