Retour au Coin Presse

Notez que l'information fournie
ici est "brute" et n'est pas corrigée
après coup. Elle est postée sur la Toile telle que
la situation était comprise au moment où nous l'avons publiée.
- 29 août 2003. Quatorze
experts chinois et experts auprès des
Nations Unies ont visité des fermes et
des marchés dans la province du Guangdong, en quête d'un porteur
animal du virus du SRAS. Comme cela a été rapporté à Pékin par le
vétérinaire François Moutou (président de l'Association pour l'étude
et la protection des mammifères), il est extrêmement surprenant
d'avoir retrouvé le virus du SRAS chez une telle variété d'animaux,
comme des serpents, des oiseaux et des mammifères. Rappelons qu'en
plus de l'hypothèse de l'infection d'une civette, les media locaux ont
imaginé que des serpents pouvaient être
comme à l'origine du virus. La légionellose continuent à se
développer en France, tandis qu'un patient qui avait participé à une
croisière au Groënland avec une croisière décède de la maladie à son
retour en Allemagne.
- 24 août 2003. Après
la récente canicule en France, deux foyers de Leptospirose affectent
l'est et le sud-ouest de la France. Cela ravive l'intérêt pour Leptospira
interrogans, maladie grave qui affecte particulièrement les
paysans travaillant dans les rizières en Chine.
- 21 août 2003. Les
autorités médicales et politiques se
renvoient la responsabilité au moment où les entreprises de pompes
funèbres recensent 10.000 décès de plus que l'année dernière. Ces
décès ont été causés par hyperthermie, et non par infections
microbiennes. Ce phénomène imprévu déclenche une vaste étude
européenne pour comparer la situation dans les autres pays affectés
par la même vague de chaleur.
- 5 août 2003. Un
foyer de légionellose affecte la région
de Montpellier en France. Vingt-cinq personnes ont été infectées.
- 25 juillet 2003. L'épidémie
de SRAS se termine, avec un nombre record
de décès à Hong Kong (299 décès, soit plus de 17 % des cas). Une
importante épidémie de choléra se développe au Libéria où la guerre
civile empêche de juguler la maladie. En Chine continentale, l'analyse
de la situation qui prévalait au moment de l'épidémie démontre que les
chercheurs Chinois ont découvert le coronavirus du SRAS bien avant le
CDC d'Atlanta ou les chercheurs de Hong Kong. La vieille tradition
confucéenne a probablement empêché ces chercheurs de divulguer leur
découverte. Cette particularité culturelle est le sujet d'une vive
discussion en Chine.
- 10 juillet 2003. Philippe
Desprès, Jean-Louis Virelizier et Fernando Arenzana à l' Institut
Pasteur viennent d'identifier in vitro un
récepteur de la surface de la cellule qui permet au virus de la dengue
de pénétrer son hôte et de déclencher la maladie, souvent mortelle. Ce
résultat doit naturellent être étayé par des études in vivo. Si cette
découverte se confirme, elle permettra d'imaginer des médicaments pour
prévenir l'infection de la dengue lorsqu'on est piqué par des
moustiques (Aedes aegypti) porteurs du virus.
- 8 juillet 2003. Le
programme international d'éradication de la
poliomyélite lance une large campagne de vaccination à Madagascar. Aucun
cas de la maladie n'avait plus été détecté depuis 1997 jusqu'à très
récemment, mais entre octobre 2001 et avril 2002, cinq cas ont été
détectés. De façon surprenante (et inquiétante), une étude développée
à l'Institut Pasteur de Madagascar avec l'Institut Pasteur, montre que
ces cas sont causés par des mutants de la souche vaccinale (la
vaccination est effectuée au moyen d'un virus atténué, mais vivant).
Cela montre que la campagne d'éradication de la maladie sera plus
difficile que prévu.
- 7 juillet 2003.
Alors que l'OMS a enlevé Taiwan de sa liste de régions à risque de
transmission locale du SRAS, deux
cas suspects sont découverts dans la province du GuangDong
(information non confirmée). Aucune chaîne de transmission ne semble
subsister, mais il faut rester très très prudent, car le diagnostic de
la maladie est encore très difficile. Par ailleurs, son origine n'est
pas bien comprise, bien que le consensus actuel imagine une origine
animale (probablement féline). Si tel est le
cas, l'adaptation du virus à l'Homme se fera en plusieurs étapes. Il
est probable qu'un virus parent de l'agent de la maladie, causant
seulement de très légers symptômes, soit encore présent dans
l'environnement. Un animal pourrait constituer un réservoir du virus
qui pourrait alors réapparaître quand le climat fraîchit en automne.
Sur un front différent, une équipe de chercheurs de l'Institut Pasteur
travaille avec les autorités algériennes et l'OMS sur un Réseau Global
d'Alerte et de Réponse pour analyser et contrôler les vecteurs de la
récente épidémie de peste qui a causé 10 infections dont une fatale. A
Hong Kong la saison chaude et humide rend maintenant possible le
retour de la dengue.
- 29 juin 2003. L'Organisation
Mondiale de la Santé, ainsi que les autorités médicales dans le
monde entier, analysent
l'impact de la pneumonie atypique sur les systèmes de santé locaux ainsi
que la réponse qu'ils devraient proposer au cas où la maladie (ou une
autre du même type) apparaissait à nouveau. Les variations extrêmes
constatées en termes de décès, en différents endroits de la Chine est
une remarquable énigme dont on cherche à comprendre la raison.
L'épidémie a été le sujet d'une réflexion au cours d'un atelier
"Pugwash" “Science, Ethic and Society” (Paris, 27-29 juin 2003). Le
Mouvement Pugwash est bien connu pour le rôle qu'il a joué pour mettre
en évidence la responsabilité sociale des chercheurs dans le domaine
du contrôle des armes et leur implication dans la violence. Il est
important aujourd'hui d'analyser les réactions variées des
institutions scientifiques qui souvent, par simple effet de mode ou en
raison de considérations à court terme, perdent de vue le pourquoi de
ce qui devrait être leurs choix stratégiques (à long terme). L'origine
du virus du SRAS n'est pas encore certaine et l'affection - qui est
supposée très sensible à la chaleur car le virus est beaucoup moins
stable à des températures supérieures à 30°C - pourrait réapparaître
quand le temps fraîchit en automne. Cependant son comportement le plus
dangereux a été dû à la contamination interhumaine et on peut
raisonnablement espérer que quand le temps redeviendra plus frais
aucun cas humain n'existera plus. La maladie pourrait avoir disparu de
la terre, du moins pour quelques temps. Il est par conséquent urgent
de se souvenir que, parmi les causes du désarroi causé par cet
épisode, on trouve de piètres mesures d'hygiène (particulièrement dans
les hôpitaux), et par-dessus tout, le manque criant de recherche
pré-existante sur le virus (qui n'était plus à la mode). Nous
connaissons déjà quelques unes de nos futures épidémies (et la grippe
est l'une d'entre elles : H5N1 en Asie et H7N7 en Europe, par exemple,
ainsi que la dengue en Asie du Sud-Est), mais nous ne connaissons
pas la plupart d'entre elles. La famille des Virus de
l'Immunodéficience Humaine (VIH) n'avait pas été considérée comme
digne d'intérêt avant que le fléau du SIDA n'apparaisse, et de même
peu de chercheurs étaient intéressés par les coronavirus. Cela
signifie que nous avons un besoin urgent d'une recherche académique
développée sur toutes les espèces de microbes, leurs vecteurs ainsi
que les systèmes microbiens pouvant aider à leur contrôle, si nous
voulons être prêts pour la prochaine épidémie. Tirerons-nous la
leçon du SRAS ?
- 25 juin 2003. La
population de Pékin a célébré joyeusement
dans les rues de la ville la fin des avertissments de l'OMS
restreignant les voyages vers la ville en raison du SRAS.
- 22 juin 2003. Le
18 juin, un enfant de 11 ans mourait de la peste
à Oran (Algérie) où plusieurs cas ont été
diagnostiqués. Il avait été infecté, ainsi que plusieurs membres de sa
famille depuis le début du mois. Cela souligne l'état endémique de
cette maladie dans un pays qui a subi une grave épidémie il y a
cinquante ans, rendue célèbre par le roman d'Albert Camus, "La
Peste"
- 19 juin 2003. 100
jours se sont écoulés depuis que les alertes de l'OMS à propos du
SRAS ont été publiées. Bien que
l'épidémie soit clairement sous contrôle, il est plus que jamais
nécessaire de rester vigilants. La chaîne de transmission de personne
à personne n'est pas complètement interrompue et, comme cela a été
démontré récemment à Toronto, l'épidémie peut soudainement
réapparaître alors qu'on la croyait terminée. Comme cela a été montré
par l'Organisation Mondiale de la Santé lors d'une récente conférence,
une année entière de surveillance sera nécessaire pour déterminer si
l'épidémie est devenue endémique et pour s'assurer qu'aucun cas ne
s'est exporté, sans qu'on s'en rende compte, vers des pays pauvres en
systèmes de surveillance et de systèmes d'identification. Après un pic
du nombre des cas début mai, l'épidémie a été rapidement sous
contrôle, probablement grâce à l'efficacité des moyens déployés dans
les régions à risque. Il est très important que ces mesures perdurent.
- 16 juin 2003. L'avis
de l'OMS qui déconseillait de voyager vers Tianjin, le Hebei, le
Shanxi et la Mongolie intérieure a été
levé vendredi soir, alors que le SRAS décroît désomais rapidement en
Chine continentale. Pour des raisons inconnues, l'épidémie n'est pas
encore contenue au Canada ni à Taiwan, bien que la situation s'y
améliore.
- 12 juin 2003. Alors
que la pneumonie atypique recule mondialement et particulièrement en
Chine (aucun cas nouveau ni décès à Hong
Kong), les conséquences de l'épidémie sur les habitudes humaines
commencent à être visibles. En Chine continentale en particulier, cela
va aider le gouvernement à instaurer une politique active contre
l'habitude de cracher, tâche notoirement difficile, particulièrement
dans les régions pauvres de l'Ouest de la Chine. Cela aura aussi
d'inévitables conséquences sur les manières de table dans ce pays.
