Un kangou-Roupoil en Australie
Introduction
Après l'Amérique et l'Asie, un nouveau continent à
explorer cet été, le plus lointain de tous : l'Océanie. 35 jours (faut
bien profiter de ses vacances de prof) pour faire un petit tour
d'Australie, ce ne sera pas de trop, car mine de rien, c'est pas tout
petit ! Pour m'accompagner dans ce périples, trois camarades de promo
de l'ENS, avec qui j'avais déjà voyagé en Grèce en 2003 : Marc Glisse,
Guillaume Charpiat, et notre Gentil Organisateur Liguori Jego. C'est
ce dernier qui est à l'origine du voyage, et qui du coup s'est tapé toute
l'organisation. L'avantage, c'est qu'on avait tous nos hôtels (ou
presque) réservés avant même de partir, l'inconvénient, c'est qu'il
fallait respecter le programme imposé. Mais ça va, on ne se plaint pas, on
a vu enormément de belles choses :-).
Les photos que j'ai prises pendant ce voyage sont également disponibles
sur cette page (quelques-unes sont d'ailleurs insérées comme
illustrations dans le texte ci-dessous). Elles ont été séparées en quatre
séries car il y en a beaucoup, mais les pages restent assez lourdes à
télécharger : page 1
(46 photos), page
2 (43 photos), page 3
(48 photos), et page 4
(45 photos). Les photos sont à peu près classées dans l'ordre
chronologique suivi par mon journal de bord.
Mon journal de voyage.
Jour 1 : Le grand départ.
Ce départ fût de fait (mais ça commence à être une habitude pour mes
grands voyages) fatigué. L'avion décollant à une heure absolument
scandaleuse pour ce milieu de mois de juillet (de l'ordre de 7 heures du
matin), il faut être très tôt à l'aéroport. Deux problèmes : d'une part le
premier RER arrive un peu tard à Roissy pour qu'on soit tranquilles sur
notre horaire, donc il faut prendre un taxi ; conséquence, il faut
s'organiser pour le taxi, puisqu'il va avoir trois personnes à prendre en
chemin (Liguori, qui comme d'hab joue les privilégiés en voyageant avec
Air France, nous rejoindra sur place depuis Bangkok). Il est décidé qu'il
partira de chez Marc, puis passera chez moi, où il récupérera les deux
larrons restants, Shaggy passant du coup la nuit à la maison. Sauf que, le
temps de faire les valises (au dernier moment comme il se doit), de
choisir les CD à emporter, etc, on se retrouve vaguement prêts avec Shaggy
à minuit bien tassé. Plutôt que de dormir trois heures (après tout, on
aura des tas d'heures d'avion pour ça), on finit notre cassette des
Guignols, et Shaggy s'essaie, avec une certaine maîtrise, au bilboquet. On
arrive donc à l'avion, bien sûr beaucoup trop en avance, après une nuit
blanche, et avec une connaissance de ce qui nous attend à l'autre bout du
monde toute relative, puisque c'est Liguori qui a le programme. Pas grave,
on a ce théoriquement ce qu'il faut pour trouver notre premier hôtel en
l'attendant. Dans l'avion, je dors finalement moins que ce que je pensais,
mais suffisamment pour me reposer. Il faut dire qu'on change d'avion à
Vienne, après seulement deux heures de vol. Ensuite, il nous reste 19
heures pour rejoindre Sydney, avec escale d'une heure à Kuala Lumpur. Pas
grand chose à signaler sur le vol, qui se passe lentement mais sûrement.
Les films qui passent sont comme il se doit globalement mauvais, je n'en
regarderai qu'un en entier pendant tout le trajet. Par contre, le pendu en
anglais est presque amusant.
Jour 2 : l'arrivée.
Ce fût long, mais nous finissons par voir la baie de Sydney dans nos
hublots (enfin, façon de parler, on était au milieu de l'avion). La
surprise du jour, c'est qu'il n'y a "que" 8 heures de décalage horaire.
Autrement dit, en plus d'être en plein hiver, ces zouaves d'australiens
sont à l'heure solaire. Du coup, et on ne tarde pas à s'en rendre compte,
il fait nuit invraisemblablement tôt (vers 17H à Sydney). Mais pour
l'instant, nous sommes préocuppés par autre chose, il nous faut rejoindre
notre hôtel. Celui-ci est censé nous envoyer une voiture sur simple
demande, mais après achat de carte téléphonique, coup de fil compliqué,
puis près d'une heure d'attente, il apparaît que le chauffeur n'a pas
réussi à nous trouver. On était pourtant bien visibles à l'endroit de
rendez-vous convenu... Pas grave, on va prendre une navette à la place. Ca
fonctionne un peu étrangement (plus proche du taxi que du bus), mais nous
arrivons à bon port, et on réussit même à se faire rembourser le trajet.
