Lire le nom des fichiers vidéos d'origine douteuse
    
    
      Introduction
      
	On trouve souvent des fichiers vidéos d'origine douteuse. Pour les
	séries télévisées, le nom du fichier est très codifié. Afin de mieux
	les dénoncer à la MPAA, il est utile de bien comprendre tout ce que
	ça veut dire.
      
      
	Différentes versions de la même émission peuvent avoir un montage
	légèrement différent, en particulier s'il y a des coupures pour des
	pubs, c'est important par exemple pour la correspondance avec les
	sous-titres.
      
      
	Voici quelques exemples pris au hasard sur le web; examinons les
	différents éléments.
      
      Homeland S03E10 HDTV x264-ASAP [eztv]
      Homeland.S03E10.720p.HDTV.x264-IMMERSE[rartv]
      Silk.S01E01.DVDRip.XviD-HAGGiS.avi
     
    
      Le titre et le numéro d'épisode
      
	Pas grand chose à dire, le sens est évident. Parfois, le nom
	comporte l'année de début de diffusion de la série ou le pays, ne
	serait-ce que pour distinguer « Doctor Who (1963) » de « Doctor Who
	(2005) » et « Life on Mars (UK) » de « Life on Mars (US) ».
      
     
    
      L'origine de la vidéo
      
	- HDTV
 
	- L'émission a été enregistrée à la télévision numérique (pas
	  forcément HD).
 
	- DVDRip
 
	- L'émission a été copiée depuis un DVD.
 
	- BDRip
 
	- L'émission a été copiée depuis un Blu-ray.
 
	- WEBRip / WEB-DL
 
	- L'émission a été récupérée depuis une diffusion sur le web
	  (a priori, web-dl veut dire que la vidéo a été capturée
	  sous forme de fichier pendant le téléchargement et webrip qu'elle
	  a été capturée sous forme de vidéo pendant la lecture ; donc
	  webrip risque d'avoir une moins bonne qualité, en particulier des
	  saccades)
 
      
     
    
      La résolution
      
	La résolution de la vidéo est exprimée par un nombre, suivi par la
	lettre p, qui exprime le nombre de pixels de hauteur de la vidéo ;
	la largeur se déduit par proportionnalité si on connaît le format.
	Par exemple, pour une émission en 16/9, 720p veut dire 1280×720 ; en
	pratique ça peut être moins si des bandes noires
	(« letterbox »)
	ont été enlevées.
      
      
	(Le p veut dire progressif, par opposition à i pour
	entrelacé,
	un mode réputé améliorer le rendu sur les vieux écrans cathodiques
	et que les informaticiens voient s'éteindre avec soulagement.)
      
      
	- 720p
 
	- C'est la résolution dite « HD-ready », 1280×720 en 16/9. Les
	  épisodes distribués dans cette résolution sont souvent encodés
	  avec une qualité d'image très élevé et du son 5.1, ce qui donne un
	  fichier assez gros.
 
	- 1080p
 
	- C'est la résolution dite « Full-HD », 1920×1080 en 16/9.
 
	- 480p
 
	- C'est la résolution normale de la télé numérique NTSC (en PAL,
	  c'est 576). Attention, la résolution horizontale est un peu plus
	  compliquée à calculer que dans le cas HD car les pixels ne sont
	  pas carrés.
 
	- BDRip
 
	- Si la résolution n'est pas précisée, les rips de Blu-ray sont
	  souvent en 720p ou en 1080p.
 
	- DVDRip / HDTV
 
	- Si la résolution n'est pas précisée, les rips de télé pas HD et
	  de DVD sont en général approximativement en 640×360 avec les vieux
	  codecs ou 720×404 avec les codecs récents ; parfois 512×384 pour
	  les émissions en 4/3.
 
      
     
    
      Le codec vidéo
      
	Un encodeur transforme la vidéo en une suite d'octets qu'on peut
	stocker dans un fichier ; un décodeur transforme cette suite
	d'octets en vidéo : l'ensemble formé par l'encodeur et le
	décodeur s'appelle un codec. Quand une normalisation a eu
	lieu et qu'il existe plusieurs encodeurs et plusieurs décodeurs qui
	peuvent marcher ensemble, le codec désigne en général le langage
	qu'ils ont en commun qui est utilisé pour coder le fichier.
      
      
	Le travail du décodeur est relativement simple et sans subtilité. Le
	travail de l'encodeur est plus complexe : il faut trouver quelles
	parties de l'image ressemblent à des bouts des images précédentes,
	savoir ce qu'on peut dégrader sans que ça se voie trop (si un
	personnage est en train de mettre un chapeau, on peut flouter ses
	cheveux mais il vaut mieux éviter de flouter son visage) et coder ça
	de la manière la plus concise possible. C'est similaire à la
	littérature : il faut du talent pour décrire un paysage de manière
	concise mais vivante, il ne faut pas beaucoup de talent pour lire la
	description et la comprendre.
      
      
	Les codecs les plus récents sont plus efficaces : ils donnent une
	meilleure qualité d'image pour un fichier plus petit. En
	contrepartie, les appareils les plus vieux ne sauront pas les
	utiliser. Par exemple, un netbook de 2008-2009 ne sera pas toujours
	assez puissant pour décoder du H.264 720p en temps réel.
      
