Movies seen in 2013

Les films vus en 2013

  1. Wadjda

    And when it is said to them, “Do not cause corruption on the earth,” they say, ”We are but reformers.”
    Unquestionably, it is they who are the corrupters, but they perceive [it] not.

    — The Qur'an, سورة البقرة‎ (Sura al-Baqarah), verses 11 & 12

    Wadjda, first Saudi movie directed by a woman, Haifaa Al Mansour, autobiographical portrait of a young girl who enjoys a liberal education, but in a city and a country entangled in conservatism. Whereas movies are forbidden in Saudi Arabia, and whereas it is even more forbidden for women to make a film, Haifaa Al Mansour managed to shoot her whole movie in her country, hiding herself in the production van when required. The result is a magnificent movie, with impressively beautiful pictures, both respectful of traditions and carrying high claims for women’s rights.

  2. Jasmine

    Documentaire, autobiographie, film d'animation. C'est une Jasmine bleue en pâte à modeler : le réalisateur Alain Ughetto revient à ses amours de jeunesse, le cinéma d'animation, et sur son amour de jeunesse, une jeune Iranienne qu’il rencontra à Paris. Juste avant qu’elle ne termine sa thèse. Juste avant qu’il ne parte la rejoindre, en cachette, à Téhéran. Juste avant la révolution iranienne, le retour de l’ayatollah, le voile, la vie sans issue pour lui en Iran, son départ, puis l’amour épistolaire impossible entre Téhéran et Aix-en-Provence, et l’oubli. Matériaux composites, mêlant images d’archives de l’INA, personnages pétris dans une pâte à métaphores, et esquisse de making-of, où la main divine du réalisateur intervient sur son passé. Une heure, émouvante de bout en bout ; la puissance émotive de l’animation me rappelle ואלס עם באשיר (Valse avec Bachir), avec un peu plus de tendresse, de fragilité, de larmes et de poésie.

  3. Blancanieves

    Yet another black&white and silent movie, and I infinitely enjoyed this one (Das weiße Band was great too, of course–showing that masterpieces are not necessarily silent). So aestheticising that the horrors of the story are almost hidden: a tale, in its marvelous side as in its cruel and initiatory side, childhood candor and trauma. Great music (but, come on, why on earth the theremin?), flamenco and traditional Andalusian musics and dances!

  4. No

    Restitution de la campagne d’opposition chilienne qui a destitué Augusto Pinochet par référendum en 1988, pacifiquement et démocratiquement. Notamment grâce au talent d’un publicitaire, doué en image et en humour.

  5. Syngué Sabour – Pierre de patience

    The Patience Stone

  6. Die andere Heimat – Chronik einer Sehnsucht

    Home from Home: Chronicle of a Vision

    Heimat : I Chronique d’un rêve & II L’Exode

    Film allemand sorti en France en deux parties, mis en scène par Edgar Reitz. Une image somptueuse, jeu de lumière magnifique sur une pellicule noir et blanc laissant ça et là quelques touches de couleurs pour souligner la beauté de l’or, de la porcelaine ou du lin. La campagne allemande pendant la disette des années 1840 ; poésie et beauté submergent la langue, la musique de Michael Riessler, les décors et les paysages. De l’allemand littéraire, un peu d’espagnol et d’anglais, et l’exotisme des dialectes autochtones d’Amérique du Sud. Les scènes agraires dans les champs de lin et de blé m’ont rappelé la beauté de Days of Heaven (Les Moissons du Ciel). Métiers à tisser, machines à vapeur, travail de forge et un poignant appel pour la liberté et l’égalité.

    German movie directed by Edgar Reitz. Beautiful pictures, a magnificent play of light on a black and white film, letting here and there some glimpse of colors underlining the beauty of gold, earthenware or lin. The German countryside during the shortage of the 1840s; poetry and beauty everywhere in the language, the music, decors and landscapes. Litterary German, a bit of Spanish and English, and the exotism of South America’s autochtone dialects. Agricultural scenes in flax and wheat fields remember me the beauty of Days of Heaven. Jacquard loom, steam machines, forge and a poignant call for liberty and equality.

  7. Imagine

    Perhaps one of the nicest movie I have seen this year! Best Fiction Feature Film of Warsaw Film Festival 2012, the Polish director Andrzej Jakimowski awakens our senses, by filming and listening to the sounds of everyday life in the hills of Lisbon. An institution for blind persons, where languages ​​mingle between English, Portuguese, French and German, and where management is open to new therapies. And a new teacher, who comes, à la Mr Keating, with his pedagogy as fascinating as controversial. Sometimes genius, sometimes crook and liar, the movie manages to keep the ambiguity up to the end, between prowess and irresponsibility. Best Sound at the Polish Film Festival 2013, an immersion into the sounds that shape the imaginary of blind people; a treatment both poetic and realistic of the disability.