Par contre, pour la réservation, sans Liguori sous la main, c'est pas
évident. Ils n'ont évidemment pas bien transcrit son nom, on se retrouver
provisoirement dans une chambre où le quatrième lit est déjà occupé. On
décide de reporter la résolution du problème au lendemain, quand Liguori
arrivera. L'hôtel est typique de ce qu'on aura tout au long du séjour :
prix très doux, confort relatif mais bien suffisant pour nous, douches et
cuisine communes, et une chambre pour quatre avec des lits superposés.
C'est prévu pour des backpackers, ie des gens avec des sacs à
dos. On fait un peu tâche avec nos grosses valises, mais au moins, c'est
plein de jeunes et assez bon esprit. Le personnel n'est pas toujours
extrêmement compétent (mais au moins, dans celui-là, la blonde de
l'accueil est mignonne ;-) ), mais motivé pour rendre service. Pour cette
première soirée en Australie, nous nous contentons d'aller engloutir une
pizza (cool, les prix défient toute concurrence, c'est souvent les mêmes
prix en dollars australiens que ce qu'on paierait en euros à Paris, soit
une baisse de plus de 30%) et de faire un tour dans le quartier. On croise
un nombre de sex-shops assez impressionnant, mais sinon, la ville semble
sympa (unité architecturale toute relative, mais c'est aéré). Ensuite,
dodo, car le programme sera chargé dès qu'on aura Liguori sur le dos :-).
Jour 3 : Cette fois, c'est parti.
Liguori arrive à notre hôtel plus ou moins à l'heure prévue (vers 8H30),
ça fait un peu bizarre de se retrouver ici alors qu'on a bien du mal à se
croiser à Paris, mais il a l'air en forme (les massages thaïlandais lui
ont fait du bien ;-) ). Tellement qu'on est repartis à peine une heure
après son arrivée (juste le temps de s'expliquer avec la réception de
l'hôtel concernant la réservation). Pour commencer le séjour, une visite
de maison victorienne, l'Elisabeth Bay House. Peut-être pas ce qu'on verra
de plus typique dans ce beau pays, mais au moins on est pas trop dépaysés.
Qui plus est, il fait très beau, et la vue depuis l'Elisabeth Bay est tout
à fait agréable (évidemment, on est arrivés avant l'heure d'ouverture). La
maison elle-même mérite la visite (elle a été réaménagée de façon
convaincante) et est agrémentée d'une video d'introduction assez hilarante
(une histoire de lycéennes rêvant de revenir il y a deux siècles...).
Ensuite, on revient plus au centre se balader un peu dans les jardins
botaniques (une spécialité du pays, y en a dans toutes les grandes
villes). Notre premier déjeuner australien est l'occasion pour Liguori de
faire une première exhibition de son Lonely Planet (ça se reproduira très
souvent) pour nous dénicher une adresse exotique. De fait, il se lâche
avec une proposition de chinois végétarien. Original, indiscutablement,
mais diversement apprécié (c'est finalement Liguori lui-même qui sera le
moins convaincu...). Pour l'après-midi, on n'échappera pas à la visite de
la galerie d'art plantée au milieu des jardins. Rien d'extraordinaire à
admirer là-dedans (l'art australien étant récent, il est hélas en grande
partie composé d'oeuvres modernes incompréhensibles, et je ne suis pas
ailleurs vraiment pas fan d'art aborigène), mais la façade est jolie
(quoi, je suis méchant ?). L'après-midi touchant à sa fin (eh oui...),
nous nous contentons de trouver un point de vue sur le célèbre opéra au
coucher du soleil (un avantage de l'avoir à 17H, c'est qu'on ne risque pas
d'être couché). Finalement, l'opéra de près n'est pas extrêmement
esthétique, mais sa silhouette sur fond de ciel orangé ne rend pas trop
mal. D'autant plus que le Harbour Bridge juste derrière est, quant à lui,
assez impressionnant. Une bonne façon de débuter le séjour, finalement.
Jour 4 : Touristes en action.
On se lève tôt pour notre deuxième jour de visite de Sydney, mais c'est
une précision que je ne donnerai bientôt, tant cela deviendra habituel. Il
faut dire que pour profiter du soleil, il vaut mieux être matinal. Les
australiens eux-mêmes ont des horaires perturbants : l'heure de pointe
dans les restaurants est aux alentours de 18 heures... L'objectif de la
matinée est le marché aux poissons de Sydney. C'est en fait relativement
décevant : c'est loin, et surtout on n'en verra pas grand chose dans la
mesure où la grande salle où s'effectue la vente est plus ou moins fermée
au public (on y jettera tout de même un oeil...). Mais Liguori aura au
moins la satisfaction de déguster des sushis frais au petit-déjeuner.
Intéressant, mais ça ne nous empêchera pas de nous goinfrer ensuite avec
une bon vieux "eggs ans bacon" maison.
