![]() ![]() |
Un système bruité présentant plusieurs etats d'équilibre peut être métastable. Cela veut dire que ce système passe le plus clair de son temps
dans un état ou un autre, et, de temps en temps, transite entre ces états. Cette situation se retrouve dans un certain nombre d'écoulements turbulents
d'importance géophysique ou aérodynamique où la turbulence s'organise en circulations grande échelle métastables. De plus, la turbulence stimule des
transition rare (mais importantes) entre ces circulation. Echantilloner efficacement ces transitions en simulation numérique,
pour étudier leur propriétés, est donc un problème central pour ces écoulements.
Pour étudier ces retournements rares, j'ai mis en place une méthode dite de mutation sélection (Adaptive Multilevel Splitting) à l'aide de laquelle on peut étudier très efficacement des évènements rares dans des simulations numériques directe du système. Cette approche permet d'accélérer exponentielllement l'échantillonage des évènements. Cette approche numérique est couplée à une approche théorique dite de grandes déviations, qui permet de déterminer des probabilités extrêmement petites ou des temps d'attente avant un retournement extrêmement longs. Cette approche nous dit entre autre que les temps d'attente (ou les taux de transition) ont souvent une forme exponentielle de type loi d'Arrhenius. Après avoir considérer les différents régimes de convergence de la méthode dans des systèmes simples mais génériques. J'ai réalisée la première étude couplée (théorie/numérique) des retournements dans un système étendu (équation de Ginzburg-Landau, illustré par un diagrame spatiotemporel de retournement à gauche, haut). J'ai ensuite considéré les effondrements et développement rares de la turbulence de paroi transitionnelle dans des modèles de ces écoulements (à gauche, bas). A nouveau, j'ai pu y faire la correspondance entre théorie et simulation. J'ai aussi participé à l'étude du changement de nombre de jets dans un modèle barotrope bidimensionel qui représente l'atmosphère de Jupiter. Cela a montré les mécanismes d'un changement climatique soudain observé en 1939-1940. Je suis actuellement en train d'appliquer ces approches dans des simulations numériques directes de l'écoulement de Couette plan (voir ci dessous) pour les comparer aux études dans les modèles. |
![]() |
Les écoulements de parois, comme l'écoulement de couette plan (illustrré à gauche) ont une transition particulière vers la turbulence. Dans la plupart des cas, l'écoulement de base laminaire est linéairement stable. Cela veut dire que la transition est sous critique. Seuls des conditions initiales d'amplitude finie ou un forçage peuvent faire transitionnner l'écoulement vers la turbulence. De plus, écoulement laminaire et turbulent peuvent coexister en espace et en temps. Dans l'écoulement de Couette plane transitionel, cette coexistence prend la forme de bandes obliques laminaire turbulentes. |
![]() |
Les écoulements géophysique sont typiquement des écoulements dans un référentiel en rotation (caractérisé par le paramètre de coriolis ƒ) et stratifiés (caractérisé par la fréquence de Brunt-Vaisala). Dans les atmosphères et les oceans, on a toujours ƒ≤ N.
Il y a une grande diversité d'écoulements dont les caractéristiques peuvent être en première approximation distinguées selon leur nombre de Rossby Ro=U/Lƒ, où U est la vitesse caractéristique
de l'écoulement et L sa taille caractéristique. Ainsi, à grande échelle et petit Rossby on trouve des écoulements dits quasigéostrophique, contrôlés par l'équilibre géostrophique (entre force de Coriolis et gradient de pression horizontal) et hydrostatique (entre poids et gradient de pression vertical).
Il s'agit des écoulements qu'on associe aux variations météorologiques, au climat etc. A petite échelle et grand nombre de Rossby, la dynamique est assez différente prend la forme d'ondes internes d'inertie gravité (illustrée à gauche). Longtemps, les modèles de météo et de climat n'ont résolu que les écoulements
quasigéostrophiques: sa paramétrisation des ondes internes (entre autre), ces modèles auraient commis bien plus que des erreurs de troncature. En effet, les ondes internes, souvent émises dans la troposphère (z≤ 10km) se propagent dans la stratosphère et au dessus. Elle y cèdent alors leur impulsion et influence très fortement l'amplitude
voir le signe des circulations atmosphériques. Une grande partie de la recherche en dynamique des fluides atmosphériques consistent donc en l'étude des sources d'ondes internes, de leur propagation et de leur effet sur le reste des écoulements.
Entre autre choses, j'ai étudié un mécanisme spécifique d'émission d'ondes internes dit spontané, où un écoulement initialement entièrement quasigéostrophique se met à produire des ondes internes, qui sont agéostrophiques. J'ai aussi étudié la question de la séparation entre onde et écoulement moyen, par des approches de filtrage, en utilisant la séparation physique entre écoulement géostrophique et agéostrophique etc. |