  8. La Vie d’Adèle

    Blue is The Warmest Colour

    Le Bleu est une couleur chaude

    Je craignais la durée : de façon assez incroyable, les trois heures passent pratiquement sans longueur. La caméra très souvent amenée au plus près des visages, on est porté par les regards, la richesse des émotions, la subtilité des focales et des lumières. Le film baigne dans le réalisme : vie lycéenne, clivages sociaux, déroutes amoureuses, manifs… Pourtant, j’ai ressenti comme dans chacun des précédents films de Kechiche la même impression de métaphore, de rêve, quelque chose de suspendu, un coup de foudre qu’on aimerait croire possible. Toujours le même amour pour les situations pédagogiques et la littérature.

  9. Le Passé

  10. 爸妈不在家

    Ilo Ilo

    First movie directed by the Singaporean Anthony Chen. A Philippean young mother leaves her country and her child for Singapore, nanny for a boy, in pain, stranded between a workaholic mother and a father plagued by the economical crisis. The atmosphere of the 90s, but I don’t think that it is that relevant as it could be any other crisis. Emotions are retained thorough the movie, with as much dignity as the baby-sitter has for enduring suspicion and rejection. A delicate Caméra d’or.

  11. Millefeuille

  12. Renoir

  13. Mes séances de lutte

    Autour d’une ferme, d’un peu de boue et de deux acteurs éblouissants, Jacques Doillon tisse un portrait psychologique complexe et montre la tendresse brutale et bestiale de deux adultes consentants, le tout avec une fluidité et une limpidité à couper le souffle. Chorégraphie érotique, jamais vulgaire, où la caméra préserve un grand respect pour les corps. Relation aussi exigeante que respectueuse et déjantée, au rythme de cette musique aux accents jazzy qui ouvre et clos le film (on me souffle qu’il s’agit de Golliwogg’s Cakewalk de Debussy).

  14. Le Joli Mai (1963)

    Documentaire de Chris Marker et Pierre Lhomme, tourné à Paris en mai 1962, « ce premier mois de paix depuis sept ans ». Des portraits d'hommes et de femmes, de bidonvilles promis à disparaître, la Bourse, les artistes, la rue de la Roseraie du tout nouveau Meudon-La-Forêt, les jardins ouvriers, un raton-lav... ah non, mais par contre des chats, partout dans les rues. Les événements, que toutes les bouches taisent ; parlons de tout mais pas de ça. Les vues de Paris immuables côtoient d’improbables ruelles d’antan, et au-delà de la beauté des images, il y a le texte, « livret » de Catherine Varlin lu par Yves Montand, qui raconte avec poésie combien la liberté qu’un peuple à des milliers de kilomètres vient d’arracher révèle l’emprisonnement d’une vieille Europe portant pourtant toutes les allures de la prospérité.

  15. Une chambre en ville (1982)

    La ressortie des films de Jacques Demy cette année me permet de rattraper petit à petit mon ignorance sur ce pan du cinéma français : ressorti mercredi dernier, Une chambre en ville en version restaurée, plongée kitchissime dans les luttes sociales des années 50. Un mécano en grève, bel homme, sous-loue chez une bourgeoise ex-baronne dont la fortune a passé. Comme d’autres Demy, c’est tout en chanson ; on ne croit pas beaucoup à l’intrigue romantique, mais son humour est parfois savoureux ; les moments douloureux sont plus attachants que tristes, la musique nous berçant dans cette fable un peu folle. J’ai été conquis par les manifs chantées, duels magnifiques opposant le chœur des grévistes contre le chœur policier (voir l’extrait de l’ouverture du film), conquis par ces comités de grève aux proclamations que scandent cuivres et percussions ; ces scènes comptent probablement parmi les scènes les plus émouvantes du film. Un personnage très attachant joué par Jean-François Stévenin, aussi.

  16. Nichnasti pa’am lagan

    Dans un jardin je suis entré

    Once I Entered a Garden

    Discussion généreuse mais un peu longue entre Avi Mograbi, le réalisateur, juif, et Ali Al-Azhari, arabe israélien, deux amis de longue date à qui il reste encore des choses à découvrir, sur eux-mêmes et sur l'autre. Comme Pater ou The Trip, c'est un film inclassable, documentaire à la première personne, où les protagonistes refont (un peu) le monde, se posent de Grandes Questions, interrogent leurs passés, leurs hontes, leurs révoltes et partagent leurs espérances. Bien sûr, on peut toujours questionner la sincérité de l'image, se demander à quel point les échanges qu'on voit sont tous spontanés (la gamine, Yasmine Al-Azhari, est extraordinaire !). En tout cas, cette réalisation en bouts de ficelles et un peu foutraque dégage beaucoup de fraîcheur et de sympathie, inattendues et bienvenues sur un sujet aussi tendu. Le message est on ne peut plus classique mais toujours émouvant : le témoignage d'une volonté résolue d'aller vers l'autre et de faire rencontrer les cultures, de vivre ensemble au-delà des différences.

  17. La Danza de la Realidad

    Alejandro Jodorowsky came tonight at UGC to present the adaptation of his autobiographic essay La Danza de la Realidad, which he directed himself. Terrible, poetic and artistic fable, narrating the trouble Chilean period from Ibáñez's dictatorship to his relinquishing. Hope, joy and sorrow frantically flutter around the young Alejandro. His youth disappears while his father's ideologies collapse: communism, patriarchy, machismo. The suffering from antisemitism and from the hatred of difference goes thorough the movie. There are some violent and/or crude scenes. One of the most intriguing movies I have seen this year.