La suite de la journée sera
plus conforme aux standards du touriste occidental : un peu de marche à
pied dans le quartier de The Rocks, puis on retourne admirer l'opéra
depuis le Harbour Bridge. On n'est pas montés tout en haut, car ça dure
trois heures et qu'il faut s'arnacher, mais depuis le tablier, c'est déjà
pas mal (en plus, ils ont fait une voie piéton, c'est cool). A la
redescente, on prend notre premier ferry du séjour, vers la plage de
Manly. Sydney vu du large a de la gueule, et le contact du sable sur la
plage fait plaisir, même s'il ne fait pas assez beau ici pour avoir envie
de se baigner. Et puis c'est étonnant de constater à quel point Manly, à
quelques kilomètres du centre-ville, a une atmosphère différente : on
croirait une petite ville balnéaire... Au retour à l'hôtel, mine de rien,
les jambes se font sentir, les vacances, c'est plus fatigant que le reste
de l'année, c'est bien connu :-).
Jour 5 : Farniente à l'autre bout du monde...
Le programme est assez tranquille pour notre dernière journée à Sydney
(mais ça deviendra rapidement plus chargé...). On se lève à 8H (lever le
plus tardif de tout notre séjour) et on prend notre temps pour le
petit-déjeuner dans un café chic. C'est plus recherché que le bacon de la
vieille, et forcément plus cher, mais il faut bien avouer que c'est assez
bon (à défaut d'être très copieux). Shaggy en particulier en ressort ravi.
On fait ensuite un détour par le Chinatown local, qui ressemble à tous les
Chinatown du monde (la porte d'entrée semble être la même qu'à San
Francisco...), et surtout par le jardin chinois (entrés payante, quels
rapiats), qui est vraiment très rafraîchissant au milieu des buildings. Ce
n'est pas immense, mais très bien agencé, avec une belle pagode au sommet
et même la possibilité de prendre la pose en vêtements traditionnels
chinois (non, on n'a pas essayé). Restaurant chinois obligatoire le midi,
avec une scène presque comique de rabattage de touristes sur les
terrasses. On y a gagné un soda gratuit, c'est toujours ça de pris.
Pour l'après-midi, c'est à nouveau la plage qui nous attend, cette fois-ci
à Bondi, la plage la plus huppée de Sydney. Les surfeurs ne sont pas
vraiment légion à cette période de l'année, mais le cadre est tout de même
bien agréable, c'est l'occasion de se reposer pour ceux qui sont déjà
fatigués, et de marcher le long de l'océan pour les autres. Cette journée
fort tranquille se conclut au restaurant italien, déjà un classique du
séjour, en attendant de récupérer notre voiture demain matin.
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Jour 6 : On the road.
C'est donc aujourd'hui que nous commençons vraiment notre demi-tour
d'Australie. Un passage chez Hertz très tôt le matin pour récupérer notre
bolide (Liguori a vu grand, il a bien eu raison, comme ça tous les bagages
tiennent bien dans le coffre), et il faut s'habituer à la conduite
australienne. En fait ça va, ça roule à gauche, les limitations sont assez
basses (mais franchement curieuses, 110 sur autoroute, mais ça reste à 100
sur des routes de campagne) mais peu respectées (m'enfin, on roule tout de
même beaucoup plus vite que le moyenne ; il faut dire que tous les radars
étant indiqués, on risque peu de se faire pincer), et la seule originalité
notable réside dans l'invraisemblable variété de panneaux qu'on trouve sur
les routes. Certains, comme le "trois intersections, à gauche puis à
droite puis à gauche, dans le même virage à droite", semblent avoir été
créés pour servir une seule fois. On croise aussi des panneaux indiquant
des traversées de piétons à des endroits totalement déserts...
Nous
fonçons donc vers le premier d'une longue série de parcs nationaux, le
Royal National Park, juste un peu au Sud de Sydney. L'arrêt chez le ranger
nous fait miroiter de magnifique photos des chutes de Watamoola, mais la
réalité est un peu moins impressionnante (pas la bonne saison ?). Mais ne
nous plaignons pas, c'est tout de même très agréable. Nous faisons notre
premier pique-nique du séjour (tomates, sandwich au jambon, brie et
bananes, on y souvent droit) sur Garie Beach, une plage perdue à l'ombre
de collines verdoyantes. Pour mieux profiter le paysage, nous décidons
d'une promenade digestive à travers les buissons. L'escalade n'est pas
aussi aisée que prévue, mais le coin est vraiment joli.
