Pour compléter mon intégrale Burton, il ne me manquait plus que ses deux
premiers films (ah non, tiens, je dis une fois de plus des bêtises, j'ai
aussi raté Ed Wood. Avant de m'aventurer chez Pee-Wee (premier
long métrage de Tim), tenon-nous en à ce qui est usuellement reconnu comme
le départ de la brillante carrière de Burton, et qui de fat lui a ouvert
de sacrées portes puisqu'il est passé juste après à Batman.
Il y a priori tout ce qu'il faut pour plaire dans ce film : un sujet
rigolo, un casting solide, et bien sûr du talent à revendre aux manettes.
D'ailleurs, ça commence très bien : très joli travelling inaugural, et
comme toujours une musique monstrueuse de Danny Elfman (franchement, que
serait devenu Burton sans son alter ego musical ?). L'enthousiasme est
hélas de fort courte durée, essentiellement le temps que le couple vedette
meure bêtement dans un accident de voiture et se retrouve condamné à
hanter son ancienne demeure (ils restent toutefois très charnels).
Ensuite, ça patine sec dans la semoule. En tant que comédie, ça n convainc
guère, les éléments comiques étant trop isolés et tombant la moitié du
temps àplat.Et en temps que film fantastique, c'est encore pire, les
effets spéciaux étant beaucoup trop indigents pour espérer provoquer autre
chose que l'hilarité. Le principal défaut du film, toutefois, est un sens
du rythme très défaillant chez le jeune Burton. Les scènes s'enchainent
sans grande logique, apparemment uniquement prétexte à caser les
nombreuses idées de Burton.
Car s'il y a bien quelque chose à sauver de ce film finalement fort
poussif, c'est bien ça : l'univers en construction d'un futur génie du
cinéma. Déjà très porté sur le macabre et les personnages dérangés. On a
d'ailleurs droit à quelques numéros d'acteurs de Michael Keaton dans le
rôle-titre (finalement assez peu présent) et à une Winona Ryder toute
jeune dans celui d'une gamine pour le moins bizarre.
En fait, tous les éléments sont là, mais ça ne prend pas... Comme si on
avait eu la drôle d'idée de confier à quelqu'un d'autre que Tim Burton la
réalisation d'un scénario écrit par ce dernier. Du coup, on comprend assez
mal la popularité de ce coup d'essai, mais on n'en veut pas vraiment aux
spectateurs de l'époque, au vu de la suite !
Roupoil, 27 mai 2006.