Je vais commencer par faire un aveu qui fera frémir
d'horreur les quelques fans de l'oeuvre de Douglas Adams que je compte
dans mon entourage : non, je n'ai pas encore lu les bouquins dont est
tirée cette adaptation. Pour autant, je connaissais suffisament cet
univers loufoque pour ne pas être trop pris au dépourvu en entrant dans la
salle. Pour ceux qui voudraient aller voir le film sans avoir entendu
parler du guide du voyageur galactique auparavant, attention, c'est assez
spécial.
Arthur Dent est un mec plutôt cool. Un brin à la masse, mais ça fait
partie de son charme. Mais aujourd'hui, sa vie va basculer. Déjà, on vient
raser sa maison au bulldozer pour construire une bretelle d'autoroute.
Mais surtout, son pote Ford vient lui annoncer la fin du monde. De fait,
il se retrouve rapidement embarqué dans un hallucinant voyage où il
rencontrera d'infâmes vogons, l'exubérant Zaphod, président de la galaxie
en cavale, mais aussi la délicieuse Trillian, qu'il avait failli réussir à
draguer sur Terre avant de se la faire piquer par ledit Zaphod et sa
réplique : "Viens, je vais te montrer mon gros vaisseau spatial".
Ce rapide aperçu vous vous donnera une idée du style de film que je vais
tenter de critiquer ici : le n'importe quoi organisé. Et assumé. Le but
est de manifestement d'aligner le plus grand nombre de gags, si possible
absurde, à la minute, et peu importe si ça ressemble plus à un vaste
foutoir qu'à un vrai film. Enfin, est-ce que cela importe si peu ? Pour
moi, hélas, non. Un film décousu à ce point, alignant les épisodes et
péripéties sans grand lien logique entre eux, ne peut pas me satisfaire
entièrement.
Si encore le film était constamment drôle, on lui pardonnerait volontiers
ce manque de structure, mais, hélas à nouveau, ce n'est pas le cas. Il
alterne le meilleur et le pire, de dialogues parfois hilarants à des
scènes franchement ennuyeuses. Le personnage de Marvin est par exemple
assez peu exploité, et la double tête de Zaphod plus irritante qu'autre
chose. Par contre, la scène dans l'atelier de fabrication de planètes est
assez réussie.
C'est finalement bien dommage de devoir être réservé à propos de ce film,
qui a par ailleurs su créer une atmosphère sympathique. Mais il y a à
prendre et à laisser dans ce qui nous est proposé. J'avoue toutefois y
avoir passé un certain nombre de très bons moments, tous ceux où on voit
les yeux de Trillian à l'écran. Mais je ne sais pas si je peux conseiller
à d'autres que moi d'aller voir le film pour ça 8-).
Roupoil, 14 septembre 2005.