La Fête du Cinéma, comme chacun le sait, est un bon
prétexte pour aller voir des films qu'on n'aurait jamais oser avouer avoir
regardé autrement. En voilà un qui fait clairement partie de cette
catégorie. Déjà, c'est un film d'horreur français, et en plus y a Béatrice
Dalle dedans, bref aucun potentiel si ce n'est peut-être comme gros nanar.
En plus, c'est fait par deux jeunots qui débutent. Au pire, vu la durée,
on se fera pas chier longtemps.
Il est ici question d'une femme enceinte, Sarah, qui a perdu son mec dans
un accident de la route pendant sa grossesse. La veille de son
accouchement, qui se trouve être aussi le soir du réveillon de Noël, une
femme étrange frappe à sa porte. Il s'avère assez rapidement qu'elle en
veut à son bébé. Heureusement, les flics, la famille et les amis sont là.
Euh, peut-être pas pour longtemps en fait...
On nous avait promis de l'horreur, pour ça on sera servis. Le film est
franchement gore, avec même quelques scènes pas loin d'être répugnantes
(et pourtant, vous savez qu'il en faut beaucoup pour me marquer). Il
réussit même par moments à surprendre par sa brutalité, ce qui n'est pas
évident vu l'abondance de films produits dans le genre ces dernières
décennies. Les auteurs semblent d'ailleurs en avoir vu un certain nombre,
puisqu'ils distillent quelques références plus grotesques qu'autre chose.
Le problème du film est d'ailleurs peut-être là : avoir voulu s'appuyer
sur un peu tous les concepts du genre au lieu de se creuser un fond
propre. Ca donne un scénario à la fois très superficiel et hyper classique
(dommage, car l'idée de base n'est pas plus mauvais qu'une autre) et une
mélange d'angoisse et d'humour à deux balles qui passe il faut bien le
dire assez mal (la deuxième moitié du film flirte très souvent avec le
nanar). Et puis surtout, et ça c'est impardonnable, la situation n'a pas
été du tout réfléchie : mise en place sommaire (si vous voulez crééer une
véritable ambiance, les cocos, faut en faire un peu plus que ça),
invraisemblances criantes en permanence, personnages secondaires
complètement massacrés, et qui plus est hyper mal jouée. Faut dire que le
niveau assez consternant des dialogues n'aide pas.
En gros, on a l'impression que la plume a été refilé à des ados qui s'en
sont donné à coeur joie. C'est vraiment bête car par ailleurs, les gamins
en question ont aussi la motivation sans faille des débutants, et une
certaine maitrise de leur caméra. Ils réussissent même à nous intriguer
franchement avec une toute dernière scène très forte. Je serais curieux de
voir ce qu'ils peuvent donner avec un script plus subtil.
Roupoil, 24 juin 2007.