L'habitude chinoise est en effet de partager les plats, pratique
sociale très amicale mais qui peut avoir un impact significatif en
termes de contamination. Le gouvernement a commencé une réflexion dans
ce domaine, qui aura d'énormes conséquences si le changement des
habitudes alimentaires devenait la règle.
- 9 juin 2003. La
répartition de la pneumonie atypique devient quelque peu
irrégulière. De nouvelles
questions sont soulevées à propos des traitements utilisés pour la
combattre alors que le taux de décès au Canada atteint 32 personnes.
Le gouvernement chinois avertit que, parce qu'il est impossible de
contrôler totalement les déplacements des personnes dans cet immense
pays, de nouveaux cas pourraient encore apparaître de façon
sporadique. Le nombre total de cas et de décès reste toutefois très
faible, comparé à d'autres épidémies comme la tuberculose, le
paludisme ou le SIDA (et même les pneumonie "classiques"). La
particularité du SRAS est sa remarquable contagion qui oblige les
autorités à mettre en place des mesures de quarantaine rigoureuse pour
isoler les malades de la population générale. Si aucune action n'avait
été mise en place, il est clair que le niveau de contamination dans le
monde aurait été beaucoup plus élevé.
- 5 juin 2003. Signe
d'espoir, pour la deuxième fois, aucun nouveau cas de SRAS n'est
apparu à Hong Kong au cours des dernières 24 heures. L'expérience
de Toronto où plus de 70 nouveaux ont été rapportés depuis le 26 Mai
2003 souligne le risque de réapparition de la maladie, puisqu'un seul
cas peut réactiver un foyer. L'OMS nous rappelle que ce risque restera
réel si tous les cas n'ont pas disparu durant l'été.
- 2 juin 2003. Les
contradictions apparentes entre les différentes formes de
l'infection dans différents endroits du monde, rendent
l'épidémie de plus en plus énigmatique.
Certaines données pourraient avoir été rapportées de façon inexacte,
mais cela ne suffit pas à expliquer toutes les différences. En fait,
différents rapports provenant du Continent suggèrent que de nombreuses
personnes sont immunologiquement séropositives mais n'ont pas
développé les symptémes du SRAS. Les épidémies asymptématiques sont
très fréquentes, mais cela reste difficilement compatible avec les
sites où 50 % de la population est infectée (c'est le cas malheureux
de l'immeuble E de la Résidence Amoy Gardens). Une explication
plausible proposée il y a quelques semaines serait qu'une double
épidémie se déroule en réalité. Cette hypothèse rendrait aisément
compte des observations : une première épidémie, causant une maladie
légère (probablement causée par un virus animal) pourrait avoir
échappé à l'attention (cela pourrait être le cas de l'épidémie de
gastro-entérites de fin 2002 dans la province du Guangdong et à Hong
Kong), et un virus mutant dérivé du premier aurait changé sa cible du
tube digestif vers le système respiratoire, causant alors le SRAS. Les
personnes infectées lors de la première épidémie seraient protégées
alors que les autres auraient contracté le syndrome virulent. Cela
permettrait aussi de comprendre comment des personnes autrement en
bonne santé pourraient se trouver séropositives pour le virus du SRAS.
Nous avons donc un besoin urgent d'un test de diagnostic très sensible
et reproductible pour évaluer l'état immunitaire de toute la
population des régions concernées.
- 31 mai 2003. Le
SRAS reste surtout une infection nosocomiale comme
le prouvent les trois nouveaux cas confirmés parmi le personnel
hospitalier de l'hôpital du district Nord de Hong Kong. L'autre triste
nouvelle est que le nombre de décès atteint à peu près 16% dans cette
ville. Heureusement, d'après les chiffres, il y a plus qu'un seul cas
nouveau sur le continent. Singapour est retirée de la liste des
régions à risque pour la transmission locale du SRAS. Ce changement de
statut survient 20 jours après la mise en quarantaine du dernier cas
local, le 11 mai 2003. A Taiwan, l'épidémie régresse, mais le 30 mai
le Canada est à nouveau affecté, depuis que les récents cas suspects
ont été identifiés comme des cas de SRAS.
- 28 mai 2003. Avec
moins de 8.500 cas de SRAS au total recensés dans le monde, on
peut considérer que l'épidémie est maintenant sous
contrôle. Il ne faut pas baisser la garde néanmoins car elle
peut renaître alors que l'on pensait l'avoir éradiquée. Nous devons
aussi nous préparer à une possible résurgence quand le climat se
refroidira à l'automne. Il y a beaucoup à apprendre pour améliorer les
mesures d'hygiène et de protection dans les hôpitaux car l'épidémie
peut être classée comme infection nosocomiale. De même, le contact
avec des animaux sauvages (leur consommation en particulier) devra
être sévèrement contrôlé. Le gouvernement chinois envisage de
nouvelles mesures dans ce domaine.
- 27 mai 2003. Après
une alerte le 23 mai, Toronto revient sur le devant de la scène des
lieux à récente transmission locale de SRAS car un nouveau foyer y est
découvert. Taiwan est à présent le lieu où l'épidémie s'étend le plus
rapidement.
- 24 mai 2003. L'épidémie
de SRAS est sous contrôle à Hong Kong, aucun
nouveau cas n'a été recensé et qu'il ne reste que 9 cas suspects.
Malheureusement le taux local de mortalité se situe au dessus de 15%.
Cette situation autorise l'OMS à ôter Hong Kong de la liste des lieux
à éviter par les voyageurs. A Taiwan, la situation empire et le nombre
de nouveaux cas augmente malgré des mesures de contrôle sévères à
l'entrée du pays. Le nombre de nouveaux cas reste stable sur le
continent, probablement en décroissance. L'origine du virus pourrait
être le chat car des équipes ont découvert dans la province du
Guangdong la présence de coronavirus : ces virus sont omniprésents
chez les animaux, chats inclus, preparés comme aliments sur les
marchés locaux. Excepté à Taiwan, l'épidémie semble régresser
rapidement. En plus de la quarantaine et des mesures de contrôles
mises en œuvre, cela peut être dû au réchauffement du climat en cette
saison. Il sera très important de contrôler la situation quand la
température chutera, à l'automne prochain.
- 20 mai 2003. Le
SRAS sur le Continent semble avoir échappé à
l' attention pendant quelques temps : l'équipe d'experts de l'OMS, de
retour de la province du Guangxi, n'a trouvé que 2 groupes séparés de
cas de SRAS, datant de décembre 2002 et janvier 2003. Ils ont été
récemment détectés par les autorités officielles de santé locale en
analysant les registres des entrées dans les hôpitaux. Le nombre des
cas semble décroître partout sur le continent mais à une vitesse
probablement trop rapide pour refléter la réalité. Signe encourageant,
4 nouveaux malades seulement ont été identifiés Hong Kong, où le
nombre de personnes encore hospitalisées se situe en dessous de 250.
- 18 mai 2003. Alors
que Singapour s'apprête à se déclarer libérée du SRAS, un nouveau
cas se déclare le 11 mai, montrant qu'il
ne faut pas être trop rapidement confiants. Pour des raisons
inconnues, la situation semble empirer à Taiwan, alors qu'en Chine
Continentale et à Hong Kong le nombre de nouveaux cas semble
décroître. A la première Assemblée Générale sur l'épidémie de SRAS au
quartier général de l'OMS à Genève les 16 et 17 Mai, les experts
déclarent que le taux de mortalité se situe entre 14% et 15% , avec
une grande variabilité en fonction de l'âge, du sexe, de la présence
éventuelle d'autres maladies ainsi que des traitements.
- 16 mai 2003. Le
Coronavirus cause du SRAS est
décrit dans la revue Nature 423:240 (2003) "Koch's
postulates fulfilled for SRAS virus" Ron A. M. Fouchier, Thijs
Kuiken, Martin Schutten, Geert Van Amerongen, Gerard J. J. Van
Doornum, Bernadette G. Van Den Hoogen, Malik Peiris, Wilina Lim, Klaus
Stohr & Albert D. M. E. Osterhaus.Il est important d'identifier
les malades porteurs du virus le plus rapidement possible. En date du
8 mai, le temps moyen nécessaire pour établir le diagnostic était
encore de 4 jours environ, délai trop long pour aider à arrêter
l'épidémie. Si le diagnostic peut être ramené à deux jours, l'épidémie
sera rapidement sous contrôle. Un mauvais diagnostic, en particulier
pour les formes les plus atténuées de SRAS, pourrait conduire à
réduire le temps de lal quarantaine de malades qui seraient encore
contagieux. Plus de 600 décès dus au SRAS dans le monde, chiffre très
élevé pour une maladie émergente. A Hong Kong les décès atteignent
14%, ce qui pourrait bientôt être le record des décès pour cette
épidémie. On peut espérer que le combat contre l'épidémie soit un
succès si l'on observe la régression du nombre de nouveaux cas à Pékin
et en Chine Continentale et l'efficacité des méthodes utilisées pour
contenir l'épidémie. Il est intéressant d'avoir une vue d'ensemble sur
la position officielle du gouvernement Chinois quant à l'origine, le
traçage et le contrôle de l' épidémie.
- 13 mai 2003. Le
nombre des malades répertoriés dans le monde dépasse 7.500. Le
taux des décès est hélas passé à 13% à Hong Kong. Dans un effort
exemplaire pour contrôler l'épidémie, l'identification ("traçage") des
contacts de tous les patients a permis d'établir un lien
épidémiologique pour la grande majorité des malades de Hong Kong.
Environ 9% des malades du SRAS n'ont pas de source identifiée. Une
investigation détaillée est en cours pour comprendre les voies de
transmission. Les nouveaux cas de SRAS sur le continent sont beaucoup
plus rares que le jour précédent mais cela peut être dû à la façon
dont les malades sont identifiés (on remarque de fortes variations du
nombre quotidien de nouveaux malades en Chine). Le Japon a interdit
l'importation de volaille de Chine après la découverte du virus de la
grippe H5N1 en provenance d'un canard importé.