Mais on ne
peut pas s'éterniser, car nous devons être dans les Blue Mountains pour le
coucher du soleil. Ce parc national, peut-être le plus fameux du pays, est
à peine à quelques dizaines de kilomètres de Sydney, et doit don nom à la
brume soi-disant bleutée émanant des forêts d'eucalyptus le matin. En tout
cas, les Three Sisters, trois gros cailloux pointant vers le ciel, valent
vraiment le détour au soleil couchant (on est arrivés juste à temps grâce
à notre timing parfait). Séance photo, puis on va déposer les bagages dans
notre hôtel (très bien, avec faux feu de cheminée dans la pièce commune)
et se ressourcer auprès d'un Surf & Turf monumental (T-Bone de 300 grammes
plus crevettes géantes = gros miam !). Sur le chemin du retour, nous
admirons rapidement le ciel étoilé (magnifique, mais on décide qu'on le
verra encore mieux plus tard, dans le désert) et la lune curieusement
orange sur l'horizon. Une très bonne première journée de route donc, et
une très bonne nuit avant de repartir :-).
Jour 7 : Dans le bleu des montagnes.
Comme on est des barbares, nous n'avons prévu qu'une journée complète dans
les Blue Mountains, il faut donc se lever tôt pour en profiter. La
pression syndicale ayant toutefois imposé une limite de lever à 6H du
matin, c'est à cette heure tout de même assez indue que nous mettons le
pied à l'étrier. Tout ça pour passer en fait la majeure partie de la
matinée en voiture ! Le premier arrêt au stand s'effectue au bout de
quelques minutes, dont une grande partie passée à essayer de trouver le
Sublime Point indiqué par notre guide (il faut bien avouer que
nos amis australiens ne sont pas toujours très au point pour rendre leurs
curiosités accessibles aux touristes, il y a même un point de vue dont le
gars de la station essence deux kilomètres plus bas n'avait jamais entendu
parler...). De fait, la vue vaut le coup d'oeil, mais la température assez
glaciale (en plus, y a du vent), nous dissuade de trop nous attarder. Nous
continuons notre route, une petite cascade au passage, et nous arrivons
sur le tronçon soi-disant le plus intéressant. Bon, la route elle-même ne
vaut en fait pas tripette, mais on récupère un autre très beau point de
vue plus au nord, et on essaie de se convaincre que les montagnes sont
bien vaguement bleutées, en y regardant de plus près.
Après notre
petit pique-nique du jour à Evans Lookout, on passe à la partie plus
sportive de la journée, avec une petite randonnée de deux heures (indiquée
sur place comme en faisant quatre...) à travers le Grand Canyon. Le nom
est un peu moins justifié que pour l'autre, mais la balade est tout à fait
intéressante. De l'intérieur, on a un point de vue complètement différent,
entouré par la végétation (notamment les fougères) et l'humidité.
L'inconvénient, focément, c'est que c'est plus dur de faire des photos
pour en garder un souvenir, mais on ne peut pas tout avoir. Sur le chemin
du retour, on passe voir à quoi ressemblent les Three Sisters de nuit,
mais l'éclairage artificiel est bien loin de valoir celui du coucher du
solei. Et on finit la journée sur un craquage : on retourne prendre un
Surf & Turf dans le même resto qu'hier...
Jour 8 : Un arc-en-ciel dans la grisaille.
Le titre est à prendre au sens propre : le fait marquant de la matinée
sera la vision d'un arc-en-ciel intégral depuis le nord des Blue
Mountains, où nous avons tenté d'avoir un dernier aperçu du parc avant de
reprendre la route. Mais vu la couleur du ciel, c'était pas gagné. Tout de
même un autre point positif à cette petit excursion, nous avons croisé
notre premier kangourou sur le bord de la route. Pour le reste, la mauvais
ne nous gêne pas trop dans la mesur où nous avons un petit bout de chemin
à faire pour rejoindre la capitale du pays, Canberra. Une fois arrivé, on
va rapidement s'enfermer dans le National Museum of Australia. Outre spon
architecture assez immonde, ce musée se caractérise par son insistance à
raconter des destins individuels en évitant soigneusement d'éclairer le
touriste sur l'histoire du pays. J'exagère un peu, il y a tout de même
beaucoup de choses intéressantes, mais il faut un peu se fatiguer à
recouper les informations soi-même pour bien comprendre. Liguori nous
convainc ensuite d'aller voir la ville de haut, mais au milieu des
gouttes, c'est un peu décevant.
Jour 9 : Grandeur et kékéitude du peuple australien.
Le départ est laborieux aujourd'hui, avec un lever assez tardif (mais
c'était prévu), et un petit déjeuner à l'hôtel compliqué par la présence
d'une véritable meute de gamins. Mais on finit par atteindre le triangle
qui constitue le centre de Canberra. Et là, il faut bien avouer que les
australiens ont fait très fort pour leur capitale. Ils avaient de la place
à revendre, et ils en ont profité : les kilomètres de l'Anzac Parade et le
lac Burley Griffin rempli pour l'occasion sont assez impressionnants. Il
n'y a rien à voir au War Memorial, notre premier arrêt du jour, donc on
passe rapidement à la National Gallery. C'est un musée de facture
classique, avec une bonne partie consacrée au vingtième siècle, comme
souvent ici, mais la collection est très éclectique, et la qualité des
oeuvres exposées me convainc presque qu'il n'y a pas que des choses à
jeter dans la peinture contemporaine (peut-être le début de crève que je
traîne m'aide-t-il à mieux apprécier ce genre d'oeuvres).
