Antichrist,

film de Lars von Trier (2009)



Avis général : 2/10
:-) Des images superbes.
:-( C'est très chiant pendant une heure et puis ... bah en fait ça reste chiant ensuite.
Pourcentage gozu : 2%

On continue avec la série de films cannois sortis en salles juste après le festival, avec le dernier opus de Lars von Trier, qui a joué sur la Croisette les candidats au scandale de l'année. Il faut dire que le réalisateur danois n'est pas vraiment du genre à faire dans le consensuel. En ce qui me concerne, je l'avais découvert avec Breaking the waves, un des plus grands chocs cinématographiques que j'aie eu l'occasion d'encaisser à ce jour (au bon sens du terme), mais j'avais été pour le moins mitigé concernant mes essais suivants (dans le désordre, Dancer in the dark, une partie de The Kingdom et Dogville). Comme ça faisait bien longtemps que je n'avais pas tenté de regarder un de ses films, ma volonté d'essayer de voir le maximum de films de la sélection cannoise de cette année tombait plutôt bien.

C'est l'histoire d'un couple qui est confronté à un horrible drame : leur bébé tombe par la fenêtre alors qu'occupés à, euh, un passe-temps plutôt réservé aux adultes, ils ne faisaient pas attention à lui. Le gars s'en remet plutôt bien, mais la nana déprime sec. Comme il est psy, il décide de l'analyser pour l'aider à surmonter ça. Après un bon moment, il finit par isoler une peur apparemment reliée à leur cabane dans les bois, où ils décident donc d'aller passer un moment pour exorciser le mal. En fait d'exorcisme, ça va chier grave.

Alors, ce film, scandaleux ou pas scandaleux ? Boarf, oui, certes, il y a des scènes qui font assez mal, mais j'ai envie de dire qu'hélas, le film est beaucoup trop insignifiant pour pouvoir espérer choquer réellement. Lars von Trier a tenté de créer, idée pas forcément débile d'ailleurs, un genre de survival psychologique fortement assaisonné de sexe. Le film reprend donc une structure commune à un paquet de films d'horreur (une première partie introduisant les personnages et construisant la situation, avant l'esacalade de violence), et même certains éléments et postures propres à ce genre (le cache-cache entre les protagonistes, l'image finale du héros blessé mais ayant triomphé). Très bien, pourquoi pas, sauf que le gigantesque problème, c'est qu'on s'emmerde grave.

Toute la première partie satisfera peut-être les étudiants en psycho mais aura bien du mal à passionner les autres, puisqu'elle est constituée de dialogues assez insipides visant à étudier l'évolution du deuil chez la fille (le fait que tout le film ne fasse intervenir que deux personnages n'aide pas non plus à ce que ça bouge). Pire, la deuxième partie ne réveille pas vraiment le spectateur, dans la mesure où les scènes ultra-violentes sont toujours noyées dans un salmigondis psychologisant aux frontières du compréhensible et ressassant des thèmes étranges et douteux (on aura compris que l'ami von Trier a des problèmes avec les femmes).

Pour faire court, je ne suis jamais rentré dans le film, malgré (ne soyons pas totalement négatif) la qualité des images , notamment lors de l'intrigant prologue en noir et blanc. Qu'on ait donné le prix d'interprétation à Gainsbourg pour sa performance exhibitionniste, pourquoi pas, mais le film ne semblait présent à Cannes que pour remplir la case "non consensuel". En fait de quoi il n'est pas loin de faire l'unanimité, mais pas vraiment du bon côté...

Roupoil, 20 juin 2009.



Retour à ma page cinema