- 11 mai 2003. Un
cas de SRAS a été découvert dans un nouveau pays, la Finlande. Le
taux de décès continue de croître à Hong Kong alors que l'épidémie
recule (il reste moins de 10 cas suspects). Le gouvernement Chinois a
formé des forums pour ses étudiants à l'étranger afin de collecter le
plus d'informations possibles pour combattre l'épidémie aujourd'hui et
à l'avenir. Une fructueuse réunion d'étudiants s'est tenue à Paris le
10 mai. Des rapports contradictoires analysent la séquence du génome
du virus, et suggèrent que certaines mutations sont apparues pendant
la culture du virus en laboratoire, alors d'autres sont directement
liées à la pression sélective du système immunitaire de ses hôtes. Il
est très important que les séquences soient précises et complètes pour
obtenir le pedigree du virus et suivre sa trace une fois qu'il infecte
de nouveaux patients. Certains caractères spécifiques semblent être
apparus chez le malade qui a répandu l'épidémie depuis un hôtel de
Kowloon. Ils sont maintenant caractérisés.
- 9 mai 2003. La
possibilité d'un succès dans le combat
contre le SRAS est illustrée par le Vietnam, qui n'a détecté aucun
nouveau cas depuis plusieurs semaines et om le taux des décès est
resté inférieur à 8%. Un cas probable dans l'est de la Russie, après
que l'épidémie a atteint la Mongolie intérieure (en Chine), puis la
Mongolie, suscite l'inquiétude quant à l'étendue de l'épidémie. Cette
prise de conscience, cependant, devrait permettre aux autorités de
juguler l'épidémie. Le nombre de cas confirmés à Pékin a fortement
chuté (48 cas), alors que dans le Guangdong, il continue d'osciller
entre 5 et 20 par jour. La décroissance du nombre des cas à Hong Kong
se confirme. Afin d'améliorer l'efficacité du traitement, il est
absolument essentiel que les gouvernements interdisent complètement
aux entreprises pharmaceutiques de rémunérer des médecins afin de les
inciter à favoriser l'usage des médicaments qu'elles produisent et
qu'ils diffusent alors par tous les moyens.
- 7 mai 2003. Une
tentative d'utilisation de sérum de convalescents du SRAS
pour baisser la charge virale et soigner les malades a apparemment été
un succès. Si cet essai est confirmé par des études plus poussées,
cela signifiera que la vaccination sera possible. C'est
particulièrement important à une période où la mortalité est passée à
12% à Hong Kong, démontrant que les traitements utilisés n'ont pas
donné les résultats escomptés. La situation en Chine continentale
demeure stationnaire. Un élément positif dans cette épidémie est la
prise de conscience dans le domaine du contrôle de la qualité de
l'eau, de la pollution et la gestion des animaux domestiques et
sauvages. Les cas suspectés en France ne sont probablement pas des cas
de SRAS.
- 6 mai 2003. Deux
cas suspects de SRAS ont été détectés en France chez
des personnes revenant d'un séjour à Nanjing.
La prise de conscience de l'existence du SRAS commence à avoir un
effet positif en Chine Continentale où le nombre de nouveaux cas à
Pékin chute significativement (70 nouveaux cas et plus de 16.000
personnes en quarantaine). Deux cas ont été diagnostiqués à Shanghaï,
et durant les deux derniers jours, le nombre de nouveaux cas augmente
à nouveau à Hong Kong (mais cela n'est pas statistiquement
significatif). L'observation la plus surprenante demeure le nombre
élevé de cas parmi le personnel médical, en dépit de rigoureuses
mesures de contrôle de l'hygiène.
- 4 mai 2003. Shanghaï,
qui s'est à peu près débarrassée de l'épidémie a adopté des mesures
de désinfection dans les transports en
commun, et de contrôle des voyageurs. Alors que le SRAS reste stable
en Chine, et régresse à Hong Kong, il est temps de considérer
l'épidémie sous un jour différent. De nombreuses autres épidémies
affectent d'autres pays du monde au même moment. En particulier, comme
presque chaque année, la méningite tue des milliers de personnes au
Burkina Faso. Une autre préoccupation inquiète les pays développés :
un cas de Légionellose dans une usine du centre de la France montre
que les systèmes de production d'eau chaude ainsi que les systèmes
d'air conditionné sont prêts à répandre de dangereuses épidémies. Le
danger particulier posé par le SRAS est sa contagion qui force les
pays infectés à prendre des dispositions draconiennes pour contrôler
les voyageurs et des mesures de quarantaine très strictes, ce qui
entraîne des conséquences économiques catastrophiques. Tout
relâchement des mesures prises conduirait à la reprise de l'épidémie.
Cela devrait servir de leçon à l'avenir et favoriser la recherche sur
les maladies infectieuses. Le coût de la recherche est minine comparé
aux énormes pertes engendrées pas une épidémie.
- 3 mai 2003. Taux
constant de l'épidémie: 114 nouveaux cas à Pékin en Chine
Continentale et 10 nouveaux cas à Hong Kong (avec
une mortalité accrue, de 9 personnes). A Taiwan, le nombre cumulé des
cas est passé à 100, alors que l'épidémie semble régresser au Canada
et à Singapour. Il est important à présent, non seuleument de prendre
au sérieux cette épidémie en prenant les mesures de quarantaine
appropriées et en assurant le contrôle des voyageurs en Chine, mais
aussi d'être conscient que d'autres épidémies peuvent avoir des
conséquences du même type ou même plus graves. C'est le cas de la
plupart des épidémies affectant le bétail, en particulier la grippe du
poulet, sous deux formes virulentes, une en Europe (H7N7) et une en
Chine (H5N1). Nous sommes à la merci de réarrangements du génome de
ces virus associés à des mutations, ce qui permettrait la transmission
de l'épidémie, pas seulement d'oiseaux à humains, mais d'humains à
humains. Nous devrions tirer des leçons de l'expérience des chercheurs
et des vétérinaires qui combattent ces épidémies.
- 2 mai 2003. Environ
13.000 personnes sont à présent en quarantaine à Pékin.
Dans un effort sans précédent, la municipalité de Pékin a réuni une
équipe de 7.000 ouvriers pour construire un hôpital temporaire de
1.000 lits avec des dispositions spéciales pour traiter les malades du
SRAS. Le nombre de nouveaux cas ce jour est inférieur à 10. A Hong
Kong, 11 nouveaux cas sont détectés et le nombre de malades décédés a
maintenant dépassé les 10%. Shanghai renforce les mesures de
prévention, incluant une période de 14 jours quarantaine pour les
voyageurs venant des zones infectées. Des systèmes de filtrage de la
circulation ont été mis en place où les voyageurs doivent prendre leur
température et remplir des formulaires de déclaration de santé. Après
le Vietnam et le Royaume Uni, les USA ont été ôtés de la liste des
régions à risque de transmission récente. Dans ces deux pays, la
dernière transmission locale a eu lieu il y a plus de 20 jours.
Tianjin, en Chine et Ulaanbaatar City en Mongolie, sont ajoutées à la
liste. Un nouveau pays (la Pologne) est affecté par le SRAS (1 cas).
Les cas en Inde ont été écartés en tant que cas de SRAS par l'OMS.
- 1 mai 2003. Le
nombre de cas de SRAS s'élève aujourd'hui à 1.600 à Hong Kong (avec
heureusement seulement 11 nouveaux cas), alors que plus de 180 étaient
diagnostiqués sur le Continent (122 cas à Pekin). 19 cas semblent
avoir été identifiés en Inde alors qu'en Corée du Sud, il pourrait
s'agir d'un type different de pneumonie. Des mesures de quarantaine
draconiennes sont maintenant mises en place à Pékin où les autorités
organisent la vie locale pour les personnes en quarantaine.
30 avril 2003. Plus
de 100 nouveaux cas de SRAS sont identifiés à Pékin , alors
que Shanghaï demeure pratiquement indemne ; un faible taux de nouveaux
cas persiste dans le Guangdong ; situation dans le Shanxi préoccupante,
les nouveaux cas semblant être en augmentation. A Hong Kong le nombre de
nouveaux cas demeure maintenant constant depuis quelques jours. A Pékin
apparaissent quelques cas de contamination massive ressemblant aux
événements des Amoy Gardens. Cela pourrait être le cas d'un internat de
la Northern Jiatong University. En revanche, comme cela est publié par
une équipe de l'Université de Hong Kong, les enfants semblent touchés
par une forme bénigne de la maladie. Il est temps de faire le point sur
la situation du SRAS dans le monde. L'épidémie semble être jugulée en
dehors de l'Asie Orientale et les représentants de 12 pays se sont
rencontrés hier à Bangkok pour mettre en place des règles pourr le
contrôle de la santé des voyageurs entre les pays concernés. Nous sommes
face à une situation semblable à celle causée par les premiers actes de
terrorisme dans les avions : des détecteurs auront à être mises en place
de façon stable, pour contrôler l'état de santé des voyageurs à travers
le monde. La situation du SRAS est à un
tournant important : si 5.000 personnes étaient infectées à la fin de ce
mois, l'épidémie pourrait échapper à tout contrôle. Puisque nous sommes
juste à la limite, nous pouvons continuer d'espérer, et le prochain
chiffre qui serait signe d'inquétude serait que le nombre des patients
atteigne 10.000 à la fin du mois de mai. Dans le cas contraire nous
pouvons penser que l'épidémie sera vaincue. Un autre fait préoccupant
est l'intérêt soudain que montrent les entreprises pour tirer des
bénéfices commerciaux de la maladie, ce qui déclenche une compétition
sévère entre pays, hôpitaux et universités à un moment où la
collaboration est plus que jamais nécessaire (et remarquablement bien
mise en place par l'OMS).