Il nous
reste encore à voir le plus momumental : le nouveau parlement. C'est
incroyable : du hall avec ses piliers-eucalyptus, aux chambres proprement
dites, en passant par les nombreuses oeuvres d'art sur les murs, on tien
là un bâtiment qui ne doit pas avoir beaucoup d'équivalents de par le
monde. Qui plus est, on a une belle vue sur la ville... On a encore le
temps après cela de faire un tour aux jardins botaniques (qui sont, euh,
très botaniques), de retenter une vue de haut sur la ville (beaucoup plus
réussi qu'hier), et même d'aller s'acheter un atlas routier dans un
magasin une demi-heure après sa fermeture grâce au pipo se super Liguori
et à la gentillesse de la vendeuse (son collègue était nettement moins
amène). Et au repas du soir, fini le boeuf, on se prend le menu familial
dans un pseudo fast-food, et on se goinfre donc 21 bouts de poulet à
quatre...
Jour 10 : De la neige en hiver.
Alors que notre première semaine en Australie vient de s'achever, nous
avons au programme notre deuxième journée de route conséquente. Le but
affiché est de se rapprocher de Melbourne, sachant que nous n'avons pas de
réservation pour la nuit à venir, ce qui nous laisse un peu de marge de
manoeuvre. On décide de ne pas se presser le matin, et de faire un crochet
par les Snowy Mountains, la chaîne de montagnes la plus élevée du pays
(bon, seulement de l'ordre de 2000 mètres). Même en plein hiver, els
routes sont tout à fait praticables, et nous obtenons ce que nous sommes
venus chercher : une petite bataille de boules de neige au bord de la
route (il y a tout de même quelques station de ski dans le coin).
La redescente n'est pas vraiment moins agréable, les plaines du Victoria
recelant assez de variété et de beauté naturelle pour qu'on ne s'ennuie
pas dans la voiture. On croise notamment le lac de Wodonga, récemment
rempli et laissant dépasser à sa surface des centaines de cîmes d'arbres
morts, spectacle assez fascinant.
Au moment de choisir où terminer
notre route de la journée, on décide qu'on est jeunes et motivés, et que
ça vaut le coup de pousser jusqu'à Philip Island (au Sud-Est de Melbourne)
pour y dormir et se balader le lendemain. Un arrêt pizza où nous arrivons
à peine à manger la moitié de ce qui nous est servi (le reste, après avoir
été dans un premier temps chargé à l'arrière de la voiture, sera balancé
car ça puait vraiment trop la bouffe...), un nouveau kangourou sur la
route, et nous arrivons finalement à une heure pas si tardive que ça. Tout
de même 900 kilomètres dans la journée, mais ce n'est encore que le début
de notre périple.
Jour 11 : Un kangourou dans les bras, ça change la vie.
La matinée est consacrée, comme prévu, à des balades sur l'île. C'est pas
le bon moment pour le pingouins qui font l'attrait de l'île pour beaucoup
de touristes, mais de toute façon, ils font payer ça la peau du cul. A
la place, on a droit aux mouettes, extrêmement nombreuses à la pointe de
l'île, surtout depuis qu'ils ont aménagé pour que les abrutis de touristes
ne piétinent plus la verdure. La vue sur l'océan est belle, même si on a
pas droit non plus aux phoques (pas la saison, pour le coup). Pas grave,
on prendra à la place les morceaux de granit du cap Woolami, qui valent
bien la demi-heure de marche pour y accéder (au milieu des scouts qui font
leur footing).
Nous aurons tout de même notre quota d'animaux pour la
journée puisau'en quittant Philip Island, nous nous dirigeons vers notre
premier parc animalier du séjour, le Healesville Sanctuary. De loin, ce
n'est pas si engageant que ça : 20 dollars l'entrée, ce n'est pas donné,
et ça n'a pas l'air immense. Mais une fois à l'intérieur, c'est un vrai
bonheur, tout simplement parce que les zoos australiens sont un peu moins
paranos que les notres et qu'ils permettent de réellement passer au milieu
des animaux. Et mine de rien, ben gratter un wallaby entre les oreilles,
c'est assez inoubliable comme expérience. Autres grands moments : des
émeus vus de près, des ornithorynques fonçant contre les parois de leus
aquariums, et j'en oublie sûrement. La fin de la route vers Melbourne sera
beaucoup sympathique, à cause d'une circulation assez dense, et nous
passerons un petit moment à la réception de l'auberge suite à une légère
blondification dans l'organisation (Liguori avait réservé aussi pour la
veille au cas où, mais a oublié de prévenir qu'on arriverait finalement le
lendemain). Du coup, on est séparés pour la nuit, ce qui personnellement
ne m'empêche pas de dormir sur mes deux oreilles.