      
	- H.264
 
	- C'est le codec des Blu-ray et de la télévision haute définition,
	  mais il est aussi utilisé dans beaucoup d'autres
	  applications.
 
	- x264
 
	- C'est le meilleur encodeur disponible pour H.264. En général,
	  les vidéos encodées avec x264 sont avec un réglage très efficace :
	  des fichiers petits pour une très bonne qualité d'image.
 
	- MPEG-4 (part 2)
 
	- C'était le codec le plus fréquent il y a quelques années pour
	  les fichiers d'origine douteuse. Il n'a jamais été largement
	  utilisé dans des applications hors de l'informatique.
 
	- XviD
 
	- C'est un bon encodeur (et décodeur) pour du MPEG-4, le plus
	  utilisé pour les vidéos d'origine douteuse jusqu'aux alentours de
	  2011.
 
	- DivX
 
	- C'est l'ancêtre commercial de XviD.
 
	- MPEG-2
 
	- C'est le codec utilisé par les DVD et pour la télévision
	  numérique pas HD.
 
      
     
    
      La disposition des canaux audio
      
	- stéréo
 
	- Deux canaux audio, un pour le haut parleur de gauche et un pour
	  celui de droite. C'est le plus fréquent.
 
	- 5.1 (« surround »)
 
	- Six canaux audio : avant gauche, avant droite, avant centre,
	  arrière gauche, arrière droite et caisson de basses. Si on n'a pas
	  les cinq hauts parleurs et le caisson de basses, c'est
	  automatiquement converti en stéréo et on a juste gaspillé de la
	  place dans le fichier.
 
      
     
    
      Le codec audio
      
	C'est important pour la musique, mais pour de la vidéo, en général
	la place prise par le son est négligeable, donc c'est rarement
	précisé.
      
      
	- MP3
 
	- Un des plus anciens codecs, avec une qualité assez médiocre même
	  à fort débit.
 
	- AC3
 
	- Le codec utilisé pour les DVD, parfois aussi utilisé pour les
	  fichiers de haute qualité, en particulier ceux en 5.1.
 
	- AAC
 
	- Un codec industriel très largement utilisé, dont la qualité est
	  très variable selon les versions.
 
	- Vorbis
 
	- Un codec communautaire, au top à son époque mais qui commence à
	  accuser son âge.
 
	- FLAC
 
	- Un codec communautaire sans pertes, pour la très haute
	  qualité.
 
      
     
    
      Le format de fichier
      
	C'est le système utilisé pour combiner la vidéo, l'audio et
	éventuellement différents autres trucs en un seul fichier. Ça n'a
	pas grande importance pratique, à part la compatibilité avec
	certains appareils.
      
      
	Il est en général possible de convertir rapidement d'un format à un
	autre sans aucune dégradation de l'image ou du son.
      
      
	- AVI
 
	- Un des plus vieux formats, conçu par Microsoft, mais toujours
	  très utilisé. Très médiocre, il ne permet de stocker des codecs
	  modernes qu'au prix de bidouilles de plus en plus
	  cauchemardesques.
 
	- MP4
 
	- Un format conçu par un consortium industriel, basé sur le
	  QuickTime d'Apple. Comme tous les formats industriels, il est
	  criblé de limitations idiotes pour rester compatibles avec les
	  économies de bouts de chandelle et les bugs des appareils qui
	  l'utilisent. Mais comme beaucoup d'appareils et de logiciels
	  savent le lire depuis longtemps, il est largement utilsé.
 
	- Matroska (MKV)
 
	- Un format conçu par des bidouilleurs, assez propre et capable de
	  contenir à peu près tout, y compris des sous-titres avec effets
	  spéciaux (très utilisés dans le fansub d'animation
	  japonaise).
 
	- Ogg Media (OGM)
 
	- Un format conçu par des bidouilleurs, qui a connu une courte
	  heure de gloire mais a largement été éclipsé par Matroska.
 
      
     
    
      L'équipe d'encodage
      
	C'est le nom des gens qui ont enregistré l'épisode et produit le
	fichier. Ils ne font pas tous exactement les mêmes choix : laisser
	ou pas le générique de fin, le résumé des épisodes précédents, plus
	ou moins de noir aux coupures de pub, normaliser le volume sonore,
	etc. En général, ça ne change pas grand chose pour le spectateur,
	mais c'est une information utile pour choisir le bon fichier de
	sous-titres.
      
      
	Exemples : 2HD, ASAP, BTN, BiA, CLERKS, EVOLVE, FEVER, FQM, FoV,
	HAGGiS, IMMERSE, KILLERS, LOL, NoTV, SAiNTS, TLA, TRONDi, XII, mSD.
      
     
    
      L'équipe de diffusion
      
	Ce sont les gens qui ont mis le fichier là où il a été ensuite
	trouvé. Ça n'a en général aucune importance.
      
      
	Exemples : VTV, eztv, rartv, tvu.org.
      
     
    
      Les accidents de diffusion
      
	Les indications comme « REPACK », « PROPER », « RETORRENT »
	signifient que ce fichier est là pour remplacer une précédente
	version défectueuse (son décalé, image endommagée, pub laissée,
	etc.).