  18. Twenty Feet from Stardom

    Documentaire de Morgan Neville. Portraits de femmes noires qui ont chanté avec les artistes les plus célèbres (Rolling Stones, Stevie Wonder, Michael Jackson, Joe Cocker) mais en retrait, dans l’anonymat du chœur, cachées dans l’ombre des stars. On y évoque la sensation de faire de la musique, et les liens avec le sacré : la plupart de ces femmes sont filles de pasteur et ont été bercées au negro spirituals. La musique populaire comme un sacré séculier. L’aléa du succès, la difficulté de mener de front chœur et carrière de soliste, et quelques opportunités manquées… Et la musique, qui tout du long remplit et déborde de ce beau documentaire.

    Morgan Neville’s documentary. Beautiful portrait of black women who sang with the most well-known artists (Rolling Stones, Stevie Wonder, Michael Jackson, Joe Cocker) while staying behind and hiding themselves in the shadows of the star. About the feelings of making music, and the links with the sacred: most of the women were pastor’s daughter and they were lulled by Negro spirituals; popular music as a secularism. About the randomness of success, the difficulty to be both a chorister and a soloist, about some missed opportunity… And music, everywhere thorough the documentary.

  19. Le Congrès

    The Congress

    Isreali movie, directed by Ari Folman (Waltz with Bashir!). A hybrid between real pictures and animation. Poetic dreamlike and mournful science fiction story, adapted from the Polish Stanislaw Lem's Ze wspomnien Ijona Tichego Kongres futurologiczny novel (The Futurological Congress). I was warned about a snooty and boring movie; I shall admit the first transition from live action to the animated world requires me a hard time to adapt but, after a few minutes, I really appreciated both the plot and the tone. Same questions as always about reality, self-consciousness and free will, but the drawings help us to get enough distance for the message not to be too sententious. I regretted that the novel’s humor was not really preserved: I suspect that Ari Folman still felt the need for a cartoon to be serious to avoid being flagged as childish. However, the resulting fantasizing provides us with a beautiful modern fable.

  20. La Religieuse

    The Nun

    Qu’est-ce qu’on demande de vous ? Que vous preniez le voile ? Eh bien ! que ne le prenez-vous ? À quoi cela vous engage-t-il ? À rien, à demeurer encore deux ans avec nous. On ne sait ni qui meurt ni qui vit ; deux ans, c’est du temps, il peut arriver bien des choses en deux ans…

    Deuxième adaptation du roman posthume de Denis Diderot, impressionnante de fraîcheur et de justesse. Autres temps, autres mœurs : ces filles dont la famille choisissait malgré elles la destinée, imposant à certaines tel mari, à d’autres le couvent. Et par delà les époques, la rébellion, la soif de liberté : si les costumes, superbes, rappellent que l’histoire se situe au siècle des Lumières quand on nous montre le monde extérieur, dans le couvent la caméra réussit à filmer l’atemporalité du lieu et la modernité des enjeux. Des formes d’oppressions distinctes, chacune éprouvante : par pression familiale, par sadisme, par séduction. Images sobres, jeu très impliqué, belles interprétations du Clavier bien tempéré au clavecin.

  21. La Vie domestique

  22. Lettre de Sibérie (1957)

    Documentaire déjanté ! Célèbre pour sa scène d’une demi-minute répétée trois fois aux trois commentaires différents, il y a bien plus que ça : quelle liberté dans le ton, dans le montage ! Quelle érudition ! Chaque séquence a son lot d’inventions. C’est un carnet de voyage ; ou bien plutôt un pastiche d’un tel carnet, et le degré auquel il faut comprendre chaque scène n’est souvent pas facile à définir. On retrouve ce goût pour les inventaires à la Prévert. Yves Montand y chante aussi.

  23. そして父になる

    Like Father, Like Son

    Tel père, tel fils

    Film pour lequel Hirokazu Koreeda a reçu le Prix du jury à Cannes. Je me souviens d’avoir beaucoup aimé Still Walking, émouvant portrait de la vieillesse, et déjà un questionnement intéressant autour de la parenté. J’ai été davantage troublé par la lenteur cette fois-ci, et par une froideur que je n’anticipais pas et qui retenait toute émotion. Pourtant, le jeu sonne très juste pour montrer la détresse, chez l’adulte comme chez l’enfant. Le film laisse à voir un patriarcat insupportable, cependant.

    Hirokazu Koreeda received Cannes Jury Prize for this movie. I remember having really liked Still Walking, moving portrait of old age, and already deep questioning about parentage. I was more troubled by the slowness this time, and by a coldness that I did not anticipate and that retained emotions. However, the play sounds very accurate to show the disarray, both for adults and children. An unbearable patriarchy, however.