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Jour 12 : Melbourne City.
Journée urbaine, pour changer un peu. Melbourne possède, comme toute ville
australienne qui se respecte, des jardins botaniques que nous nous
empressons de visiter. Ils sont ma foi plutôt au-dessus de la moyenne,
avec notamment une très belle collection de camélias. La ville, par
contre, est franchement moche avec ses nombreux gratte-ciel en
construction, mais les points d'intérêt sont un peu excentrés. Nous
commençons par une visite de mémorial, là aussi un classique, celui-ci est
vraiment imposant. Les jardins qui l'entourent sont plutôt agréables, mais
ne recèlent pas d'intérêt particulier.
Un copieux plat de pâtes pour
notre repas de midi (les australiens ont vraiment une vision des quantités
de bouffe intéressante) et on part pour notre deuxième maison victorienne
du séjour, Rippon Lea. Celle-ci a la particularité d'avoir été occupée
dans les années 30 par une excentrique toquée du style hollywoodien de
l'époque, d'où un mélange assez douteux, avec notamment une superbe
piscine sur le côté de la maison. Moi, j'aime bien :-). Note sympathique
du jour, la visite guidée par des volontaires (bénévoles, donc). Le
permier (pour les jardins) nous donne le plus bel exemple d'accent
australien du séjour, même très concentré, on a du mal à suivre ce qu'il
dit (le pauvre, il avait 4 français et deux chinois parmi ses sept
clients...). La deuxième est plus compréhensible, et marrante quand elle
se plaint que l'Australie n'a pas de patrimoine historique et qu'on a de
la chance d'être français.
Un gag assez incroyable nous attend au
resto le soir (un chinois qui fait semblant d'être chic mais qui n'est au
fond qu'un chinois) : on nous sert une carafe d'eau chaude !
Jour 13 : Melbourne, épisode 2.
Deuxième journée intégrale à Melbourne, assez tranquille dans la mesure où
la ville ne recèle plus énormément de trésors. La matinée se déroule de
nouveau dans les jardins (nombreux à Melbourne) et les élises (comme
souvent, les cathédrales néogothiques ont de la gueule). On décide de
profiter de notre emploi du temps tranquille pour aller faire des courses
de pique-nique au Queen Victoria Market, où on trouve des boucheries qui
donnent envie (le kilo de rumsteack à 10 dollars australiens !), et un
Food Court avec des tas de petites boutiques alléchantes. On se décide
tous pour un déjeuner indien, au rapport qualité-prix franchement
intéressant. On part ensuite prendre le ferry pour Williamstown, les vues
sur le parcours ne sont pas vraiment folichonnes (ou alors faut aimer les
gratte-ciels et surtout les grues), mais la ballade une fois arrivés
plutôe rafraîchissante. Suite à une louze d'horaire de ferry, on prend le
temps de tester une crêpe soi-disant française et donc hors de prix dans
une boutique en bord de mer. Comme on aurait du s'y attendre, c'est assez
décevant.
Jour 14 : Trois koalas et un bébé.
Après un départ particulièrement difficile de Melbourne (ce sont
des pros du sens unique dans cette foutue ville), nous entamons une
journée animalière. La première espèce rencontrée n'état absolument pas au
programme, ce sont les poulets locaux. Pour une fois qu'on ne pensait pas
être en excès de vitesse, on s'est apparemment fait avoir par le panneau
travaux qui réduit implicitement la vitesse limite même quand ce n'est pas
précisé. Arraisonnement au bord de l'autoroute, petit sermon agrémenté de
blagues (le flic commence par nous prétendre que la route qu'on veut
prendre est fermée en ce moment, puis compare Liguori à Harry Potter),
mais finalement pas de sanction. La route en question, c'est la Great
Ocean Road, qui longe le Pacifique sur quelques centaines de kilomètres.
C'est assez agréable, on s'arrête à plusieurs endroits (plages, chutes
d'eaux, ça commence à devenir classique) et on a surtout l'occasion
d'admirer (d'un peu loin, certes) des baleines au large de la côte.
