Pour ceux qui l'auraient oublié, cette petite comédie
anglaise sans prétention avait été le succès surprise de l'année au moment
de sa sortie en France, au point qu'il était difficile de ne pas aller le
voir à l'époque pour peu qu'on s'intéresse un peu au cinéma. Ce que que
vous savez sûrement moins, c'est qu'il fut pour moi l'objet de l'un de mes
premiers débats sur le septième art avec ma soeur (depuis, elle est allée
voir trois fois Titanic au cinéma, et nous évitons ce désormais
fâcheux sujet). J'étais alors dans le rôle de l'ardent défenseur et je ne
m'attendais pas à être déçu en revoyant le film quelques années après.
Comme l'indique si bien le titre, il y a dans ce film quatre mariages et
un enterrement. Il n'y a même que ça, en fait, c'est le principe du film.
Mais comme le but n'est pas de faire un documentaire sur les mariages
britanniques, une intrigue de comédie romantique est introduite dans le
schmilblick. On suit donc Charles, beau gosse un peu décalé, et sa bande
de potes draguer une belle Américaine (ça, c'est que pour Charles, hein)
pendant toutes ces cérémonies.
Je vous ai laissés en plein suspense à la fin du premier paragraphe en
laissant entendre que j'avais été un peu déçu par ce nouveau visionnage.
Du coup, je vais faire une critique peut-être un peu négative pour un
film qui reste tout de même fort sympathique. Mais bon, il présente tout
de même quelques défauts embêtants. Passons sur le premier, qui est la
faiblesse de l'intrigue, point apparemment indissociable du genre "comédie
romantique" (notez, si vous en trouvez une vraiment crédible, je suis
preneur). Finalement, l'intérêt du film n'est pas là.
C'est l'aspect purement comique qui emporte assez souvent l'adhésion. Dans
un style typiquement british, Newell exploite au mieux son canevas
finalement assez contraignant de cérémonies, et réussit quelques scènes
réjouissantes à défaut d'être hilarantes (ma préférée restant sûrement la
discussion en langage des signes de Charles et de son frère devant
Carrie). Les personnages sont dans l'ensemble très réussis (ah, Rowan
Atkinson en prêtre...), sauf peut-être Andie McDowell que je n'arrive pas
à trouver à son aise dans son rôle, les dialogues sont recherchés et font
souvent mouches, des vacheries de Kristin Scott Thomas aux boulettes de
Hugh Grant.
Bref, on s'amuse bien. Du moins, la plupart du temps... Car la minceur de
l'intrigue semble avoir forcé Newell à quelques répétitions (ben oui, au
quatrième mariage, on commence à connaitre la chanson) et longueurs qui
font qu'on attend parfois impatiemment (surtout quand on connait déjà le
film !) le moment comique suivant.
Est-ce vraiment surprenant au fond que ce petit cru rafraichissant il y a
dix ans, manque un peu de corps après maturation ? Non, il faut simplement
se résoudre à ne pas le prendre pour ce qu'il n'a pas réussi à devenir, à
savoir un classique de la comédie. Mais il reste à découvrir pour ceux qui
l'auraient raté, et un incontournable à offrir aux copains juste avant
leur mariage pour les stresser ;-).
Roupoil, 20 septembre 2005.