Audition,

film de Takashi Miike (1999)



Avis général : 3/10
Pourcentage gozu : 10%
:-) Une réalisation intéressante et notamment une certaine capacité à faire naitre le trouble d'images anodines.
:-( Ce n'est pas extrêmement compréhenslble (ouh, le bel euphémisme), et surtout sans grand intérêt.

Takashi Miike, ça ne vous rappelle rien ? Si vous êtes un tant soit peu fidèles à mes critiques (sinon, de toute façon, vous êtes des boulets :-P ), le nom de Gozu doit vous dire quelque chose. La vue de cet ofni m'avait laissé dans un état de perplexité profonde. Quelque trois ans plus tard, un de mes très chers colocataires me convainc de retenter une expérience Miike, avec un de ses films réputés être insoutenable (fréquent chez le monsieur). Au moins, on ne devrait pas trop s'ennuyer.

Ca commence pourtant assez tranquillement : monsieur Aoyama, quarantenaire, a une vie gentiment monotone, entre l'entreprise qu'il dirige et son fils adolescent. Sa femme est morte quelques années auparavant, et il sent qu'il est temps d'en trouver une autre. Il organise donc, avec la complicité d'un ami qui bosse dans le cinéma, un vrai/faux casting pour un film. Il flashe rapidement sur une jeune femme un peu étrange, dont le passé (et même le présent) semblent pleins de zones d'ombre.

Evidemment, on est un peu biaisés quand on a déjà une idée de ce qui va se passer ensuite. Mais je pense que même le spectateur qui n'aurait pas du tout entendu parler du film avant de le voir ressentirait sans difficulté un certain malaise assez rapidement. Bien que le film semble prendre la tournure d'une espèce de comédie romantique douce-amère (avec de francs moments de comédie, comme le casting proprement dit, qui sont d'ailleurs loin d'être ratés), Miike arrive, avec finalement peu d'effets, à créer une tension palpable. Musique discrète, ce sont surtout quelques plans fixes qui font le travail. Le téléphone notamment (un classique du film d'horreur...) n'est guère rassurant.

Bref, une introduction classique avant le déchainement de violence ? Presque... En fait, il y a deux (gros) problèmes. Le premier, c'est que cette phase préparatoire se prolonge sur les deux tiers du film, ce qui finit par devenir franchement long. Et puis surtout, au moment où ça se met vraiment en route, au lieu de faire exploser la tension, Miike part juste complètement en couilles. Une dernière demi-heure sous influence lynchienne, qui rappelle soudain qu'on est devant un film de l'auteur de Gozu, mais qui peine à vraiment fasciner. Certes, la réalisation est intéressante, mais c'est tout de même bien difficile de trouver un grand intérêt à tout ça. Même le personnage féminin est trop difficile à cerner pour susciter autre chose que de l'indifférence.

Même la fameuse scène gore est désamorcée et ne m'a personnellement pas vraiment fait frissonner. Certes, je suis habituellement très peu sensible au choc des images, mais il me semble que les scènes d'horreur d'un certain nombre de films récents (au hasard, citons Hostel, même si j'ai dit pour celui-là aussi que je m'attendais à pire...) sont au moins aussi marquantes. Du coup, on ressort de là avec un gros sentiment de frustration. On a attendu deux heures ... pour essentiellement rien, d'où le sentiment de s'être une fois de plus fait arnaquer. Décidément, monsieur Miike, je ne suis pas grand fan de votre cinéma.

Roupoil, 10 avril 2007.



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