L'académie de Créteil fournit à tous ses personnels une adresse électronique en prenom.nom@ac-creteil.fr pour leur communication entre eux, avec l'administration et avec les administrés (principalement élèves et parents d'élèves). C'est une très bonne chose.
On peut utiliser cette adresse électronique par le biais d'un système de webmail disponible ici. Ce n'est pas le système de webmail le plus ergonomique du monde, mais il semble assez décent.
On peut également configurer la boîte aux lettres pour que les courriers électroniques soient réexpédiés vers une autre boîte. Beaucoup s'en servent pour renvoyer leur adresse professionnelle vers une adresse GMail par exemple, pour n'avoir qu'une boîte à consulter et profiter d'une meilleure ergonomie. C'est compréhensible, mais ça pose plusieurs problèmes. Il y a d'abord le problème éthique de confier les données des administrés à des opérateurs privés sans aucun contrôle ; il est même possible qu'un obscur règlement le rende illégal. Il y a aussi le fait que beaucoup d'opérateurs rendent ces redirections difficiles ; l'argument officiel est la lutte contre le spam, mais la raison profonde est probablement le contrôle des utilisateurs.
Il y a une solution propre qui résout à la fois les problèmes d'ergonomie et les problèmes de multiplicité des adresses : accéder aux boîtes avec un vrai logiciel de courrier électronique plutôt qu'un webmail. Il en existe de très nombreux, adaptés à tous les goûts et toutes les plateformes. En choisissant et configurant soigneusement son logiciel, un utilisateur pour manipuler toutes ses boîtes ensemble sans les mélanger entre elles de manière tout à fait confortable.
L'académie de Créteil fournit les moyens d'accéder à la messagerie professionnelle de cette manière, et le décrit dans différents documents d'aide, par exemple celui-ci. L'accès se fait par le protocole IMAP, qui est exactement adapté à cet usage, et tous les paramètres sont expliqués.
Tout va bien, donc ?
Non, car il manque l'envoi de courriers.
Le protocole IMAP permet de recevoir du courrier électronique. Pour l'envoi, il faut un serveur SMTP.
La documentation de l'académie de Créteil dit ce qu'il faut faire à ce sujet : « « nom d'hôte » est le « Smtp » de votre opérateur », suivi des exemples pour les principaux opérateurs, Bouygues, Proxad, Orange, SFR, GMail et Hotmail.
Cette consigne aurait été envisageable il y a une dizaine d'années, mais de nos jours elle est gravement obsolète.
D'une part, certains opérateurs ont mis en place un filtrage qui la rend inopérante. Par exemple, depuis avril 2018, il n'est plus possible aux clients de SFR d'utiliser les serveurs SMTP de SFR avec une adresse qui n'est pas de SFR.
Mais il y a plus fondamental : mon opérateur, quel est-il ? S'agit-il du fournisseur d'accès Internet de mon domicile, ou bien de mon opérateur de téléphonie mobile ? Et que dois-je faire si je veux utiliser mon adresse électronique depuis le réseau wifi d'une bibliothèque, depuis le train ou depuis le domicile d'une connaissance ? À l'âge des tablettes et des smartphones, on peut vouloir utiliser son courrier depuis différents appareils, et un même appareil peut accéder à Internet de plusieurs manières différentes, parfois à quelques minutes d'intervalle à peine et sans intervention de l'utilisateur. La notion d'un opérateur privilégié auquel confier le courrier électronique n'a plus cours.
Ces problèmes sont particulièrement graves parce que si un utilisateur suit ces consignes, selon les circonstances précises, il peut se retrouve dans la situation où ses courriers électroniques ne partent pas pour une raison incompréhensible pour lui, voire se perdent sans laisser de traces.
Il existe une solution à ce problème : un opérateur de courrier électronique, ce qu'est maintenant l'académie de Créteil, doit fournir un serveur SMTP authentifié à ses utilisateurs, pour qu'ils puissent s'y connecter depuis l'extérieur. À l'heure où j'écris ces lignes (juin 2018), l'académie de Créteil ne le fait pas.
Le 2018-05-24, j'ai écris à ce.dsi@ac-creteil.fr pour leur rappeler ce problème. Je n'ai pas eu de réponse.