Commençons par bien mettre les choses au point : il
s'agit ici d'une critique du bon vieux dessin animé de Goscinny et Uderzo
themselves, et non point du récent film de Chabat adapté du même album
(pas mauvais, mais assez différent de ce qu'on attend d'un Astérix). Les
adaptations de BD au cinéma ne sont pas toujours une grande réussite, mais
Astérix, qui a finalement peu été repris, a eu droits à quelques succès de
ce point de vue. Ce classique-ci en fait partie.
Comme vous avez tous lu la BD originelle, inutile d'en faire un résumé. Y
a des gens qui ne l'ont pas lue ? Allez vite rattraper ça tout en vous
auto-flagellant !! Bon, en gros, un architecte egyptien ("C'est un
alexandrin", mouahaha) incapable est sommé de construire un palais en deux
temps trois mouvements pour narguer Cesar, et demande l'aide de quelques
amis gaulois (je vous deviner quels sont les trois, plus un chien, qui
feront le voyage). Mais son rival, le gros vilain pas beau Amonbofis, est
bien décidé à l'empêcher de mener à bien le travail par tous les moyens
possibles.
Soyons honnêtes, le scénario, bien que dans l'ensemble fidèle à la BD, ne
vaut pas tripette. Il s'agit essentiellement d'une juxtaposition de
mésaventures sources de gags, mais pas très bien enchainées (oh, mais ne
serait-ce pas la faute du méchant s'il nous arrive des malheurs ?) et
parfois répétitives. Tant qu'on en est aux défauts, signalons aussi que le
dessin fait bien son âge (près de 40 ans) : couleurs étranges, animation
pas top, on est habitués à mieux depuis.
Mais peu importe, car la sève d'un Astérix, ce sont bien sûr les gags
agencés de main de maitre par Goscinny. L'album égyptient était un des
meilleurs de la série (un des 24 meilleurs ?), l'adaptation en reprend
avec bonheur les gags, et en ajoute même une ribambelle de nouveaux tout
aussi réjouissants ! Le prologue avec ses histoires de bruitages par
exemple est hilarant. En plus de tout ça, quelques petites chansons qui
sont certes là surtout pour remplir l'intrigue, mais qui sont tout
bonnement géniales (pudding à l'arsenic en tête), il y a vraiment de quoi
bien s'amuser.
Alors j'ai beau l'avoir vu quelques dizaines de fois quand j'étais petit
et en connaitre un certain nombre de répliques par coeur (même si je suis
battu à plate couture par ma copine de ce point de vue), j'ai encore pris
un grand plaisir à revoir ce très bon moment d'animation à la gauloise.
Une valeur sûre.
Roupoil, 28 septembre 2007.