Arrivés au Cap Otway, changement de décor puisqu'on s'enfonce dans la
forêt à la recherche de koalas fréquents dans la région. On finit par en
repérer non pas un, mais trois d'un coup dans un arbre. Et même quatre en
fait car on se rend compte qu'il y a un petit accroché au dos de sa maman
dans le tas. On reste un bon moment à regarder ces adorables boules de
poils en train de paresser dans leurs eucalyptus (pas très actif, le
koala...), puis on reprend la route vers les Twelve Apostles où nous
souhaiterions arriver avant le coucher du soleil. Mission finalement
accomplie, mais le ciel est tout de même gris car il ne fait pas très
beau. Ca ne nous empêche pas d'admirer ces 8 (ils étaient bien douze au
départ, mais de temps à autre, il y en a un qui se casse la gueule sous
l'effet des vagues ; d'ailleurs, le neuvième a rendu l'âme peu avant qu'on
aille les voir) cailloux bravant fièrement les intempéries. Un paysage
romantique à souhait.
Pour la deuxième fois du séjour, nous n'avons
pas de lieu prévu pour dormir et pour la deuxième fois, nous décidons de
pousser le plus loin possible pour mieux profiter de la journée du
lendemain. Nous continuons donc la route jusqu'au Grampians, le parc
national suivant dans notre programme. La fin de la route de nuit est
assez stressante, non pas à cause de la route elle-même, complètement
déserte, mais des kangourous qu'on croise à tous les virages. C'est
certainement le jour où nous en verrons le plus, dont un sous nos roues,
mais nous aurons la satisfaction de n'en avoir écrasé aucun nous-même.
Jour 15 : In the Grampians.
Rien de très original aujourd'hui, simplement un certain nombre de
ballades dans les Grampians. On nous avait dit du bien de ce parc, on ne
s'était pas moqué de nous, c'est vraiment très beau. Un premier arrêt dans
le Wonderland Range le matin (un nom à mettre l'eau à la bouche), un
pique-nique digne des Oiseaux d'Hitchcock (la plupart se contenteront de
nous épier en attendant les miettes, mais un kookaburra plus aventureux
ira piquer la fin du sandwich de Shaggy dans sa main !), et surtout un bon
moment passer à admirer les McKenzie Falls, sûrement les plus
impressionnantes chutes d'eau de notre séjour. Une quinzaine de mètres de
haut et presque autant de large, on sent la fraîcheur depuis le chemin de
randonnée qui reste pourtant à distance respectable. Pas comme nous, qui
n'avons pu nous empêcher d'aller faire un peu les zouaves à traverser la
rivière sur des cailloux glissants pour voir les chutes de face. Pas de
point boulet finalement, tout le monde s'e sortira sec. Pour le reste, je
ne peux que vous conseiller d'aller vois mes (superbes ;-) ) photos pour
avoir une idée plus précise des paysages que nous avons vus. Le repas du
soir est l'occasion de tester la viande de kangourou (ce n'est certes pas
ce qui manque dans le coin). Ce n'est pas mauvais, mais pas très
intéressant comparé à du boeuf : de la viande rouge également, mais tout
de même moins goutue (surtout en Australie où ils ont vraiment du très bon
boeuf). Mais bon c'est une expérience à tenter (de nos jours, on en trouve
facilement chez nous aussi).
Jour 16 : Un peu plus au Sud.
Une bonne partie de notre journée est passée sur la route, nous devons
rejoindre Adélaïde avant le soir, dernier arrêt avant de repartir vers le
Nord. Un peu moins de 500 kilomètres, ça nous laisse le temps de faire
quelques petits arrêts. Le premier est consacré à des peintures
aborigènes, mais sera très vite expédié en raison de la grotesquitude de
ladite exposition : trois dessins tout moche sur un coin de caillou sans
aucune explication, faudra revoir votre truc si vous voulez qu'on
s'intéresse à l'art rupestre du coin. Ensuite, pas grand chose avant
Adélaïde, où il pleut quand nous arrivons. On va donc s'enfermer dans un
musée, où on a une demi-heure de plus pour visiter que ce qu'on avait
prévu, sous prétexte qu'on avait oublié qu'il y avait un décalage horaire
d'une demi-heure (bienvenue dans un monde grotesque) entre l'Est et le
centre du pays. Le musée est assez standard, avec des peintures
australiennes du dix-neuvième siècle et une collection assez étendue d'art
moderne. Bref, rien de passionnant, on attend tous Liguori à la sortie
pendant une demi-heure. Par contre, le petit musée juste à côté, vaste
bric-à-brac curieusement organisé, contient un paquet d'animaux empaillés
qui rendent la visite plutôt sympathique (et mine de rien, on en apprend
pas mal sur la faune australienne). L'hôtel où on va dormir les deux
prochaines nuits est assez génial : tout ou presque est gratuit, y compris
le repas le mercredi soir (et devinez quel jour on est), et en plus y a
une française super mignonne. Hein, quoi, je m'égare ? Bon, bon, ok, je
dirai plus de bêtises.
Jour 17 : Pour la peine, je boude.
Mumble visite d'Adélaïde mumble jardins botaniques mumble maison mumble
rien à signaler. Acheté de nouvelles baskets car les miennes partaient
vraiment en ruine (comment ça, vous en avez rien à foutre ?).