  24. Le Roi et l’oiseau (1980)

  25. La Vénus à la fourrure

    Le nouveau huis clos théâtral de Roman Polanski, après « Carnage » : nouvelle vision polanskienne de l’affrontement, où une audition de théâtre sert de prétexte à un jeu de séduction un brin pervers. La langue est soutenue, l’humour toujours plaisamment sophistiqué, j’ai beaucoup aimé une nouvelle fois l’entrecroisement des trames diégétiques, la frontière entre le texte répété et les sentiments du personnage devenant évidemment de plus en plus poreuse. C’est louable que Polanski ait la délicatesse de prendre ses distances vis-à-vis de la misogynie de Sacher-Masoch (dont j’apprends au passage qu’on lui doit l’étymologie de masochisme), c’est dommage que ce soit avec la délicatesse d’un éléphant : c’eût pu être exprimé sans doute plus légèrement. J’ai beaucoup apprécié les moments de confrontations où les deux personnages faisaient jeu égal dans la force ; je me suis par contre senti désagréablement mal à l’aise lors des situations de domination, lorsque la faiblesse était exagérée.

  26. Shokuzai

  27. ياما

    Yema

    ياما‬(Yema, « maman » en dialecte algérien, origine berbère), film aride dans la campagne algérienne, une vieille ferme là où seuls quelques arbustes poussent, et où une femme obstinément arrache à la terre brûlée un potager magnifique. Yema, mère-patrie aussi : deux fils et deux clans, l'armée et le maquis, l’Algérie des années de plomb. La réalisatrice algérienne Djamila Sahraoui (Barakat !) est magistrale tant derrière la caméra que – et c’est son premier rôle – en mère courageuse et implacable. De nouveau, elle s'attaque aux violences universelles : aux violences de la nature s’ajoute la violence de la bêtise des hommes, violences des hommes contre la femme, mère qu'on menace pour l’aider, qu’on emprisonne pour la protéger. Film sans musique, sinon deux chants traditionnels a cappella, tragédie sur fond de paysages somptueux. 1h30 de nerfs à rude épreuve.

  28. A Late Quartet

    Le Quatuor

    Le nouveau chroniqueur culturel du site Arrêt sur images consacre une chronique sur les astuces, les ratés et les trucages lorsqu’un acteur doit jouer au musicien dans un film. La chronique est intéressante et documentée.

    A Late Quartet (Le Quatuor), qui sert de point d’entrée à la chronique, m’a beaucoup plu (à Télérama, beaucoup moins apparemment). Christopher Walken toujours aussi incroyable; Philip Seymour Hoffman m’a beaucoup plus convaincu que dans The Master. J’ai été agréablement surpris par la crédibilité des nombreuses scènes musicales, tant en concert qu’en répétition. Il y a essentiellement deux fils dramatiques dans le film, l’un lié à la maladie, qui m’a beaucoup touché, l’autre sentimental et égocentré, qui m’a moins convaincu.

  29. عمر

    Omar

    Film palestinien de Hany Abu-Assad, Prix du Jury de la sélection Un Certain Regard. Entre Jérusalem et la Cisjordanie, des amis très proches se lancent dans la lutte clandestine contre l’occupant. J’aurais peut-être préféré aux résistants héroïques voir des personnages un peu plus fragiles et humains. Ceci dit, j’ai été plutôt impressionné par la façon dont le film parvient à mêler à l’action de ces héros un état des lieux crédible sur la précarité de ces campements cisjordaniens. L’intrigue est assez inattendue, émouvante et très prenante.

  30. Suzanne

    Pour son second long métrage, Katell Quillévéré filme à nouveau la fragilité d’une jeune fille en quête de repères. Dans Un poison violent, la foi et la « bonne éducation » luttaient contre les pulsions naissantes d’une adolescente amoureuse. Suzanne quant à elle souffre d’un vide familial ; c’est une jeune mère en détresse, que joue si bien Sara Forestier, tantôt lumineuse, tantôt renfermée et chétive. L’errance du personnage est contée au fil d’une narration en ellipse, la caméra glissant sur les visages mutiques : une vie disloquée dont le rythme du film saisit l’irrationnel et l’incohérence. Au générique, une interprétation très surprenante de Suzanne de Leonard Cohen par Nina Simone.

  31. Who’s Afraid of Virginia Woolf? (1966)

    Qui a peur de Virginia Woolf ?

  32. The Attack

    L’Attentat

  33. La Belle Nivernaise (1923)

    Film muet de 1923, réalisé à 26 ans par Jean Epstein, projeté à la Cité de la musique sur une musique composée tout récemment par Jean-François Zygel, au piano ce soir, accompagné par l’Orchestre de l’Opéra de Rouen dirigé par Luciano Acocella. Trois siècles en une soirée : l’histoire, roman austère d’Alphonse Daudet (1886), le film, plus romantique, « impressionniste » (« le cinéma doit être désormais appelé : la photographie des illusions du cœur », Epstein), et la musique, contemporaine et limpide, qui suit le flot du fleuve, le va-et-vient de cette péniche qui donne son nom au film, les déchirements et les retrouvailles des cœurs, tantôt grinçante et suspensive, tantôt coulante et apaisante.

  34. Mud

    Mud – Sur les rives du Mississippi

    Initiatory fable full of poetry along the Mississippi river, in the line of In the Electric Mist. Bringing the old American child tales into line with current tastes and timeless human concerns. Thoughts about In a better world, watching these children still hoping for a possible love between grownups. Well-written story punctuated by a captivating folk music.