- 28 avril 2003. Les nouvelles
sont contrastées aujourd'hui : depuis une semaine, le nombre de
nouveaux cas continue de décroître à Hong Kong, donnant espoir que les
mesures prises sont efficaces et que le SRAS sera contenu d'ici un mois.
Malheureusement, le nombre des décès est encore élevé, car leur taux a
atteint à peu près 9%. La situation locale serait certainement moins
sérieuse de ce qui est généralement perçu en l'absence d'information
explicite. Les gens ne devraient pas baisser leur garde néanmoins
puisqu'un cas unique a suffi à répandre la
présente épidémie dans le monde entier. A Pékin, le nombre de nouveaux
malades est de l'ordre de 100 par jour, et la situation est sérieuse
dans la capitale. L'OMS dit que, au vu de la situation ailleurs dans le
monde, nous pouvons encore pouvoir espérer contenir l'épidémie. Les
autorités de Pékin mettent en place des mesures extrêmement rigoureuses
et un programme de nettoyage général pour éviter une plus grande
extension de l'épidémie. Des malades sont découverts dans tout le pays,
suggérant différentes causes pour les foyers qui apparaissent çà et là.
- 27 avril 2003. Pékin
est maintenant sévèrement affectée par le SRAS, et tous
les lieux publics comme les cinémas ou les théâtres sont fermés.
L'Université du Peuple a aussi fermé car des cas de SRAS y ont été
rapportés. L'un des traits les plus surprenants du SRAS est l'extrême
différence entre la situation à Pékin et à Shanghai (où seulement
quelques nouveaux cas ont été rapportés malgré les liens forts entre
Shanghai et le Guangdong ou Hong Kong). Cela
serait en accord avec l'hypothèse d'une double épidémie, suggérant
que les personnes qui se trouvent en certains endroits ont été protégées
lors d'une précédente infection par un virus innoffensif ou ou de
virulence atténuée. Une autre bizarrerie vient du fait que le taux de
décès semble augmenter à certains endroits et non à d'autres. Cela peut
aussi être lié à la même hypothèse, un virus variable donnant naissance
à des mutants plus virulents. Si c'était le cas, l'utilisation de
nombreux antiviraux peut être dangereuse car ils pourraient accroître
le taux de mutation du virus [PDF], comme on l'observe en
analysant le taux d'évolution chez les virus bactériens. Les ministres
de la santé asiatiques ont approuvé un plan pour développer le dépistage
de possibles malades du SRAS aux lieux de départs internationaux
(interdiction de déplacement pour les voyageurs ayant des symptômes du
SRAS - fièvre en particulier et demande de déclaration de santé pour les
visiteurs venant des pays affectés). "Nous devons utiliser toute arme à
notre disposition," a répéré le directeur regional de l'OMS, Shigeru
Omi, aux ministres de la santé et aux responsables en Asie du Sud-Est,
en Chine, à Hong Kong, au Japon, et en Corée du Sud. Un symposium sur le
SRAS s'est tenu à Hong Kong avec des chercheurs représentatifs de la
région.
- 26 avril 2003. Tandis
que des kits de diagnostic du SRAS sont
distribués partout dans le monde, l'OMS avertit que le manque de
sélectivité est inhérent à ces kits qui sont essentiellement basés sur
la Réaction en Chaîne de la Polymérase (PCR).
Leur sensibilité est élevée mais le matériel génétique du virus est
instable (c'est un ARN, et non de l'ADN), ce qui conduit à des "faux
négatifs". Au contraire, une fois les tests utilisés pendant quelques
temps, le taux de "faux positifs" peut augmenter à cause d'une
contamination des laboratoires de diagnostic, sauf si des précautions
draconiennes sont prises. Après sa visite officielle à Pékin, le
Premier Ministre Français a rappelé que la panique est la pire des
réactions au cours d'une épidémie. Il y avait 154 nouveaux cas sur le
continent (113 à Pékin) et 17 à Hong Kong. L'Inde a identifié 3
nouveaux cas (7 au total). Aucun nouveau cas au Vietnam pendant 18
jours : il semble que ce soit le seul pays qui ait réussi à juguler
l'épidémie, montrant l'exemple aux autres pays du monde.
- 25 avril 2003. Le
nombre de nouveaux malades affectés par le SRAS à
Hong Kong semble décroître doucement. Le taux de décès a
malheureusement augmenté de façon significative durant les derniers
jours, atteignant 7,6%. Les chercheurs collectent des isolats depuis
des endroits variés et les comparent. Les premières observations
montrent que le virus est toujours dans une phase d'évolution rapide.
Cela est conforme à la fois à la nature du virus (en général, les
virus, qui ne sont pas de vrais organismes vivants mais des parasites
de la vie, mutent à un taux élevé car ils n'ont pas le système de
"relecture" élaboré du message génétique qui est présent dans la
plupart des organismes vivants) et à l'hypothèse que le virus ne
provient pas d'un hôte humain.
- 24 avril 2003. L'épidémie
a apparemment été contenue au Vietnam. Le
nombre des cas en Chine Continentale, bien que plus précis que
précédemment est encore difficileà évaluer car tous les hôpitaux ne
sont pas encore capables d'identifier le SRAS parmi d'autres maladies
ayant les mêmes symptômes. Quelques chercheurs
canadiens doutent de la cause du SRAS car ils ne trouvent pas le
coronavirus suspecté dans 50% des cas, alors qu'ils le trouvent chez
des malades contrôles. Il semble de la plus haute importance que la
communauté atteigne un consensus quand des centaines de chercheurs
travaillent vingt quatre heures sur vingt quatre avec l'hypothèse que
le coronavirus est la cause et construisent des tests diagnostics et
des approches de vaccination sur ces hypothèses, et alors que
l'épidémie progresse encore. Cependant, les expériences sur des singes
montrant quelques symptômes de SRAS, sont très en faveur d'une
nouvelle espèce de coronavirus comme agent causal du SRAS. Pour une
raison inexplicable, le doute provient systématiquement du même
endroit, peut-être parce qu'une cause incontrôlée y aurait altéré les
symptéme ou les échantillons.
- 23 avril 2003. Les
écoles resteront fermées pendant une
quinzaine de jours à Pékin. 24 cas et 6 décès à Hong Kong. Les
affirmations péremeptoires à propos de l'efficacité des traitements
doivent être reconsidérés car il est extrêmement dangereux
d'extrapoler à partir d'une connaissance livresque dans le cas d'un
nouveau type d'infection. Il semble clair
qu'un traitement symptématique, s'il est délivré suffisament tôt,
pourrait être utile. La difficulté dans toute situation d'urgence est
de faire des expériences contrôlées, c'est à dire comparer les
réactions de nombreux patients, avec et sans traitement, et c'est
moralement difficile, en particulier si l'on ne sait lequels des
traitements est efficace. C'est néanmoins la
seule issue.
- 22 avril 2003. A
Hong Kong le nombre de cas cumulés à cette date est de 1.434 cas de
SRAS. La perception de la maladie par le
public empire à Pékin et le gouvernement central adopte une attitude
entièrement nouvelle et ouverte vis à vis des défis posés par
l'épidémie. En particulier, il est extrêmement difficile de gérer une
épidémie qui affecte une minuscule portion de la population, d'en
contrôler la possible extension (qui pourrait être considérable si
rien n'est fait) et gérer les conséquences économiques extrêmement
dangereuses induites par la panique. Impliquer les gens dans le combat
comme cela a été fait durant ces derniers jours à Hong Kong est
probablement l'une des meilleures solutions. Il y a aussi un besoin
urgent de collaboration complètement ouverte entre les chercheurs
mondiaux, attitude qui illustre dramatiquement l'impact négatif de la
compétition induite par une
gestion inappropriée du succès personnel en science. Un aspect
du problème causé par le virus pourrait être, non pas le contact par
aérosol, mais une stabilité inhabituelle sur de nombreuses surfaces.
Cela montre qu'une hygiène excellente est particulièrement importante
là où les cas sont apparus.
- 21 avril 2003.
La situation en Chine Continentale est assez confuse,
et les autorités des provinces essayent de
fournir des chiffres précis sur les cas de SRAS, alors qu'ils n'ont
pas toujours les moyens appropriés pour leur identification. A
Pékin, la population commence à se sentir concernée après deux
dévisions de personnalités politiques hier, et l'on observe un grand
nombre de masques dans les gares. La rumeur se répand que la ville
pourrait être complètement fermée aux voyageurs entrant ou sortant
durant deux jours. L'OMS dénombre maintenant plus de 4.000 cas dans
le monde, alors que le nombre de nouveaux cas à Hong Kong a chuté de
façon significative, avec encore malheureusement de nouveaux décès.
- 20 avril 2003. A
cette date, le SRAS se trouve probablement à un tournant. Beaucoup
de pays prennent des mesures draconiennes pour ralentir l'extension
de l'épidémie. La Chine, qui utilise une nouvelle méthode pour
décompter ses malades, reconnaît que la maladie a maintenant atteint
gravement Pékin, avec plus de 300 malades officiellement identifiés.
Dans un mouvement politique sans équivalent depuis 25 ans, on a
demandé au maire de la ville et au Ministre de la Santé de
dévisionner de leur poste au Parti Communiste, pour reconnaître
qu'ils n'ont pas été capables de comprendre et de faire face à la
gravité de la situation. Par ailleurs, le gouvernement Chinois a
réduit la première semaine de mai, période de vacances nationales, à
une seule journée de vacance, cela pour éviter les déplacements à
travers le pays. Plus de 1.400 personnes venant d'un marché en
plein-air de Singapour où un malade vient d'être identifié sont
retenus en quarantaine pendant 10 jours. Toronto a découvert de
nouveaux cas qui ne paraissent pas connectés directement aux malades
précédemment identifiés, ce qui fait craindre que le virus ne se
transporte par l'air. Les autorités envisagent de mettre des
bâtiments et même des blocs d'immeubles entiers en quarantaine. A
Hong Kong, l'épidémie ne semble pas régresser. Les leçons tirées de
l'épidémie causée par un CoronaVirus
Respiratoire Porcin il y a vingt ans ont montré que le virus
peut se transmettre de façon aérienne. Le virus actuel est
complètement nouveau, d'une origine inconnue, mais il est
intéressant de comprendre comment les virus de cette famille ont
evolué dans les communautés animales par le passé. Plusieurs
chercheurs de renommée mondiale sont maintenant impliqués dans le
combat contre le SRAS à Hong Kong, en particulier David Ho (qui a
conçu la trithérapie contre le SIDA), Jeff Copland, Michael Lai et
Monto Ho (qui ont jugulé l'épidémie d'un entérovirus à Taiwan il y a
sept ans).
