Adèle Blanc-Sec,

film de Luc Besson (2010)



Avis général : 6/10
:-) De la fantaisie, des rebondissements, du spectacle, et même un humour relativement efficace.
:-( Rien de très recherché, il manque une dose de réel suspense et de brillant pour rendre le film passionnant.

Adèle Blanc-Sec, la BD complètement décalée de Tardi, adaptée au cinéma ? En voila une idée plutôt sympatique. Par qui ? Luc Besson ? Ah merde, là, tout de suite, ça donne beaucoup moins envie. En gros, telles furent mes réactions quand le projet d'adaptation commença à voir le jour. Et de fait, pendant de longues semaines, je snobai très soigneusement Adèle lors de mes (rares) sorties dans les salles obscures. Et puis, l'affligeante médiocrité récurrente de la programmation finit par avoir raison de moi, et je tentai l'aventure sans grand enthousiasme.

Adèle Blanc-Sec, dans la BD, est un personnage assez indescriptible. Dans le film, elle l'est beaucoup plus, sorte d'Indiana Jones en jupons à l'humour pince-sans-rire un peu facile et à la volonté inaltérable. De retour d'Egypte avec une momie de pharaon dans sa poche (dans le but de ressusciter sa soeur), la voila aux prises avec un inattendu ptérodactyle échappé du Muséum d'histoire naturelle suite aux expériences étranges d'un très vieux savant. Ce savant étant justement celui dont Adèle a besoin pour réveiller sa momie.

C'est n'importe quoi ? Oui, et c'est normal, l'univers d'Adèle Blanc-Sec possède plein d'atouts, mais sûrement pas celui d'être d'une rigueur scientifique à toute épreuve, et encore moins d'être réaliste. Ca fait partie du curieux charme désuet de la BD, qui est ma foi plutôt bien rendu à l'écran. Besson a le bon goût de soigner son image sans trop abuser des effets spéciaux, et de laisser à l'originalité des personnages et des situations la possibilité de se développer tranquillement.

D'ailleurs, ce qui frappe le plus dans ce film, c'est peut-être sa grande modestie. Malgré une tendance un peu trop appuyée à tourner par moments du côté du film d'aventures un poil ironique à la Indiana Jones (qui reste et restera indétrônable, inutile donc de tenter de marcher dans ses pas), Besson se contente dans l'ensemble de mettre assez sagement en images sa petit histoire. Trop sagement peut-être même ? Car si l'ensemble se regarde avec un plaisir indéniable, on ne peut pas non plus dire qu'il y ait de quoi casse trois pattes à un canard, les péripéties s'enchainant un peu facilement et sans grande surprise.

Restent le charme d'une distribution plutôt réussie et d'un humour qui, à l'image du film, ne vise jamais très haut mais a le grand mérite d'atteindre son objectif. Finalement, très loin d'être une catastrophe, cette adaptation...

Roupoil, 16 juin 2010.



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