Je me rends compte en commençant à taper cette critique
que ça devait bien faire une bonne dizaine d'années que je n'étais pas
allé voir un Disney à sa sortie au cinéma. Peut-être le fait qu'ils soient
passés à la 3D m'a-t-il poussé à aller comparer les produits du géant de
l'animation, un peu fatigué certes, à ceux de la concurrence, Pixar en
tête. Peut-être aussi était-ce le moins mauvais choix parmi les films à
l'affiche, et les quatre heures que j'avais à tuer m'ont incité à préférer
un film médiocre que pas de film du tout.
Lewis a été abandonné peu après sa naissance, et vit depuis à l'orphelinat
sous les bons soins de Mildred, qui ne désespère pas de lui trouver une
famille adoptive. Hélas, les entretiens se finissent systématiquement par
une catastrophe provoquée par les inventions qui sortent régulièrement du
cerveau très imaginatif du petit Lewis. Le jour où il présente une de
celles-ci à un concours, un drôle de gamin nommé Wilbur vient à sa
rencontre et lui raconte de drôles d'histoire à base de futur et de gros
vilain au chapeau melon. Rapidement, Lewis se trouve engagé dans un
tourbillon d'événements pour le moins inattendu.
Le moins qu'on puisse dire c'est que le scénario n'est pas avare en action
et en rebondissements. On finirait même presque par croire que les
créateurs de l'oeuvre ont une grande peur du vide. Bon, pourquoi pas, mais
c'est un peu dommage que ça se fasse souvent au détriment du développement
des personnages. La famille du futur, notamment, est alléchante (de
l'humour, chouette !), mais tellement expédiée qu'on fait plus que rester
sur sa faim. En fait, à part Lewis lui-même, auun personnage ne fait plus
que de la figuration, difficilé dans ces conditions de s'y attacher.
Par ailleurs, autre gros problème du scénario, qui s'aventure dans les
méandres toujours risquées des paradoxes spatio-temporels, on devine très
largement à l'avance les retournements finaux, qui ne sont par ailleurs
pas crédibles une seconde, au moins pour l'un d'entre eux. Comme on a
évidemment droit en plus de celà à la tartine de mièvrerie de rigueur lors
du happy end, les belles potentialités de l'histoire (le fond est loin
d'être mauvais) passent assez inaperçues.
Reste le côté technique, nettement en deça d'un Pixar mais honnête malgré
tout (les décors futuristes ne sont pas extrêmement inspirés), et quelques
gags sympathiques (la référence saurienne est plutôt plaisante). Suffisant
pour ne pas passer un mauvais moment, mais on est en droit d'être
relativement frustré par ce dessin animé finalement passe-partout, mais
qui aurait sûrement pu s'en tier mieux que ça.
Roupoil, 1 novembre 2007.