American beauty,

film de Sam Mendes (1999)



Avis général : 6.5/10
:-) Des dialogues qui font souvent mouche, Kevin Spacey épatant (comme souvent), et une certaine originalité.
:-( Dommage que la critique passe en force au lieu de faire dans la finesse.

Les vacances sont habituellement le bon moment pour moi pour retrouver un rythme raisonnable au niveau de mes critiques ciné. Cette fois-ci, ce n'est pas tout à fait ça, mais j'ai quand même réussi à caser quelques séances entre les cartons (eh oui, je déménage ça arrive à des gens très bien). Dans le lot, un désormais presque classique qui fit grand bruit à sa sortie et que je n'avais justement pas revu depuis 1999, époque à laquelle j'étais encore jeune, pur et innocent, et où le film m'avait bien plu.

Lester Burnham, lui, n'est plus tout à fait jeune, sa femme coincée et sa fille en pleine crise d'adolescence le saoulent (mais au moins, la gamine a une copine qui fait fantasmer son père), c'est un peu un loser. Le reste de la famille ne se porte de fait pas beaucoup mieux. Débarquent alors de nouveaux voisins eux aussi un brin bizarres : un père militaire plus que strict, une mère qui vit dans un autre monde, et un fils trafiquant de drogue et obsédé par sa caméra. Tout ce petit monde va interagir jusqu'à une conclusion inattendue mais annoncée dès le générique : la mort de Lester.

Pour son premier film, Sam Mendes avait manifestement l'intention de frapper un grand coup sur la table avec cette chronique très désenchantée de la middle-class américaine. Pour cela, il n'a pas hésité à charger assez violemment le tableau, notamment niveau sexuel (non, ce n'est pas un film de cul, mais on y fait allusion et plus que ça très fréquemment), ce qui a un double effet assez curieux : certes, le côté caustique est réussi et on rit pas mal au dépend des pauvres anti-héros qui peuplent le film, mais d'un autre côté on a un peu l'impression d'aligner les instantanés drolatiques sans que la mayonnaise prenne toujours globalement, et peu de scènes sont réellement marquantes car la caricature est parfois trop poussée.

Par ailleurs, les tentatives de pseudo-philosopie sur une vision différente de la beauté chez le fils des voisins laissent plus perplexe qu'autre chose. En fait, le personnage le plus réussi est sûrement celui de Lester, porté à bout de bras par un excellent Kevin Spacey qui arrive à lui éviter le ridicule (ce n'était pas gagné d'avance). Mais pourquoi avoir voulu s'imposer (et surtout imposer dès le départ au spectateur) sa mort en guise de dénouement ? Cela créée une tension très artificielle (alors, qui c'est le coupable ?) et focalise l'attention sur quelque chose d'au fond pas vraiment essentiel.

Si je devais retenir une scène du film, ce serait plutôt la dernière rencontre entre Lester et Angela où le monceau d'exagérations précédentes accouche d'une conclusion apaisée fort réussie. On regrette un peu que le film n'ait pas su plus souvent faire preuve de simplicité, cachant quelque peu ses qualités derrière son esbrouffe. Ca reste un coup d'essai très regardable.

Roupoil, 27 avril 2008.



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