- 19 avril 2003. C'est
la plus terrible journée à Hong Kong depuis le début de l'épidémie
avec 12 cas mortels de SRAS, alors que le nombre de nouveaux cas
demeure stable. Des jeunes gens arrivant de Hong Kong en Angleterre
ont été mis en quarantaine. Dans un autre contexte, l'épidémie de
grippe aviaire qui ravage les fermes avicoles aux Pays-Bas et en
Belgique a fait sa première victime humaine. Si la transmission
interhumaine devait apapraître, nous serions au bord d'une épidémie
encore plus grave. Tout cela indique que nous devons nous tenir
prêts à prendre des mesures majeures pour contrôler les épidémies à
travers le monde.
- 18 avril 2003. Les
trois premiers cas de SRAS sont rapportés d'Australie le
17 avril, alors que l'épidémie semble ralentir sa vitesse
d'infection à Hong Kong (1.327 cas au total, ce qui indique une
moyenne constante de 30 cas par jour, semblable à ce qu'on observait
avant le 27 mars). L'Inde a aussi rapporté son premier cas, mais la
description ne correspond pas complètement au SRAS. A la résidence
Amoy Gardens à Hong Kong, la cause de l'épidémie est identifiée,
suggérant qu'il serait facile de prévenir de futurs incidents de ce
type. Si l'on écarte cet épisode, l'épidémie de Hong Kong resesmble
à celle de la province du Guangdong, suggérant qu'elle commence à
régresser. Il faut cependant rester extrêmement prudents car un seul
cas peut faire repartir l'épidémie. L'équipe de la Faculté des
Sciences de l'Université de Hong Kong qui a séquencé le virus est en
train d'analyser sa parenté avec les coronavirus d'oiseaux, ainsi
que les virus de la même famille chez d'autres vertébrés. A ce
moment, la cause de l'épidémie est compatible avec le passage
d'un virus du tube digestif à une forme respiratoire, un
CoronaVirus Respiratoire Humain (HCRV).
- 16 avril 2003. La
remarquable percée d'une collaboration
mondiale, coordonnée par un laboratoire
hollandais, démontre à travers des expériences sur des singes que le
coronavirus récemment identifié est la cause du SRAS. A Hong Kong,
le séquençage d'un isolat local est terminé, autorisant la
comparaison entre trois différents isolats. Alors que les virus RNA
sont toujours extrêmement variables, il sera d'une importance
fondamentale de relier la gravité de l'épidémie avec les variations
dans la séquence du génome. Le virus étant probablement d'origine
animale, il se trouve sûrement dans une phase d'adaptation à son
nouvel hôte humain, et il peut en résulter des mutants
particulièrement virulents. Il peut aussi en résulter une
atténuation : il est trop tôt pour savoir comment l'épidémie
évoluera, mais en extrapolant à partir de la situation dans le
Guangdong, l'avenir paraît plutôt rassurant.
- 15 avril 2003. L'accroissement
du nombre de cas de SRAS à travers le
monde est préoccupant, à la limite de
devenir une pandémie. Le cumul de cas à Hong Kong est de 1.232. On
peut observer que parmi les 9 décès recensés en 24 heures, certains
ont moins de 40 ans et n'ont pas d'autre maladie. Il est important
de surveiller le type de traitement utilisé, sachant que les
antiviraux peuvent être extrêmement toxiques. L'identification du
virus demeure un défi : un test PCR développé par le CDC d'Atlanta
est dix fois plus sensible que les précédents tests PCR pour
identifier le SRAS. L'OMS espère que ce test sera disponible à la
fin de cette semaine. La séquence du virus isolé au CDC a été
terminée, aussitôt après qu'un groupe Canadien a séquencé un autre
isolat. Le virus diffère de façon significative des précédents
isolats. Les chercheurs se concentrent sur les aspects des protéines
"spike", qui forment des sortes d'épines à la surface du virus, et
qui sont importantes pour qu'il pénètre dans les cellules cibles.
- 13 avril 2003. L'OMS
a publié plusieurs mises en garde contre un enthousiasme prématuré
pour les outils de diagnostic et les remèdes contre le SRAS dont
on dispose actuellement alors qu'une équipe de chercheurs
canadiens annonce l'achèvement de la séquence du génome du virus. Le
virus possède des caractères uniques qui rendent son origine encore
énigmatique. On doit se souvenir aussi que la séquence du virus du
SIDA est connue depuis 1983 et qu'il n'est pas encore éradiqué, mais
aussi que les médicaments antiviraux sont très dangereux et ont
souvent de graves effets secondaires. Une collaboration immédiate
avec tous les partenaires mondiaux est essentielle pour essayer de
le juguler, et limiter ses extraordinaires conséquences économiques
qui atteignent déjà quelques 40 milliards de dollars US. L'équipe
canadienne qui a séquencé le génome du virus bénéficiait de
l'excellente organisation d'une équipe qui travaillait sur le
cancer, ainsi que d'une information de qualité provenant du réseau
de l'OMS. Une deuxième équipe au CDC d'Atlanta, avec le support de
chercheurs de l'Institut Bernhard-Nocht de Hambourg, ainsi que de
Rotterdam et de San Francisco, sont en train de terminer le
séquençage d'une seconde souche. L'équipe de Hambourg apporte son
concours à une compagnie de biotechnologie pour la distribution
gratuite d'amorces PCR pour aider les hôpitaux du monde entier à
identifier le virus. Il est difficile de savoir aujourd'hui si
l'épidémie se répand simplement sur un mode linéaire ou suit une
courbe exponentielle. Atteindre le nombre de 5.000 malades à travers
le monde serait un mauvais signe qui pourrit indiquer que l'épidémie
n'est pas contrôlée. Son mode de transmission demeure encore
inconnu, quelques patients infectant un très grand nombre de
personnes, alors que d'autres ne contaminent personne. Des mesures
strictes de quarantaine ont été mises en place à Hong Kong, et la
Chine Continentale a créé un système d'alerte efficace qui sera
particulièrement utile dans les régions les plus pauvres du pays. Le
cumul du nombre des malades à Hong Kong atteint 1.150. On devrait
aussi noter, en raison du manque de collaboration entre les
chercheurs dans le monde, l'origine du SRAS est encore
controversée... C'est grand dommage à un moment où l'épidémie
s'Átend. L'observation par les chercheurs de différents continents
que le même coronavirus se retrouve chez les malades indique qu'il
s'agit bien de la cause de la maladie plutét qu'une contamination
accidentelle.
- 11 avril 2003. Bien
qu'il soit vraisemblable que des personnes habitant la résidence "Amoy
Gardens" soient parties avant les mesures de quarantaine, le nombre
de nouveaux cas augmente plus ou moins linéairement (1.059 cas à 13
heures) à Hong Kong. De nombreux laboratoires du groupe de travail
de l'OMS sur le SRAS se concentrent sur l'hypothèse qu'un nouveau
coronavirus, jamais identifié auparavant, et d'origine animale ou
humaine est la principale cause de l'épidémie. Le problème principal
à présent est d'être capable de suivre les chemins de la
contamination en identifiant tous les contacts des patients. Les
autorités sanitaires de Hong Kong ont imposé, avec effet immédiat,
que tous les contacts domestiques des malades atteints du SRAS
seront tenus de rester confinés chez eux pendant 10 jours. Une
mesure similaire sera mise en place en Chine Continentale aussitôt
que sera disponible un moyen d'identification de la maladie (se
souvenir que les pneumonies sont des maladies très fréquentes).
- 9 avril 2003. Les
maladies dont nous souffrons sont fortement liées au comportement
de nos sociétés. Cela doit être pris en
compte pour analyser l'épidémie de Hong Kong qui touchait 970
personnes à 15 heures, avec une proportion significative de patients
issus des professions paramédicales. Naturellement, on espère que
les chercheurs impliqués dans le combat contre l'épidémie ont
l'esprit ouvert et partagent généreusement leurs résultats afin de
trouver rapidement une solution à cette crise, mais est-ce bien ce
dont nous sommes les témoins ? Le futur le dira...
- 8 avril 2003.
A 15 heures, le nombre total de malades à Hong Kong atteignait
928. De nombreuses hypothèses essayent de comprendre la
rapidité de l'Ápidémie locale, en particulier il est bien
connu que les coronavirus ne sont pas seulement impliqués dans des
maladies respiratoires mais aussi dans des
maladies intestinales, suggérant que, dans certains cas ils
puissent survivre dans l'intestin et être propagés par voie
oro-fécale. Cette hypothèse montre à nouveau le rôle essentiel d'une
bonne hygiène des mains. Des données sont collectées afin d'explorer
cette voie. L'Épidémie qui semble avoir été contenue à Hanoï
pourrait réapparaître ailleurs dans d'autres endroits du Viet Nam.
Une des difficultés présentes, est que les tests diagnostics
initialement proposés semblent quelque peu problématiques. La
collaboration internationale mise en place par l'Organisation
Mondiale de la Santé devrait néanmoins être capable de fournir
bientôt un test fiable.
- 6 avril 2003.