  35. Before Midnight

    In the line of Before Sunrise (1995) and Before Sunset (2004, the first movie that I saw when I arrived in Paris!), Richard Linklater proposes a third snapshot into the romance full of headgames played by Julie Delpy and Ethan Hawke, Before Midnight. Still as talkative, as bobo and as funny as the two previous opuses. Romantic Greece landscapes replace the night train for Vienna of the first movie or the walk through Saint-Germain-des-Prés of the second one. Still the same doubts and hopes about love, feminism, cultural mix, etc. I admit it is always the same movie, a pointless story where everything that happens are endless talks. But there is such a smooth writing, smart jokes and that's such easy to identify to the characters that this movie is really entertaining. Yes, I liked it!

  36. Wajma

    An Afghan Love Story

    Une fiancée afghane

    Convincing candidate for Afghanistan for the Best Foreign Language Film, Oscar 2014. Love drama locked in the traditions of bygone age. Pictures that show Kabul beyond clichés: small restaurants, lovers holding hands in hands in the streets. The narration is cleverly written, characters, as submitted to the traditions as their own weaknesses. Very interesting, and a carefully chosen rhythm.

  37. Samsara

  38. La grande bellezza

    The Great Beauty

  39. The Broken Circle Breakdown

    Alabama Monroe

    Beautiful, poetic and poignant Belgian (Flemish) movie, adapted from the play The Broken circle breakdown featuring the Cover-Ups of Alabama. A love story between two bluegrass musicians, challenged by the illness of their young daughter. Some reminiscence of La Guerre est déclarée (Declaration of War); however, even if both movies share a poignant plot, Alabama Monroe is impressively (more) artistic. The music plays an important role in the movie and helps to soften the story in its most dramatic sequences (the two actors, Veerle Baetens and Johan Heldenbergh, have actually set up their own bluegrass band). A thin layer of thoughts about beliefs, atheism, religion and science; nothing very surprising, but the tone sounds right. Felix Van Groeningen’s De helaasheid der dingen (The Misfortunates) was beautiful but messy. His new movie is deep and folk.

  40. يا خيل الله

    Les Chevaux de Dieu

    Horses of God

    Film marocain sur la spirale plongeant des jeunes dans l’endoctrinement : bidons-villes de Casablanca, des jeunes ressentant un profond mal-être, fascinés devant le 11 septembre 2001, écœurés face à la disproportion de la riposte américaine… Un terreau pour recruter ceux qui commettront le 16 mai 2003 les attentats visant les beaux quartiers de la ville, les touristes, et la population juive. La caméra se plait à filmer la démesure du bidon-ville, sa laideur et le contraste avec les beaux quartiers. Les rapports d’autorité sont convaincants ; les mœurs traditionnelles, les mères dévouées, les filles qui ne choisissent pas leur mari, l’antisémitisme entretenu par la haine des États-Unis, tout ça sonne très juste et est un peu désolant.

  41. Kapringen

    Hijacking

  42. La Baie des Anges (1963)

    Bay of Angels

  43. التائب

    Le Repenti

    The Repentant

    التائب (Le Repenti), film algérien sur la Loi sur la Concorde civile et ses enfants perdus, jamais intégrés et jamais pardonnés. Entre étendues désertiques et villes misérables et délabrées, c’est un film d’une lente intensité, plein de méfiance et de silence, dans un pays pétrifié par ses fantômes.

    Vu au tout nouveau Louxor ! Salle parisienne mythique : un des plus vieux cinémas de Paris (1921), monument historique d’architecture néo-égyptienne, fermé en 1983, boîte de nuit gay en 1987-88… Après 15 ans d’abandon, le cinéma vient de refaire peau neuve. Trois salles au beau décor mais aux écrans pas très grands.

  44. Días de pesca

    Gone Fishing

    Jours de pêche en Patagonie

    A man tries to recompose some fragments of his life during holiday. Short story full of sorrow and missed opportunities, over Patagonia gorgeous landscapes and with the jaded relish for a life that already passed. Nicolás Sorin’s beautiful original soundtrack (director’s son).

  45. زيتون

    Zaytoun

    زيتون (Zaytoun, olive), named after the little olive tree that a Palestinian kid emigrated in Beirut stubbornly wants to plant on the land that was stolen from his ancestors. Movies dreaming for fortuitous encounter between Palestinian and Israeli characters become more and more frequent (Une bouteille à la mer, Le fils de l’Autre…), while the situation out there becomes more and more absurd and stubborn. Probably tired of the wasted effort to imagine such unrealistic encounters, critics do not have followed this time: yet we see the war, we see indoctrination, wickedness, absurdity; the powerlessness of the ones and the overpower of the others. Lachrymal circumstances if ever there is one, but emotion is a first move to raise awareness.

  46. The Selfish Giant

    Le Géant égoïste

    Remotely inspired by Oscar Wilde’s novel, directed by the British movie director Clio Barnard. Hitchcock d’Or, Prix Coup de Cœur, Prix de l’image, Dinard 2013. Two young children belonging to poor families try to earn a little money by pilfering some scrap to resale it to a gruff junkyard. Picturesque scenes from provincial England, where the children driving a cart carried by a poney, sorrounded by cars with exasperated drivers. Narration as inventive as rough; the ambiance is very close to Ken Loach’s first movies. Impressive.

