Il arrive parfois qu'on déniche de façon totalement
providentielle un bon petit film qu'on aurait certainement jamais eu
l'occasion de découvrir autrement. Imaginez un peu : vous êtes dans
l'avion, en train de zapper désespérément à la recherche de quelque chose
à regarder, quand vous tombez sur un drôle de film : en allemand
sous-titré, et avec une image jaunâtre qui ne colle pas tellement avec les
navets hollywoodiens qui sont servis sur les autres canaux. A tel point
que ça donne en fait assez peu envie de regarder ce film. Et pourtant, une
fois qu'on a tenu cinq minutes, on n'a plus vraiment envie de décrocher.
Le scénario est plein de bons sentiments (et un peu de trous pour moi qui
n'ai pas vu l'intégralité du film :-) ) : un beau jeune homme récupère une
charmante jeune fille un peu spéciale échappée de l'hôpital psychiatrique
du coin. Une de ses particularités, c'est qu'elle est en permanence pieds
nus (d'où le titre). De petits drames en moments plus tendres (mais non,
ce n'est pas ce que vous pensez, bandes de pervers), il va lui faire un
peu découvrir le monde, et peut-être se découvrir un peu lui-même (oui, je
sais, mon commentaire est bateau, mais bon, le film un peu aussi), car il
a comme il se doit une famille qui ne le comprend pas etc... Je vous
laisse imaginer comment tout ça va se terminer (y a pas de piège).
A la lecture du synopsis, vous vous serez peut-être dit, d'une part que le
sujet est assez casse-gueule, d'autre part que dans la même catégorie on a
déjà eu Rain man. Ben oui, mais là c'est différent. Peut-être pas
plus réaliste, mais plus "vrai". Schweiger cherche simplement à émouvoir
avec une (trop) belle histoire, en se laissant porter par le charisme de
ses acteurs et de leurs personnages. Le fait est que ça marche plutôt
bien. D'un autre côté, je ne suis personnellement pas fan de l'esthétique
assez minimaliste du film, même si elle colle finalement bien au projet.
On pourra par ailleurs reprocher pas mal de choses au film, et notamment
d'en faire un peu trop tout le temps (les scènes avec la famille de Nick,
et la fin vraiment trop facile pour être crédible notamment), mais on n'en
veut même pas au réalisateur (qui est aussi acteur principal et
producteur), qui s'est un peu laissé emballer par sa belle histoire, mais
qui atteint tout à fait honorablement ses objectifs.
Roupoil, 13 septembre 2005.