La cause de la contamination nous échappe toujours,
alors que 42 nouvelles personnes sont infectées à Hong Kong. A
Singapour, l'Ápidémie semble commencer à régresser mais il y a
encore de nouveaux cas et les mesures de quarantaine sont très
strictement appliquées. En Chine Continentale, les cas rapportés
proviennent de tout le pays. Dans le Guangdong, le total de nouveaux
cas reste stable, environ 10-15 cas par jour. Le nombre total des
cas à Hong Kong est plus ÁlevÁ, en particulier à cause des 268 cas
recensés dans la résidence "Amoy Gardens". Ce grand nombre de cas
reste une énigme. Le gouvernement de Singapour, quant à lui, analyse
la raison des 29 cas rapportés le 29 mars parmi le personnel de deux
salles de garde du même hôpital. Il semble très peu probable qu'un
seul patient soit la cause de ces cas presque simultanés, ce qui
suggère un paramètre environnemental (qui peut être de nature
similaire à celle de la résidence "Amoy Gardens").
- 5 avril 2003.
Aux USA, le cumul du nombre des malades atteints par le SRAS
atteint 115, amenant le Gouvernement Fédéral à prendre des
mesures de quarantaine obligatoire. A Hong Kong, le nombre de
nouveaux malades croît toujours, pour atteindre 39 cas. Parmi
ceux-ci, 10 font partie du personnel mÁdical, et 7 habitent la
résidence "Amoy Gardens". Les 22 restants correspondent au taux
constant de l'épidémie observé au cours des semaines passées. Deux
observations principales découlent de l'analyse du SRAS : l'épidémie
touche particulièrement le personnel médical et se localise à la
résidence "Amoy Gardens" où comme dans les hôpitaux, un grand nombre
de personnes se trouvent groupées en un même lieu. En revanche le
fond de l'épidémie, aussi bien à Hong Kong que dans la province du
Guangdong, demeure plus ou moins constant, sans hausse ni baisse.
Cela rend le cours de l'épidémie hautement imprévisible et sa
propagation très énigmatique. Parmi les nombreuses hypothèses à
explorer reste l'idée que deux virus ayant des propriétés de
contamination différentes sont nécessaires pour causer la forme
sévère de la maladie. La cause actuelle de la maladie n'est pas bien
comprise. Les autorités sanitaires cherchent d'autres cofacteurs
comme une propagation du virus via le tout-à-l'égout (le Bloc E de
la résidence Amoy Gardens est un immeuble de 33 étages, et un grand
nombre des malades ont accès à la même cage d'escalier, et au même
système d'évacutaion) ainsi que via des aérosols provenant des
poussières d'un site de construction voisin... Le second malade
détecté en France a probablement été contaminÁ alors qu'il voyageait
sur un vol Hanoi-Paris.
- 4 avril 2003. Alors
que l'épidémie semble atteindre un palier à Hong Kong, de nouveaux
cas sont découverts dans le monde. A
Hong Kong, à 13h00 le cumul des cas s'élevait à 761, indiquant un
taux d'infection constant. En l'absence de tests aisément
disponibles pour identifier la maladie, il est encore difficile de
compter le nombre de cas réels. La plupart des diagnostics sont
établis à partir d'une étude épidémiologique qui établit le lien du
nouveau patient avec des cas déjà connus, ainsi que des signes
cliniques. C'est d'autant plus difficile que les signes cliniques
varient suivant les endroits. Par exemple, pour quelles raisons aux
USA les signes cliniques sont-ils plus bénins qu'ailleurs ? Tout
cela suggère qu'il peut exister des co-facteurs de la maladie, le
phénomène n'étant pas encore très bien compris, ou que le virus est
encore en train d'évoluer extrêmement rapidement.
- 3 avril 2003. A
13h00 (heure local) le cumul des cas à Hong Kong est de 734, ce
qui représente une forte décélération. Alors
que les autorités Chinoises du Continent ont ouvert leurs hôpitaux
aux enquêteurs de l'OMS, de nombreuses questions se posent quant à
l'origine de l'épidémie. Il a été affirmé que le SRAS a été
originellement detecté dans les comtés de FoShan et HeYuan, dans la
province du Guangdong. Cependant, un journal local rapporte qu'un
professeur en Médecine de l'Hôpital du Peuple du comté de HeYuan,
appelé Xie JinKui, n'est pas d'accord avec cette hypothèse. Le Prof.
Xie affirme que le premier cas à HeYuan avait été détecté le 17
décembre 2002. Le malade, un homme de 35 ans, est cuisinier dans un
restaurant de ShenZhen où il était en contact avec des animaux
sauvages, comme des serpents (pour en
savoir plus sur cette histoire). Bien que la date ne concorde
pas avec les descriptions précédentes de l'épidémie de SRAS du
Guangdong, cela soulève des questions intéressantes au sujet de
l'origine du virus. A Hong Kong, si l'on écarte le cas très special
de la résidence "Amoy Gardens", l'épidémie reste constante, non
exponentielle depuis début mars. Cela suggère, comme on l'a
envisagé initialement, que l'épidémie se propage (à peu près)
uniquement au travers de contacts étroits. La situation de la
résidence"Amoy Gardens" doit être étudiée en détails, puisqu'elle
indique un autre mode de propagation, spécifique à cet endroit
particulier. Il sera extrêmement intéressant d'en comprendre le
mécanisme.
- 2 avril 2003 (voir aussi les
conférences de presse de l'OMS). Alors
que le nombre de malades de la résidence Amoy Gardens culmine, l'épidémie
semble se stabiliser ailleurs à Hong Kong, suggérant qu'on commence
à la contrôler (708 cas cumulés au total depuis le début de
l'épidémie). Les mesures de quarantaine introduites par le
gouvernement local semblent avoir un impact significatif. Cependant,
l'épidémie a quelques particularités uniques suggérant qu'une voie
inconnue de la contagion peut exister. Il est trop tôt pour définir
avec certitude si la situation est stabilisée, mais le réchauffement
du climat combiné avec de rigoureuses mesures d'hygiène pourrait
avoir jugulé l'épidémie. Il ne faut pourtant pas relâcher les
mesures d'hygiène. Dans le même temps, il devient important de
réfléchir sur les facteurs, politiques, sociologiques et
psychologiques impliqués avec l'étendue de l'épidémie. Malgré le
manque d'informations précises en provenance de la Chine
Continentale, il semble bien que, après un pic aux alentours de la
mi-février, l'épidémie soit sous contrôle, certains facteurs ayant
probablement joué un rôle important, qu'il soit politique ou
simplement sociologique (la structure des villes, des immeubles,
etc. est extrêmement importante). La Chine Continentale étant à
présent un partenaire à part entière de l'OMS, nous aurons bientôt
une connaissance précise de la situation. Les patients de l'Hôpital
Français de Hanoi sont entourés de mesures strictes : le 14 mars,
une équipe de 12 personnes (des spécialistes des soins intensifs,
des infirmières, des virologistes) ont été envoyés au Vietnam. En
plus des soins aux malades, ce personnel est investi d'une vision de
prévention de l'infection. A Hanoï le risque d'une nouvelle
contamination semble écarté : depuis le 25 mars, aucun nouveau cas
de contamination en chaîne n'a été rapporté. Neuf personnes du
personnel médical de l'Armée Française sont venus prendre la relève
de l'équipe initiale le 25 mars. L'identification de virus à partir
de nouveaux cas renforce l'hypothèse d'un coronavirus comme cause
de la maladie. On doit se souvenir cependant que jusqu'à ce
qu'un lien explicite avec l'épidémie soit établi, il convient de
rester ouvert à d'autres hypothèses.
- 1 avril 2003. Alors
que le SRAS ne semble pas régresser
à Hong Kong, un modèle de l'épidémie
dans la résidence "Amoy Gardens" construit par des mathématiciens de
l'Université de Hong Kong, suggère que la contamination pourrait
suivre une voie semblable à celle de la grippe. C'est un sérieux
problème car la grippe est très contagieuse. Cela suggère également
que l'épidémie en Chine Continentale pourrait ne pas être encore
sous contrôle. Si c'est le cas, il est à peu près inévitable que
l'épidémie s'étendra à travers le monde.
- 31 mars 2003. Des
mesures de quarantaine sont mises en place dans
différents endroits du monde et l'épidémie ne semble pas régresser.
80 patients supplémentaires ont été identifiés à Hong Kong depuis
hier. Un immeuble (immeuble E) de la résidence Amoy Gardens semble
avoir été plus particulièrement affecté, et l'on essaye d'identier
la nature de cette forte contamination. Ce sera certainement une
leçon pour contenir l'épidémie ailleurs. La nature du virus causant
l'épidémie est encore en discussion, puisqu'il n'y a pas eu pour le
moment de corrélation explicite avec la réponse immune de patients
convalescents.
- 30 mars 2003.
L'épidémie semble plafonner à Hong Kong, mais à un haut
niveau élevé : 60 nouveaux cas diagnostiqués. Un treizième malade
est décédé, tandis que le médecin italien qui a découvert la maladie
à Hanoi est mort à Bangkok. Un groupe de médecins militaires
français est parti pour Hanoi pour aider leurs collègues sur place.
Si l'on inclut les cas reconnus en Chine Continentale, on compte
déjà plus de 1.600 cas et 58 décès.
- 29 mars 2003.
L'anxiété monte à Hong Kong alors qu'on recense 58 nouveaux cas de
SRAS. 470 cas ont été identifiés à Hong Kong et 86 à
Singapour. On cherche à comprendre la cause de l'augmentation
brutale de l'épidémie ces deux derniers jours, alors que 34
nouvelles personnes ont été atteintes à la résidence "Amoy Gardens".
Une dousième personne, une personne âgée, est décédée de la maladie
à Hong Kong. Les modèles généraux décrivant des épidémies du même
type prédisent que, si des méthodes prophylactiques appropriées
étaient mises en vigueur, l'épidémie devrait régresser puis
s'éteindre. Le réchauffement du temps, en cette fin d'hiver, devrait
être une circonstance favorable, à condition que l'usage de l'air
conditionné ne créé pas une situation de type hivernal. Il
faut souligner que l'identification du virus, en ce moment, est
surtout utile parce qu'elle conforte nos hypothèses quant à son mode
de transmission. Comme dans la plupart des cas de maladies virales,
la mise en place de mesures préventives draconiennes est le seul
moyen efficicace de stopper l'épidémie. La vaccination serait
également efficace, mais la création d'un vaccin prend du temps et
ne sera utile que si l'on pense que l'épidémie reviendra. En fait,
cette singulière épidémie devrait être une leçon pour les autorités
politiques ainsi que pour le personnel medical, puisqu'une épidémie
bien plus contagieuse, comme une nouvelle forme de grippe aurait
certainement un impact plus sérieux. Une réaction rapide, ainsi que
des contrôles d'hygiène draconiens
sont absolument nécessaires.