  47. 12 Years a Slave

    Steve McQueen’s third movie, adapted from Solomon Northup’s autobiography: a free African American man, kidnapped in 1841 and enslaved. Steve McQueen pursues his portrait of different kinds of imprisonment: the most literal one, Hunger’s prison, the most modern one, Shame’s business and cold sex society, and now this impressive historical movie about slavery. Negro Spirituals, folk dances, Hans Zimmer’s stunning soundtrack, the music is omnipresent: emotions are easily captured and this movie is probably more accessible than McQueen’s previous ones; however, the beauty is still there, both in the narration line and in the many details. There is not so much movies dealing with the slavery past; this one looks brilliant.

  48. Providence (1977)

  49. Oh Boy!

  50. Alceste à bicyclette

  51. Django Unchained

  52. El artista y la modelo

    The Artist and the Model

    L’Artiste et son modèle

  53. Csak a szél

    Just the Wind

  54. Inch’Allah

    Coproduction franco-québécoise, entre Tel-Aviv et un camp de Cisjordanie, où on suit une jeune Québécoise en mission humanitaire, prise en étau dans « une guerre qui n’est pas la [s]ienne », comme le lui rappelle une amie telavivienne. Là, on se prend la dureté de l’occupation de plein fouet, sans la distance poétique des autres récents films sur le conflit israélo-palestinien (Une bouteille à la mer, Le fils de l’Autre, Zaytoun, …). Du début à la fin, on est enfermé dans cette boucle obscène qui contraint les uns à vivre dans la misère, sous l’occupation et l’exil, les autres à jouir d’une fausse et coupable liberté jusqu’au prochain attentat. Le regard sur cette situation insupportablement déséquilibrée est soutenu par une mise en scène très digne, mais qui laisse peu de place à l’espoir.

  55. Jeune & jolie

    Une adolescente se prostitue durant sa dernière année avant l’âge adulte. J’aime toujours beaucoup la caméra de François Ozon, qui donne de l’élégance y compris aux scènes les plus crues. Je trouve éclairante la façon dont Télérama distingue deux familles parmi les œuvres du réalisateur : les films de bout en bout artistiquement tissés comme Dans la maison, et les films qui révèlent la fragilité de la démarche du cinéaste, qui sur un sujet dérangeant tente d’explorer sans nécessairement trancher, et ce film en fait partie. Dans la maison proposait une expérience littéraire qui donnait à la perversion d’un adolescent l’omnipotence d’un auteur de roman. Ici, l’adolescente est déchirée entre le pouvoir que lui donne la séduction et la honte : on y voit non seulement la honte liée à la prostitution mais aussi toutes les hontes adolescentes liées à une sexualité naissante. Loin des provocations que François Ozon a pu tenir dans certaines interviews, le film semble se garder de toute généralisation abusive et vacille jusqu’à la fin sans réponse évidente.

  56. Inside Llewyn Davis

    Les frères Coen, Grand Prix du Festival de Cannes : un chanteur folk au bord du gouffre dans les années 60, bougeant de piaules en piaules en vivant difficilement de son art. Une très belle photo sur le décor urbain ; des personnages comme seuls les frères Coen savent les peindre, mystérieux, graveleux, vigoureux. Oscar Isaac est brillant, à la fois comme acteur et comme chanteur ; de séduisantes musiques folks. Cependant, j’ai regretté un manque de rythme dans le film lui-même : les 105 minutes paraissaient bien longues…

    Cannes Grand Prix, a folk singer on the brink in the 60s, moving from pad to pad, hardly living from his art. Beautiful urban setting; characters as only the Coen brothers know how to portray, mysterious, gravelly, vigorous. Oscar Isaac performs beautifully, both for acting and singing; delicious folk songs. But I felt that the movie itself lacked a bit of rhythm: the 105 minutes were quite long…

  57. Casse-tête chinois

    Cédric Kaplisch s’amuse de nouveau à composer les cadrages improbables et à partager son goût pour les patchworks et les collages, et continue de conter la vie typiquement compliquée de son auteur-baroudeur. Le film manquera probablement cruellement de sel si l’on n’a pas vu l’« Auberge espagnole », mais on pourra probablement se passer d’avoir vu « Les Poupées russes ». Toujours le même talent pour croquer les grandes questions et les petits problèmes des jeunes générations ; du burlesque souvent si vrai.

  58. 红侠 (1929)

    Hongxia, Red Heroine

    The oldest Chinese martial art film (武侠片) that has been kept. An old warrior, a flying vigilante girl, improbable costumes, and intertitles written in Chinese and in a funny kind of English. At Les Cinq Caumartin movie theatre tonight, the movie was accompanied by live classical Chinese music: a xiāo (簫, recorder), a dizi ( 笛子, transverse flute), a gǔzhēng (古箏, zither), a pipa (琵琶, Chinese lute), a húqín (胡琴, spike fiddle). Silent scenes between two tunes were a bit long for me, but the whole apparatus was very nice to watch and listen.

