Encore un film de zombies ? Ben oui, nos amis les
dévoreurs de chair restent une des espèces les plus appréciés des
réalisateurs de films d'horreur, qui nous en ressortent une nouvelle
pelletée tous les quelques mois. Ici, il s'agit de la suite d'un film de
Danny Boyle que je n'ai point vu. Pas de problème toutefois pour suivre ce
second opus. De toute façon, le jour où on se perdra dans le scénario d'un
film d'horreur, c'est que le genre aura bien évolué.
Dans le premier épisode, l'Angleterre avait manifestement été victime
d'une épidémie assez violente de zombité aigue. Mais comme les boulets de
zombies sont tous morts de faim après avoir bouffé tout ce qui trainait,
le pays est en phase de repeuplement. Enfin, juste une petite île au
milieu de Londres pour l'instant, par ailleurs sous contrôle de l'armée
ricaine et de ses snipers. Deux gamins viennent y rejoindre leur père, qui
a été récupéré après avoir échappé de justesse à une attaque de
morts-vivants quelques mois plus tôt, et avoir vu sa femme se faire mordre
sous ses yeux. Mais celle-ci fait une réapparition inattendue, qui va
avoir des conséquences pour le moins néfastes.
Evidemment, pas besoin d'avoir don de double vue pour se douter que les
zombies vont reprendre du poil de la bête. Ceci dit, le film prend bien
son temps pour nous montrer l'organisation mise en place pour parer à
toute éventualité, avec au passage de superbes images d'une Londres vide
et angoissante. Car l'invasion des zombies est, dans un premier temps,
plus prétexte à un grand mouvement de paniques qu'aux classiques et
attendues scènes gore (qui, je rassure les fans, viendront après, avec la
non moins classique course contre la montre, et quelques abus assez
regrettables, notamment une scène mettant en scène l'hélico qui frise le
ridicule). Cette partie est assez fascinante, car le réalisateur (assez
doué ma foi) rend vraiment palpable la panique qui s'empare d'à peu près
tous les protagonistes et mène à des scènes de massacre assez flippantes.
Il est du coup extrêmement dommage qu'il soit par ailleurs atteint de
parkinsonite aigue, à l'instar d'un certain nombre de ses collègues, quand
il s'agit de filmer une scène d'action. Mais bordel, quand y aura-t-il
quelqu'un pour expliquer à ces gens qu'une scène où on ne comprend
strictement rien à ce qui se passe est à foutre à la poubelle ? Le
mouvement, c'est bien, mais quand ça devient inregardable, ben il n'y a
plus qu'à attendre cinq minutes que la scène soit finie, c'est vraiment
désolant.
On passe du coup assez régulièrement pendant le film du stade de la
fascination pour un objet visuellement très réussi, à celui de
l'énervement. Qui plus est, on nous laisse sur une mauvaise note avec un
bout de scène finale débile (si on voulait faire dans le pessimiste, il
aurait été tellement mieux d'achever le film comme l'avait fait Romero il
y a 40 ans, un bon coup de flingue pour achever ceux qui se sont battus
pour survivre uste au moment où la délivrance semble proche) alors que le
reste du scénar, malgré quelques jolis trous, était acceptable. Pfff, je
ne peux pas dire que ça ne mérite pas le coup d'oeil, mais ce film aurait
pu être un très grand film, c'est frustrant.
Roupoil, 30 septembre 2007.