Ratatouille,

film de Brad Bird (2007)



Avis général : 7/10
:-) Techniquement bluffant, comme toujours. Un scénar original, comme toujours (du moins le point de départ). Des persos attachants, comme toujours.
:-( Une morale un brin classique, ça reste globalement très prévisible.

Pixar, huitième. Le studio spécialisé en images de synthèse est, en l'espace d'une dizaine d'années, devenu un poil lourd du petit monde de l'animation, au point que Disney lui-même s'appuie fortement sur ses solides épaules depuis quelques films. La sortie du nouveau-né de la famille est donc désormais un événement mondial, avec le retour aux commandes de Brad Bird, déjà réalisateur des Indestructibles il y a trois ans. Les questions sont toujours les mêmes : Pixar a-t-il réussi à nous pondre des images encore plus époustouflantes ? Le scénario sera-t-il niais façon Disney ou plus évolué ?

En tout cas, on ne peut pas nier une certaine originalité pour le fond des scénatios chez Pixar. Cette fois-ci, l'histoire se passe majoritairement dans les coulisses d'un grand restaurant parisien, où le gentil mais un peu benêt Alfredo est engagé comme commis (son rôle principal étant le vidage de poubelles). Rémy, un petit rat tout mignon qui a la particularité d'avoir un sens de l'odorat et du goût particulièrement développé, va le précipiter sur les devants, en tant que chef créateur de saveurs raffinées. Evidemment, quelques bâtons vont se glisser dans les roues de cette belle histoire.

Ce qui est à la fois rassurant et extraordinaire avec Pixar, c'est qu'on est quasiment assurés de retrouver certains éléments à chacun de leurs films. Tout d'abord, un univers inattendu dans un dessin animé (ici le monde de la grande cuisine) ; ensuite des personnages absolument irrésistibles (ici les rats) ; enfin une maitrise technique qui laisse à chaque fois sur le cul. Pas de mauvais surprise donc cette fois-ci, on en prend une fois de plus plein les yeux. La reconstitution de Paris est fabuleuse (les quais ! on s'y croirait), les scènes de foules (de rats) impressionnantes, la palme revenant à la dérive de Rémy dans les égouts, le rendu de la flotte est, euh, j'ai déjà usé mon quota de superlatifs mais vous avez compris. Quand aux scènes de cuisine, elles donnent terriblement faim, c'est le meilleur compliment qu'on puisse leur faire.

Et à part ça ? Ben ces gens connaissent bien leur boulot, et le dosage de gags (on rigole bien, tout de même), de scènes d'action et de petites pauses tire-larme est assez bien réglé. Peut-être même un peu trop à bien y refléchir, car si l'idée de nous balader en cuisine était séduisante, il faut bien reconnaitre que le reste du scénario ne brille pas par son originalité : un méchant caricatural, une romance convenue et prévisible, des retournements attendus, une morale cul-cul (ah oui, le rôle de la famille, tiens, on ne le voyait pas venir celui-là) et un final facile, au cinquantième Disney on commence à avoir l'habitude.

Ca ne nous empêche pas de manger avec un certain appétit ce plat fort bien préparé, mais pour le coup, les auteurs n'ont pas eu l'éclair d'originalité qui fait une recette miraculeuse. Tant pis, on se contentera de continuer à être impressionné par la constance de Pixar à très haut niveau (tout le monde ne peut pas en dire autant chez les concurrents). Mine de rien, ils nous réalisent encore une oeuvre qui sera encore en très bonne place au moment des comptes de fin d'année.

Roupoil, 14 août 2007.



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