  59. Frances Ha

    Tribulations of a New-Yorkese girl, desperately trying to tie up her life's pieces, between a long-term friendship that is crumbling away, failed love stories, and a passion for dancing that is hard to materialize into a job. This movie was very well received, with many good critics, but I still wonder what was exactly the point! Quite original, no heavy jokes but many little funny situations; the movie is entertaining from beginning to end and succeeds in transmitting a whole palette of feelings, from awkwardness to pride. Yet another black&white movie that can be watched as an informal and crazy girl-version of Oh Boy.

  60. Hannah Arendt

    Yet another biopic? Yes, and her private life, affects, previous and present loves occupy a way too long part of the movie; relationships are too stepless and rigid to be really convincing. However, when the movie makes us hear the political theorist’s thought, it is carried by Barbara Sukowa’s powerful and arrogant interpretation. Her elocution tainted with the German accent is captivating. Margarethe von Trotta achieved the feat of staging Hannah Arendt’s main theories; talkative as these scenes may be, they sound right. I wish the movie would give more substance to the adverse ideas that are reduced to the repetition of the sole argument of the Jewish people’s indivisible unity.

  61. Quartet

    A really delicious British comedy! Adapted from Ronald Harwood’s play, a retirement home for penniless singers and artists in their old age, full of vitality and love: very positive view about aging, with a lot of tenderness, generosity and, well, causticity. Inspired from Guiseppe Verdi’s Casa di Riposo per Musicisti, a rest home that still exists in Milan. With some real and glorious old British musicians in supporting roles.

  62. Foxfire

    Foxfire, confessions d’un gang de filles

    Having not seen the first adaptation of Joyce Carol Oastes’ book, I can only say that this one managed to go deep into the multiple facets of this sorority which fights for women’s rights in the conservative US 50s. Probably getting much closer to the novel than Wirtz’s adaptation did, Laurent Cantet (Entre les murs, The Class, Palme d’or 2008) succeeded in painting a long social fresco starting from a group of lower-class high-school girls defending themselves from men’s abuse, turning into a raising and falling sectarian feminist group, punishing men for their concupiscence. Tasty notes about leftist movements’ marginality during Eisenhower’s terms.

  63. Landes

    Très beau premier film de fiction de François-Xavier Vives : début XXe, lutte des classes, les costumes et le luxe des propriétaires d’un côté et la misère des gemmeurs de l’autre. Le film suit le combat d’une femme, jeune et riche veuve, qui insiste pour gérer elle-même le domaine dont elle hérite et qui souhaite le rendre moderne en y installant coûte que coûte l’électricité. Au prix d’un conflit avec la modernité sociale réclamée par les métayers, menant des grèves de plus en plus violentes. Portrait très réussi de l’abîme entre les deux mondes : même si le film a une sympathie évidente pour les travailleurs, c’est sans angélisme et on voit toute la violence de certains mouvements de grève.

  64. Promised Land

  65. Blue Jasmine

    Woody Allen came tonight in Paris to present his new Blue Jasmine. Along with Cate Blanchett, I really appreciated the play of Sally Hawkins, the heroin of Mike Leigh’s Happy-Go-Lucky. Alec Baldwin is still as brilliant to interpret distant and unfathomable characters. I regretted that Blue Jasmine is a Woodly Allen’s movie without any endless philosophical debate between two incredibly intelligent characters; there is no incredibly intelligent character here, that’s somehow disappointing. Narrative structure mixing two period of times, which let me think about an unexpected link with The Broken Circle Breakdown!

  66. Meu Pé de Laranja Lima

    My Sweet Orange Tree

    Mon Bel Oranger

    Brazilian movie adapted from José Mauro de Vasconcelos’ book. The difficulty with book adaptation is that readers are often prompt to be disappointed, and that is even more true when the book is a masterpiece. Critics have not well received this movie: too treacly, too tearful. I don’t know what could be a critics-compliant adaptation of such a poetic piece of work, but I am on the contrary enthusiastic about Marcos Bernstein’s option of making a deeply aestheticizing movie: gorgeous landscapes, strongly expressive faces, captivating music. The composer Armand Amar has done a brilliant job yet another time!

  67. 浮城謎事

    Mystery

  68. La jaula de oro

    The Golden Dream

    Rêves d’Or

    From the name that Mexican give to the United States, where poorest of them have risked their live to go on top of freight trains, often to get locked in a miserable life in Los Angeles (and from the name of the Mexican tube: Los Tigres Del Norte-La Jaula De Oro). First movie directed by the Mexican-Spanish Diego Quemada-Díez, who got the prize with the most improbable name Prix Un certain talent, sélection Un certain regard, Cannes 2013. He worked with Ken Loach before, and kept the severe and realistic look; a documentary style, where the extras, clueless migrants or desperate factory workers, play their own role. I was really impressed by the play of the three young main actors.

