Entre deux sorties récentes au ciné, continuons notre
exploration de vieux classiques à la maison. Comme en plus des jets de
cerveau nous ont permis de pouvoir avoir els sous-titres sans déformer
l'image et de belles bandes noires (et pas grises comme par défaut, on se
demande d'ailleurs bien pourquoi) sur le côté, c'est vraiment tout
confort. Allons-y pour un peu de cinéma italien, comme ça un jour
j'arr^^eterai de dire que je n'y connais rien. En plus, je viens de me
rendre compte que ce n'était même pas mon premier Rossellini, j'avais vu
Le General della Rovere il y a quelques années...
L'année zéro dont il est question dans le titre fait allusion à la fin de
la seconde guerre mondiale. Dans un Berlin en ruine, une famille repart
effectivement de bien bas, et tente de survivre comme elle le peu. Edmund,
12 ans, est obligé de subvenir comme il le peut aux besoins de la famille,
composée pour le reste d'un vieillard malade, un frère planqué car il a
servi les nazis jusqu'à la dernière minute, et une soeur assez
inconsciente.
On n'est clairement pas là pour rigoler, et il n'est nul besoin d'être
très futé pour se douter que tout cela ne se finira pas dans la joie et la
bonne humeur. Difficile d'ailleurs de trouver des personnages sympathiques
parmi ceux brossés ici par Rossellini. On s'attache forcément aux gamins,
bien que leurs activités ne soient pas toujours au-dessus de tout soupçon,
mais tout le monde en est réduit à tenter de sauver sa peau, ce qui
n'incite pas vraiment à l'humanisme. On est même proche du franchement
malsain quand un ancien professeur d'Edmund a l'air un peu trop content de
le retrouver par hasard. Le coloc qui nous a mis devant la télé m'avait
dit "C'est un film glauque", ce n'est pas exagéré.
Ceci dit, on ne peut pas dire que Rossellini en rajoute, il reste fidèle à
un réalisme brut (en même temps, de sa part, on serait déçu du contraire),
uniquement agrémenté de musique très présente mais bien intégrée. J'ai
presque envie de dire que c'est aussi ce qui fait la limite du film. A
force de se contenter d'observer, ça finirait presque par paraitre creux,
si l'intrigue n'était suffisamment forte pour éviter qu'on ne s'ennuie.
Tout de même, on ne peut pas éviter de constater que c'est visuellement
limité, les images de ruines un poil répétitives étant de toute façon
altérées par un noir et blanc pas vraiment impeccable (mauvaise copie ?
conditions de tournage ?).
Enfin bref, vous aurez compris qu'on est en gros en présence d'un
documentaire fictionnel assez irréprochable, mais auquel je n'adhère
personnellement pas à 100%, tout simplement parce qu'il s'agit d'un genre
qui ne me passionne pas vraiment. Un film à voir tout de même, et si au
contraire de moi ce type d'oeuvre vous branche, vous devriez être comblés.
Roupoil, 1 novembre 2006.