Abyss,

film de James Cameron (1989)



Avis général : 8.5/10
:-) L'ambiance sous-marine fascinante, le rythme soutenu mais pas précipité, les acteurs excellents.
:-( Je ne suis pas fan des créatures. Le scénario n'est pas franchement des plus originaux.

Certains l'ont peut-être oublié, mais entre la période de ses débuts sous le signe du film d'action/science-fiction brutale (Terminator 1 et 2, Aliens) et son apogée de réalisateur grand public avec Titanic, James Cameron a réalisé un film que l'on peut certes raisonnablement ranger aux côtés des premières oeuvres citées, mais qui présente une ambition artistique un peu différente (n'allez pas comprendre par là que je veux dire que les Terminator sont juste des films bourrins et artistiquement inintéressants, je ne le pense pas). Par ailleurs, il y a un point commun évident avec Titanic : l'eau.

Quelque part du côté de côtes politiquement dangereuses (tout ça se passe à un moment où la guerre froide n'est pas encore un mauvais souvenir), un sous-marin nucléaire ricain s'échoue mystérieusement. Quelques membres des SEALS (unité d'élite de l'armée américaine) partent mener l'enquête sous-marine, accompagné plus ou moins malgré eux d'une équipe de plongeurs travaillant sur une plate-forme dans le coin. La cohabitation s'avère assez difficile, dans la mesure où le chef des soldats a l'air assez atteint, où une tempête s'annonce en surface, et où la raison du naufrage du sous-marin est beaucoup plus mystérieuse que prévu...

Pas besoin d'avoir jeté un oeil à la date de sortie du film avant de le regarder pour devnier qu'il a été réalisé aux alentours des années 80. Dans les thèmes abordés autant que dans la réalisation, il porte la marque typique d'un certain nombre de films réalisés à cette période. On pense tout d'abord, de façon assez évidente, au premier Alien (le seul, rétorqueront les puristes). Le cadre est proche (dans un tas de feraille isolé du monde, un groupe de personnes se retrouve confont" à l'inconnu) et l'approche est la même : priorité aux personnages qui, s'ils n'ont rien d'exceptionnel, sont suffisamment approfondis pour que l'action ne soit pas le seul moteur du film (un principe qui a été plutôt perdu de vue dans les deux décennies suivantes, ce qui est bien dommage à mona avis). Encore faut-il de bons acteurs et des dialogues efficaces pour que ça tienne la route, mais ici pas de soucis, Ed Harris et Mary Elisabeth Mastrantonio tiennent la baraque, et tous les seconds rôles sont typés comme on les aime ; quand aux dialogues, l'équilibre entre termes techniques, banalités et infos indispensables est très bon.

Mais tout ceci ne faisant pas un film (du moins pas un de ce genre), il faut également que l'action tienne la route. C'est ici chose faite grâce à deux qualités évidentes : la beauté des scènes sous-marines d'une part (photo magnifique, l'ambiance est vraiment prenante pour peu qu'on aime la flotte), et l'efficacité du découpage d'autre part. Scènes presque purement contemplatives alternent parfaitement avec des scènes d'action qu'on a certes déjà vues ailleurs pour la plupart (oh, une bagarre avec le gros méchant !), mais qui restent diablement flippantes grâce au savoir-faire de Cameron (si le sauvetage de Lindsey ne vous accroche pas à votre siège, attendez la sortie du prochain film de Michael Bay et arrêtez de lire mes critiques ;-) ). Du point de vue de la réalisation, le film dépasse même assez nettement son ancêtre Alien (Ridley Scott n'a pourtant pas la réputation d'un manchot).

Une petite critique (outre le fait qu'on ait tout de même très peu de surprises à la vue de ce film, notamment la fin qui est peut-être un peu forcée), c'est le design des 'aliens' qui n'est à mon gôut pas le point fort du film. La première apparition laisse un effet étrange (une tâche fluo, ça ne colle pas trop avec l'univers du film), et quand on les voit mieux, ils sont à la fois trop humanoïdes et kitsch pour être franchement convaincants. M'enfin bon, sur ce point, c'est surtout une opinion personnelle, et le film recèle assez de qualités par ailleurs pour rejoindre le cercle pas si fermé que ça des grands films à gros budgets. Il était une époque où on savait faire de la très bonne science-fiction à Hollywood, et James Cameron a sûrement été l'un des plus grands dans ce style.

Roupoil, 28 décembre 2005.



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