Black snake moan,

film de Craig Brewer (2006)



Avis général : 2.5/10
:-) Un couple d'acteurs charismatiques. Une musique sympa.
:-( Un scénario complètement grotesque. Quelques scènes bien ridicules.
Côte nanar : Ah oui !

Suite de ma soirée "tentative désespérée de trouver deux films potables à aller voir pour achever ma carte UGC" (oups, je fais de la pub, pas que je sois un grand fan de l'esprit qui règne dans cette maison par ailleurs, mais bon, au moins c'est moins cher). N'ayant pas encore suffisamment développé mon don d'ubiquité, je n'ai en fait guère le choix, puisqu'il me faut continuer dans le même ciné. Ce sera donc cette curiosité à l'affiche, euh, intéressante, soi disant la dernière bonne surprise du cinéma américain indépendant.

La base de l'intrigue vaut son pesant de cacahuètes. Rae est une jeune fille un peu bizarre, qui aime beaucoup son petit copain, mais qui est victime de pulsions incontrolables dès qu'il a le dos tourné (en l'occurence, il s'est engagé dans l'armée, donc pas près de revenir). En gros, une nympho, dont on apprendra plus tard qu'elle a eu une enfance difficile, cela expliquant ceci. De l'autre côté, Lazarus, gentil paysan black bien croyant comme on n'en fait plus que dans les films se déroulant dans le Sud profond des Etats-Unis. Une particularité tout de même, il fut animateur de soirées à la guitare dans sa jeunesse. Sinon, son problème à lui, c'est qu'il vient de se faire plaquer par sa femme. Ce qui devait arriver arriva, Laz croise Rae (ou plutôt ce qu'il en reste) sur le bord de la route, et se met en tête de la ramener sur le droit chemin.

On est en droit de craindre le pire, mais on se dit que Samuel L. Jackson et Christina Ricci sauront bien tirer quelques chose de ces curieux rôles. On a raison sur toute la ligne. Côté ridicule, on est très largement servis : plutôt que d'essayer d'analyser un peu ses personnages (il y avait de quoi faire avec Rae, mais faute d'explications, difficile de s'attacher à son personnage...), le réalisateur enchaine les clichés (ah, Laz en marcel sur son tracteur !), le romantisme cucul (ah, la romance avec la pharmacienne), et le grotesque complet (Christina Ricci passe tout de même la moitié du film en petite culotte enchainée à un radiateur).

Il semblerait vraiment que le fait de mettre trois notes de blues au bout de chaque scène justifie les pires excès. Bon, ça a au moins le mérite d'être suffisamment n'importe quoi pour devenir plutôt marrant à regarder. Et puis comme dit plus haut notre couple de stars est pas mal du tout. Jackson a bien la tronche de l'emploi (et plutôt une belle voix, ma foi), et Ricci, euh, no comment. Avec la bonne musique en plus, on finirait presque par passer un bon moment.

Enfin, un bon moment certes, mais pas de cinéma, plutôt de guignolitude totale qui semble tout sauf volontaire. En tout cas, présenter ça comme une perle du cinéma indépendant me semble une erreur de jugement assez monumentale. Même aux tréfonds des poubelles à scénario d'Hollywood, on ne doit pas trouver de trucs pareils.

Roupoil, 17 juin 2007



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