A serious man

film de Joel et Ethan Coen (2009)



Avis général : 3/10
:-) C'est nickel chrome au niveau de la réalisation, du pur Coen. Des personnages rigolos.
:-( Désespéremment pas drôle et franchement hermétique, le temps parait bien long.

Depuis le temps, vous devez le savoir, les frères Coen font partie des cinéastes dont je rate rarement une sortie, et je suis donc heureux de les voir retrouver depuis quelque temps un rythme de production assez élevé. Après la consécration de No country for old men et la parenthèse détendue de Burn after reading, ils sont déjà de retour, à nouveau avec une comédie, mais d'un style beaucoup plus conforme à leurs préocuppations habituelles. Chouette !

Larry Gopnik est un homme a priori bien sous tous rapports : chercheur en physique, marié deux enfants, il héberge chez lui un frère un peu spécial et respecte les traditions de la communauté juive dont il est un membre sans histoire. Jusqu'au jour, justement, où plein de drôles de trucs lui tombent dessus d'un seul coup sans prévenir : sa femme veut divorcer, l'amant de sa femme essaie de le réconforter, un de ses étudiants lui cause de gros soucis, et il finit même pas se faire virer de chez lui. Il cherche conseil auprès d'un rabbin. Non, pas un, en fait, mais pas moins de trois rabbins !

De l'humour juif à la sauce Coen ? Re-chouette ! Ou pas en fait... Pour la première fois depuis que j'ai goûté à leur cinéma si particulier, les Coen m'ont réellement énormément déçu. Certes, il y a toujours chez eux ce soin maniaque du détail qui fait que leur film met encore une fois la pâtée, en terme de qualité d'image, de son, ou même de direction d'acteurs, à tous leurs concurrents ou à peu près. Mais c'est bien tout ce qu'il y a à se mettre sous la dent cette fois.

Dès le début du film, le doute s'installe. Ce prologue très étrange et qui semble n'avoir rien à faire ici n'est-il pas, en plus d'être incongru, trop long et pas drôle du tout ? Le reste du film confirmera cette impression. Je ne suis tout bonnement pas du tout rentré dans le truc, souriant à peine deux ou trois fois (allez, soyons honnêtes, la conclusion brutale de la fuite du frangin est assez fun), ce qui est bien peu pour un film comique. En fait j'ai très souvent ressenti pendant le film la frustration classique qui consiste à très bien voir ce qui devait être drôle dans chaque scène, et même souvent à trouver les tentatives intéressantes (une critique acerbe d'un certain mode de vie américain, l'ironie sur le langage très codé des rituels religieux), mais sans rigoler pour autant. Et du coup, le temps parait terriblement long.

Comme par ailleurs le film n'a guère d'intérêt dramatique (les crasses s'accumulent sur le pauvre héros sans justification, ni même véritable logique), on se retrouve devant une très belle coquille totalement vide. Irritant au possible, espérons que ce ne sera qu'un accident de parcours dans la carrière des talentueux frangins.

Roupoil, 29 janvier 2010.



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