- 28 mars 2003. Le
nombre de personnes infectées à HK a fait un bond avec 22 cas
provenant d'un même immeuble, se
rajoutant au flot quotidien observé depuis plusieurs jours (51
malades suplémentaires pour la soirée du 27). Le gouvernement local
a finalement mis en place des mesures similaires à celles de
Singapour, en interdisant les déplacements de plus de 1.000
personnes. Un faisceau de rapports provenants du monde entier
suggère que l'épidémie serait causée par un coronavirus, ce qui fait
que l'identification du virus par le Pr Peiris est un pas important
dans la lutte contre la maladie. Certains pensent qu'un
paramyxovirus pourait être un facteur aggravant: ''Le coronavirus
est la cause primaire de l'épidémie,'' a affirmé le Pr Peiris,
ajoutant qu'un autre virus, de la famille causant les oreillons ou
la rougeole, pourrait aussi être impliqué et accroître la sévérité
de l'épidémie. De façon intéressante, la nouvelle souche a des
caractéristiques encore jamais vues à ce jour. En parallèle, le Pr
Bernhard Fleischer, Chef de l'Institut de Médecine Tropicale
Bernhard Nocht de Hambourg, affirme que son institut a probablement
identifié le virus causant le SRAS. Dans un interview, Fleischer dit
à l'agence Reuters "Nous avons de la chance que l'épidémie ne soit
pas aussi contagieuse et ne s'étende pas aussi facilement qu'on le
pensait initialement".
- 27 mars 2003. Alors
qu'une trentaine de nouveaux cas sont découverts à Hong Kong,
tous reliés aux malades initiaux, il apparaît maintenant clairement
que l'épidémie de SRAS dans le Guangdong a affecté à peu près 800
personnes, dont 30 sont mortes. Quelques indications suggèrent que
l'épidémie s'étend à présent à Pékin et dans d'autres provinces de
Chine. Les symptômes cliniques sont décrits au site PROMED. Le
gouvernement de Hong Kong envisage maintenant de prendre des mesures
similaires à celles de Singapour, demandant aux gens ayant été en
contact avec des malades de rester chez eux pendant 10 jours. La
cause de la maladie n'est pas encore claire, mais ses symptômes et
sa propagation forment un ensemble suggérant que l'épidémie mondiale
a une seule origine. Pour le moment, nous pouvons suivre la trace
d'un cas de Foshan City (Guangdong) qui est tombé malade le 16
novembre 2002. Les malades du début de l'épidémie récupèrent
systématiquement. Si l'épidémie peut être contenue, cela allègera la
charge de travail qui est énorme dans les hôpitaux. Dans d'autres
parties du monde comme Taiwan et le Canada, l'épidémie n'est pas
encore jugulée. Les chercheurs du monde entier essayent d'identifier
la cause exacte de cette maladie virale sans pouvoir encore tirer aucune
preuve concluante. L'hypothèse d'un coronavirus semble
maintenant la plus plausible, depuis que des tests qui avaient été
négatifs dans un premier temps apparaissent maintenant comme
positifs après de nouvelles expériences. De plus, comme nous l'avons
dit, les coronavirus étant particulièrement sujets à recombinaison,
ils ont un potentiel supplémentaire pour la création de nouveaux
variants virulents.
- 26 mars 2003. 25
nouveaux cas sont ajoutés à la liste des personnes de Hong Kong
atteintes par le SRAS. Un incident dans
un avion transportant des touristes de Hong Kong à Pekin les 15 et
19 mars montre comment l'épidémie se propage. A travers le monde, la
maladie continue de s'étendre (voir Surveillance Sanitaire pour les
passagers des compagnies aériennes). Elle pourrait atteindre Pékin.
L'énigme de la nature du virus reste entière, alors que
le virus isolé à l'Université de Hong Kong est mieux
caractérisé. Pour les journalistes intéressés par la difficulté
d'identification des virus, et au
débat animé qui a cours à ce sujet, voici le résumé fourni par
les chercheurs à PROMED.
- 25 mars 2003. Alors
que le nombre des cas de SRAS se remet à croître à Singapour, le
gouvernement local demande aux 700 personnes ayant été en contact
avec des malades de rester chez eux pendant 10 jours. Le
CDC à Atlanta a identifié un autre type de virus comme la cause
possible de l'épidémie. Cette famille de
virus, les coronavirus causent habituellement des gastroentérites
chez l'Homme. C'est aussi la cause de bronchites chez les oiseaux
ainsi que beaucoup d'autres épidémies chez toutes sortes d'animaux
ainsi que chez l'Homme. C'est aussi une cause
fréquente du simple rhume. Le virus qui a
été isolé à l'Université de Hong Kong est aussi un
coronavirus. Il est difficile de concilier les données des premières
identifications de paramyxovirus avec ces nouvelles identifications.
Différentes explications ont été proposées, y compris la
contamination de l'échantillon, une infection multiple ou
différentes épidémies ayant des symptômes similaires. A Hong Kong,
le Directeur Général des Hôpitaux a été affecté par la maladie et le
nombre de patients atteint 260.
- 24 mars 2003. Le
nombre de cas de SRAS s'accroît à Hong Kong (à
peu près 25 nouveaux cas par jour sont décomptés au site
gouvernemental, 242 cas au total dans l'après-midi du 23 mars), mais
l'épidémie semble être contenue ailleurs dans le monde. Les écoles
où des cas ont été détectés ont fermé leurs portes pendant une
semaine, le temps que l'incubation de la maladie soit passée.
L'Organisation Mondiale de la Santé rappelle que l'identification du
virus est difficile car notre système respiratoire est normalement
infecté par de nombreux types de virus plus ou moins inoffensifs. Le
plus facile à cultiver pourrait ne pas être celui qui cause
l'épidémie. A ce jour, les identifications tendent à montrer que le
virus est un paramyxovirus.
- 22 mars 2003. Au
Canada, le virus identifié dans l'épidémie de SRAS
est un métapneumovirus
(6 identifications sur 8 cas), un virus d'une famille de
paramyxovirus qui a été découverte en 2001 et est habituellement la
cause des maladies du type du rhume. Ce virus pourrait être la
source de l'épidémie. Dans un autre travail, les
chercheurs de l'équipe du Professeur Malik Peiris de l'Université de
Hong Kong ont cultivé le virus qui pourrait avoir été la cause de
l'épidémie dans la ville et tentent de mettre au point un diagnostic
efficace pour détecter le virus [PDF].
Cela devrait rapidement révéler si les cas de pneumonies (fréquents
à cette période de l'année) sont des cas de SRAS et déclencher les
mesures de précaution appropriées. On ne sait pas à présent si c'est
un metapneumovirus. Il faut aussi garder à l'esprit que dans de
nombreuses pneumonies, au
moins deux virus infectent le même malade.
- 21
mars 2003. Le nombre de cas de SRAS
s'élève à 165 à Hong Kong. L'histoire
de l'épidémie dans la ville est maintenant bien comprise. A
l'origine, un médecin voyageant depuis la province du Guangdong et
séjournant dans un hôtel de Kowloon a contaminé plusieurs personnes
soit dans l'ascenseur soit en attendant l'ascenseur et celles-ci, à
leur tour, ont transmis la maladie. L'une d'entre elles a déclenché
le foyer de l'Hôpital Prince de Galles. Les autorités recherchent
activement toutes les personnes qui étaient à l'hôtel au moment de
l'infection. Cette épidémie illustre de façon exemplaire comment nos
habitudes de voyage peuvent répandre les épidémies très rapidement
dans le monde. Le fait qu'apparemment aucun personnel de l'hôtel
n'ait été infecté permet d'espérer que l'épidémie soit sous
rapidement contrôle si des mesures d'hygiène appropriées sont bien
respectées. Se rappeler que tousser et éternuer en particulier est
la meilleure façon de répandre le virus.
- 20 mars 2003.
Le premier cas de SRAS à Hong Kong a
été retrouvé : c'est un voyageur qui séjournait dans un hôtel de
Kowloon. Apparemment, aucun personnel de l'hôtel n'a été infecté,
renforçant l'observation assez rassurante qu'il faut un très
proche contact pour que la maladie se répande. Un paramyxovirus a
été proposé à Singapour comme cause de la maladie. Jusqu'à présent,
aucune connection claire n'a pu être faite avec l'épidémie
de pneumonie qui s'est répandue dans la province du Guangdong
depuis novembre et qui semble maintenant sous contrôle. Cependant, à
la fois leurs symptômes et leur contagion sont si semblables qu'il
est probable que la cause en soit la même. Il sera important
d'identifier la source, et les autorités politiques de la Région
Administrative Spéciale de Hong Kong et de Chine Continentale se
sont mises d'accord pour reserrer leur collaboration. Ce sera
particulièrement important pour le futur car il existe un risque
élevé pour qu'une dangereuse épidémie de grippe apparaisse.
- 19 mars 2003. Un
paramyxovirus a été identifié comme la
cause probable du Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS). De
premières indications à ce sujet proviennent de Francfort et de
Marburg et une identification explicite a été accomplie par une
équipe de l' hôpital Prince de Galles et l'Université Chinoise de
Hong Kong. Les Paramyxovirus infectent les vertébrés et causent
souvent de graves épidémies dans les communautés d'oiseaux. Ils
provoquent des
cas d'encéphalites en Asie du Sud-Est. Le virus de la
rougeole, hautement contagieux, appartient à cette famille. Une
autre famille de ces virus a une forte tendance à infecter les
poumons.
- 18 mars 2003.
