2012,

film de Roland Emmerich (2009)



Avis général : 5/10
:-) C'est bien foutu, les effets spéciaux en mettent plein la vue. C'est même à peu près bien réalisé.
:-( Des invraisemblances à la pelle, et surtout des personnages et situations trop sommaires.

Une sorte de logique aurait voulu que je commence mes critiques de cette année civile par celle de ce film. Ca tombait d'ailleurs très bien, puisque j'ai vu ledit film juste au début de l'année 2012, en vacances en famille à la montagne, donc dans des conditions qui ne sont pas forcément celles que je préfère (petite télé, mais surtout VF), mais en gardant l'oeil sur l'écran tout du long (je vous épargne la liste des bouses dont vous ne verrez jamais la critique parce que je n'ai vraiment vu qu'un tiers des scènes). Bref, finalement la critique s'est un peu fait attendre, mais la voila qui déferle (ah, ah) !

Or donc, comme vous le savez, en 2012 c'est la fin du monde (si vous ne le saviez pas, inutile de vous embêter à vous renseigner, ça vous évitera de vous tracasser pour rien), les mayas l'ont prédit, on est cuits. Un prétexte comme un autre finalement pour un enième film de fin du monde, ici sous forme de tsunami ravageur. Comme le monde va être touché, le film se concentre sur le sort d'une dizaine d'américains. Vous avez droit au président des Etats-Unis, noir comme le veut la mode hollywoodienne, à un chercheur tourmenté, quelques russes complètement grotesques et même deux ou trois tibétains pour faire couleur locale (les quelques personnes qui auront la chance de survivre sont embarqués au coeur de l'Himalaya sur des espèces d'arches). Mais le personnage principal, bien sûr, c'est un américain moyen, père de famille, qui adore ses enfants mais s'est séparé de sa femme qui vit désormais avec un abruti, et est cordialement détesté par son fils (au début du film du moins, car comme il se doit, ça va s'arranger).

Vous avez déjà vu tout ça quelque part ? Les scénaristes de 2012 aussi, très vraisembablement. Mais ils s'en foutent comme de leur première chemise. Au point de ne même pas essayer de calquer une once de psychologie sur ces personnages, ni même d'essayer de sortir des péripéties vaguement imprévisibles dans le scénario. Non, on reste dans un pur produit ultra-calibré tout le long, absolument jamais les archétypes ne sont remis en question (concernant les russes, on franchit même allègrement le stade de la caricature grossière), plus c'est primaire mieux c'est. Je vous dis même pas le nombre de fois où notre héros s'en sort à la dernière seconde.

Quelque part, c'est assez fascinant d'avoir une telle foi dans le pouvoir des images et de se permettre de négliger tous les autres éléments qui font habituellement partie de ce qui peut faire apprécier un film. La vraisemblance des situations est évidemment remisée très très loin au fond d'un placard, le seul et unique intérêt du blockbuster d'Emmerich, ce sont ses effets spéciaux. Eh ben, coup de pot, ils sont bons. Ce n'est certes pas ici qu'on trouvera des idées de réalisation révolutionnaires, mais Emmerich tient bien sa caméra, et les images sont spectaculaires. Comme les acteurs ne sont pas non plus des tanches, on se surprend à trouver les nombreuses scènes d'action plutôt agréables à regarder.

Sentiment assez curieux finalement que celui d'avoir vu un film à la forme réussie mais au fond, non pas mauvais, mais tout simplement inexistant (le film n'est absolument pas un nanar, puisqu'il n'y a rien dont on puisse se moquer. Ah si quand même, les russes !). Ca se regarde, ça s'oublie vite, ce sera sûrement très démodé quand les prouesses technologiques auront rendu les effets désuets. Pour un pop-corn-movie du dimanche soir, c'est presque acceptable.

Roupoil, 23 février 2012.



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