  69. Lincoln

    Way too long and far from being flawless. Dialogues often sound artificial and professorial and, if I could admit a convincing physical embodiment, Daniel Day-Lewis’ diction lacks of scope in the most crucial moments. However, Tommy Lee Jones stunningly plays the character of Thaddeus Stevens, poignant of righteousness and fairness. Also, great lightning and decors. Still enlightening to see how US “republican” and “democrat” camps may have switched of objectives over the years, recalling that political labels are mere virtualities, as useful they could be.

  70. The Company You Keep

    Sous Surveillance

  71. 天注定

    A Touch of Sin

    Prix du meilleur scénario à Cannes. Ce que je craignais : images et cadrages magnifiques, des histoires poignantes dans les banlieues pauvres des grandes villes chinoises, mais un film beaucoup trop long, quelques scènes beaucoup trop violentes, et même gratuitement gores. Les critiques sont dithyrambiques sur cette coproduction sino-japonaise mise en scène par Jia Zhang Ke : il y a en effet une façon de filmer la détresse de ces femmes et de ces hommes, un goût pour une esthétisation envoûtante, à la fois pour filmer les couleurs extraordinaires des paysages naturels, les lumières des villes et de feux d’artifice. Mais de façon assez semblable aux films de Nicolas Winding Refn, ce film est une épreuve à regarder.

  72. Cloud Atlas

  73. La Cage dorée

  74. Le Temps de l’aventure

  75. Quai d’Orsay

    Bertrand Tavernier adapte la bande-dessinée de Christophe Blain et Abel Lanzac : L’Exercice de l’État, version comédie. Beaucoup de gags, certains sont inspirés, d’autres un peu grossiers, on est loin de la délicatesse de Pater : on rit de bon cœur, mais c’est souvent parce que tous les personnages sont pas mal figés dans leur stéréotype. Tous ? Non ! Niels Arestrup arrive encore à me surprendre, dans un rôle, ô surprise !, à l’opposé de son registre habituel : un personnage délicieux, entre bienveillance et autorité naturelle. Musique géniale de Philippe Sarde. À plusieurs reprises, des clins d’œil sympathiques aux vignettes et aux onomatopées de l’œuvre originale.

  76. Epic

    Epic : la bataille du royaume secret

  77. The Bling Ring

  78. The Great Gatsby

    Gatsby le Magnifique

    Perhaps Fitzgerald’s novel and its previous adaptations didn’t deserve such a tasteless remake. The movie is split in two halves of quite distinct aesthetics The first part is simply unbearably vulgar: musics and images hurt the ears and the eyes, a profligacy ugly visual effects and debauchery. I shall say that the second part has got some qualities: Leonardo Di Caprio’s play is surprisingly mature; some decors are beautiful, now that the scenes are calm enough to take a look at them. The movie manages the tour de force to be more conservative than the book: the novel’s women characters were arrogant and directive; in the movie, they become flat, nearly objectivized. The book belongs to popular culture, without much literary ambition; nevertheless there was at least some kind of fragility in it that the movie desperately fails to capture.

  79. Aya de Yopougon

  80. Hitchcock

    Sacha Gervasi’s first movie as director, faithful to the trailor (even if it appears that one scene has been cut off): humor noir, inspired, caustic. The ups and downs of the Hitchcock couple, two severe and hard-to-please artists. Anthony Hopkins’ physical doesn’t really match the souvenir we keep about Alfred Hitchcock’s look, but the diction, the deep voice and the grimaces are very convincing. This adaptation of Stephen Rebello’s Alfred Hitchcock and the Making of Psycho takes some liberties to embody the director’s genius in hallucinatory delusions. However, the bio-pic succeeds in being a credible comedy.

  81. To The Wonder

    À la merveille

    Terrence Malick’s new movie. Magnificent images, really. Lovingly and endlessly boring, really. Yet less divinely impenetrable than Tree of Life, I should admit. Nevertheless, in these two movies, Terrence Malick seems to seek the expression of a message beyond words: however, doing so, he does not manage to escape a heavy mysticism, where what could have been poetic only sounds grotesque for me. No dinosaur this time, but a seabed where a sea turtle moves in peace, at the most unlikely moment of the movie of course. The characters do never really converse, but are closed face to face in long monologues: this way of filming misunderstanding could have been interesting.

  82. The Master

  83. Trance

  84. Queen of Montreuil

  85. Michael Kohlhaas

    Age of Uprising: The Legend of Michael Kohlhaas

  86. L’Écume des jours

    Mood Indigo

    Michel Gondry a dû beaucoup s’amuser, c'est l’essentiel. Mille trouvailles géniales qui donnent hélas un film décousu et indigeste. Le livre débordait de créativité, une jouissance littéraire dont l’excès est usant à voir porté à l’écran : l’impression d’être devant un court métrage qui n'en finit pas (mais peut-être le film était-il un mal nécessaire pour obtenir la bande-annonce très réussie). La légèreté, poétique sous la plume de Boris Vian, tend à devenir vulgaire lorsque l’image l'explicite. J’ai ri, souvent, mais le rire était parfois forcé par des effets grossiers. Quelques éclats de justesse, quand même : la satire de la condition ouvrière, les couleurs qui s’estompent, la lumière qui peine de plus en plus à percer.

  87. Belle du Seigneur

  88. Flight

  89. Only God Forgives