L'origine de l'épidémie à l'hôpital Prince de Galles a été
identifiée. Cela a permis aux autorités
locales de passer au crible les personnes qui ont été en contact
avec le patient et de les mettre sous assistance médicale. Le
résultat est que, à ce jour, à peu près 100 personnes sont sous
surveillance, la plupart ayant contracté une maladie qui ressemble à
une forme sévère de grippe. L'Organisation Mondiale de la Santé
maintient l'état d'alerte jusqu'à ce que soit identifié l'agent
pathogène. Pour en savoir plus à ce sujet, voir PROMED
- 17 mars 2003.
L'Organisation Mondiale de la Santé maintient son alerte générale.
Quarante deux personnes ont contracté une
maladie inconnue de type grippal avec fréquemment des symptômes de
pneumonie dans un hôpital de Hong Kong. Une infirmière est morte
d'une maladie du même type à Hanoï. Quelques cas identiques ont été
décrits ailleurs dans le monde, peut-être connectés à l'Asie du
Sud-Est. Pourtant il faut noter que, jusqu'à maintenant, aucun agent
infectieux commun n'a encore été identifié. Ce qui rend la situation
compliquée est que nous sommes à une période de l'année où beaucoup
de cas de grippe et de pneumonie sont présents. Quelques faits
importants doivent être gardés à l'esprit pour prévenir la diffusion
d'un possible nouveau pathogène, virus ou bactérie, et prendre en
considération le fait inhabituel que la contagion semble avoir lieu
particulièrement à l'intérieur-même des hôpitaux :
- Une Stricte
hygiène personnelle doit être rendu obligatoire : on ne devrait
jamais voir le personnel medical à l'extérieur avec une blouse
(en particulier dans les cantines ou les lieux publics, comme
cela se voit malheureusement souvent) ; cracher au sol devrait
être strictement interdit ; après avoir rendu visite à un malade
il faut se laver les mains soigneusement ; autant que possible,
le contact direct avec les patients devrait être évité (des
gants peuvent être utilisés et on ne devrait naturellement pas
oublier de les jeter proprement, immédiatement après
utilisation).
- Les systèmes d'air conditionné devraient être
surveillés : la température ne devrait pas être trop basse (la
plupart des microbes survivent beaucoup plus longtemps à basse
température), et la ventilation devrait être efficace, mais
indirecte (souvenons-nous que le nez et les poumons agissent
comme des filtres à air) : les filtres devraient être nettoyés
et autant que possible stérilisés.
- La qualité de l'eau devrait être contrôlée : les
filtres nettoyés et les circuits d'eau vérifiés aussi souvent
que possible.
A ce jour, plusieurs agents possibles ont été considérés
(mais aucun n'a été identifié comme élément causal en commun) : le
virus de la grippe (qui cause souvent des symptémes de pneumonie et
est fréquemment mortel) ; Legionella
pneumophila (une très dangereuse bactérie souvent
transmise via une infection par les amibes, et qui prospère dans les
systèmes de refroidissement et les circuits d'eau) ; Chlamydia
pneumoniae (une bactérie très fragile qui peut être
dangereuse chez les personnes immonodéficientes) ; Rickettsia
psittaci, cause de la psittacose. Beaucoup d'autres causes
peuvent exister parmi lesquelles les virus sont habituellement les
plus difficiles à identifier (à moins qu'ils ne soient déjà bien
connus). Une mutation soudaine
d'un virus plutôt inoffensif comme le
virus respiratoire syncytial peut même être envisagée. La
présente observation que la contagion semble localisée à des endroits
spécifiques suggère, soit un contact physique direct (c'est le cas
avec le virus Ebola) ou la transmission par l'eau ou l'air.
- 12-14 mars 2003. A
l a suite de l'apparition concomitante d'une maladie grippale
associée à une pneumonie, d'une part
dans un hôpital privé de Hanoi (Viet-Nam) et d'autre part à
l'hôpital Prince de Galles à Hong Kong, l'Organisation Mondiale de
la Santé lance une alerte générale, en attendant qu'on ait identifié
l'agent pathogène responsable. Un malade diagnostiqué à Hanoï est
mort dans un autre hôpital de Hong Kong. Les recommendations sont du
même type que celles formulées pendant les épidémies précédentes
épidémie dans le cas où aucun agent pathogène clair n'avait été
identifié. La contagion semble être restée confinée au personnel
médical en contact avec les patients. La cause de l'épidémie,
probablement un virus, n'est pas connue à ce jour.
- 20
février 2003. Il est établi que le père de
l'enfant traité pour la grippe H5N1 est mort de
la même maladie. Bien qu'il ne soit pas
encore établi que cela ait été dû à la même souche, cela est
probable. Des cas sporadiques de grippe du poulet à Hong Kong, y
compris chez des oiseaux sauvages, montrmontre l'existence de foyers
d'épidémie sur le continent. Ce second cas de contamination directe
de l'oiseau à l'Homme dans la province du Fujian montre que la
maladie doit être prise extrêmement au sérieux.
Par chance, ces cas récents ne semblent pas dus à une contamination
interhumaine. L'Organisation Mondiale de la Santé s'empare du
problème et envisage les types de vaccins qui devront être préparés,
afin d'être capables de réagir immédiatement en cas d'épidémie. Il
est également important de se souvenir que de telles épidémies se
répandent à partir d'endroits où les oiseaux sont en grande
concentration (volailles de fermes avicoles et marchés en
particulier). La "pneumonie atypique" diagnostiquée récemment dans
la province du Guangdong semble être sans lien avec la grippe du
poulet : la coïncidence de l'infection et des symptômes de
pneumonie, peut-être causée par différents agents pathogènes
semblent avoir déclenché la panique après les décès de membres
d'institutions prodiguant des soins médicaux. Ce type de maladie est
fréquent en hiver et le nombre de personnes qui en meurt est
toujours significatif.
- 19 février 2003.
Un enfant de neuf ans est traité à Hong Kong pour une grippe
aviaire H5N1. Aucun lien n'a été établi
avec l'épidémie ayant créé la panique dans la province du Guangdong,
mais cela suscite l'inquiétude puisque cette forme de grippe (qui a
affecté Hong Kong en 1997) est considérablement plus dangereuse que
les formes les plus communes. Soulignons une fois de plus que les
règles élémentaires de l'hygiène doivent être respectées.
- 11
février 2003. Une épidémie de "pneumonie
atypique" au sud de la Chine conduit le Consulat Général de France
à Guangzhou (Canton) à fermer l'école française de la ville, jusqu'à
ce que l'origine de l'épidémie soit comprise. La rumeur, propagée
par messages téléphoniques, se répand que plusieurs dizaines ou même
centaines de personnes ont été contaminées, avec de nombreux morts.
Aucune information fiable n'est disponible pour l'instant. Il semble
que la cause de l'épidémie soit probablement un virus, peut-être une
nouvelle souche de grippe (mais peut-être la grippe "ordinaire").
Une épidémie de ce type est fréquente à cette période l'année, mais
on assiste peut-être à une contamination hospitalière. On devrait
également se souvenir que la grippe est une maladie mortelle, bien
que banale... Des règles simples d'hygiène devraient être
soigneusement suivies (se laver fréquemment les mains en
particulier) et il convient de limiter le nombre de ses contacts
avec les zones de forte concentration humaine. On devrait aussi le
plus possible éviter de voyager, pour limiter l'étendue de
l'épidémie. Enfin, il est bon de se souvenir que la panique est le
moyen le plus efficace de répandre des épidémies.
- 8 février 2003. Une
épidémie de fièvre Ebola se propage au Congo, à la limite du
Gabon, à côté de l'endroit où cette
fièvre hémorragique s'était déclarée il y a un an.
- 18 janvier 2003. Les
chercheurs de l'Institut Pasteur et de Madagascar ont mis
au point un test rapide pour diagnostiquer la peste. De simples
bandelettes de papier servent à détecter la présence de l'agent de
la peste Yersinia pestis (découvert par Alexandre
Yersin à Hong Kong, il y a plus d'un siècle). Le gouvernement
de Madagascar approvisionne ses centres de santé locaux avec ce
nouveau kit diagnostic pour identifier la maladie, qui demeure
endémique sur l'île.
- 15 décembre 2002 - 21 janvier 2003.
Le virus H5 de la grippe réapparaît
à Hong Kong. Il est plus que probable qu'il n'est pas restreint à
Hong-Kong mais présent dans la région. Il a été d'abord identifié
dans le gibier d'eau, avant d'être retrouvé dans différents marchés
chez des poulets morts. Les marchés sont fermés pour permettre leur
nettoyage et leur désinfection avant le nouvel an.
- 7 octobre 2002.
L'académie Nobel a décerné son prix pour
la recherche médicale à un travail de plus de vingt ans sur un ver
minuscule du sol, Caenorhabditis elegans, qui n'a qu'un
lointain rapport avec les maladies. Ce choix
particulier doit être considéré comme une leçon pour ceux qui
n'ont toujours pas compris qu'une découverte ne peut pas être
planifiée et que la recherche purement académique conduit très
souvent à des découvertes d'importance considérable par ses
applications. Ce travail sur le ver nématode C.
elegans a permis la découverte de la mort programmée de la
cellule (apoptose). Ce "suicide" des cellules est universel.
Il est d'une importance cruciale pour la construction des animaux et
joue un rôle fondamental dans le cancer. Cette découverte est le
résultat d'une recherche académique pure, comme le sont aussi les
découvertes qui ont permis la reprogrammation génétique des
cellules, et qui sont à la base du génie génétique.
- 6
octobre 2002. Un nouveau sérotype (type 2)
du virus de la Dengue vient d'être
identifié à Hong Kong. On peut cependant espérer que la douceur du
climat associée à la sécheresse empêcheront l'épidémie de s'établir.
- 2 octobre 2002. La
Dengue s'étend à Hong Kong. Plusieurs
cas ont été diagnostiqués depuis juillet, entretenant la crainte de
l'apparition d'une épidémie.
Retour au Coin Presse
Previous
Years