Jour 18 : En route pour le désert.
Nous commençons la deuxième partie de notre voyage aujourd'hui : la
traversée du désert. Une semaine avec beaucoup de kilomètres à parcourir
(de l'ordre de 5000), mais également quelques-uns des moemnts forts de
notre périple en perspective. Je récupère donc ma place de copilote (j'ai
passé quasiment tout le voyage à l'avant de la voiture, ce dont je ne me
plains pas...), et Liguori et Shaggy alternent au volant de notre bolide,
lancé la plupart du temps aux alentours de 150 kilomètres à l'heure dans
la campagne australienne (l'occasion pour nous d'apprendre l'existence
d'un gadget irritant sur notre voiture : un son strident quand on va "trop
vite").
Le paysage commence à se modifier en cours de journée,
devenant plus sec mais encore assez vert. On croise par contre un certain
nombre de lacs salés, et on fait une petite pause à côté du lac Hart.
C'est assez impressionnant (non, je ne parle pas des panneaux faisant
mention de tests militaires sur la zone et dééconseillant d'aller se
balader au milieu du lac sous peine de se prendre une bombe sur le coin de
la gueule), une étendue blanche presque à perte de vue, et quelques rails
témoignant d'un passé où il y avait un peu plus d'activité dans ce coin du
pays.
L'endroit où on arrive pour passer la nuit, Coober Pedy, est
aussi assez curieux. Petit coin de civilisation perdu au milieu de nulle
part, on y trouve essentiellement des chercheurs d'opales (plus de la
moitié de la production mondiale !), des habitations troglodytes et ...
des restes de divers tournages, car la spécificité du lieu attire les
réalisateurs en mal de décors spectaculaires. On se balade donc de la
maison d'un chinois un peu fou qui essaie de nous vendre ses opales à une
carcasse de vaisseau spatial au beau milieu de la ville, en passant par
une église souterraine (ça ajoute indiscutablement à la fascination
exercée par le lieu). Et avant d'aller dormir à vingt mètres sous terre
nous avons droit à notre premier coucher de soleil sur le désert, les
couleurs du ciel sont vraiment étonnantes.
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Jour 19 : Ouh, lou grou caillou !
Un peu moins de route qu'hier pour rejoindre Uluru, mais on part quand
même tôt pour essayer d'y être avant qu'il ne fasse totalement nuit. C'est
une réussite totale puisque nous arrivons à 19H30 à peine. Sur le chemin,
on jette un coup d'oeil au Mont Cooner, improprement confondu avec Uluru
par les bêtes touristes que nous sommes. La terre est de plus en plus
rouge mais ça reste beaucoup plus vivant que ce que je ne pensais (il y a
de la verdure partout), peut-être parce qu'on est en hiver. Quoi qu'il en
soit, Uluru est assez imposant, mais fidèle à l'image qu'on en a depuis
notre lointaine Europe. Seule surprise notable pour nous, il y a ici
beaucoup de touristes, ce qui nous change plutôt de ce qu'on a connu
depuis le début du séjour.
Après avoir lu attentivement les
avertissements aborigènes demandant aux touristes de ne pas aller faire
les zouaves sur leur caillou sacré, on décide de monter quand même (on est
très loin d'être les seuls...). Il faut dire que les locaux sont un peu
pénibles à dire en permanence "ah oui, c'est sacré pour nous, mais on ne
peut pas vraiment vous expliquer comment fonctionne notre vie
spirituelle". On ne demanderait pourtant qu'à en savoir un peu plus. En
tout cas, les aborigènes semblent surtout préocuppés par les gens qui se
tuent en faisant l'ascension, ce qui était relativement fréquent avant
qu'une chaîne ne soit ajoutée pour faciliter l'escalade. Et ça se
comprend, car la grimpette est très loin d'être de tout repos. Même avec
la chaîne, la première partie est carrément épuisante, avec des portions
plus proches de la verticale que de l'horizontale. Et encore, on est en
plein hiver, il ne fait donc pas trop chaud, mais on comprend qu'il y ait
des attaques cardiaques l'été. Mais on ne s'est pas fatigués pour rien, la
vue depuis le sommet est assez impressionnante. Il faut dire que de plus
de 300 mètres de haut dans un désert tout plat, on voit très loin. On ne
peut pas s'empêcher de sacrifier à la tradition de la photo en haut du
caillou, imités naturellement par tous les autres touristes présents. On
finit par redescendre (pas de tout repos non plus, et surtout assez
casse-gueule), en se demandant si les gens qu'on croise dans l'autre sens
sont bien raisonnables (ils vont sûrement devoir redescendre de nuit).
Quand à nous, nous admirerons le coucher de soleil depuis le parking
conçu pour (on est pas tout seuls à avoir eu cette idée géniale...). C'est
un passage obligé de tout voyage en Australie, mais honnêtement, c'est un
peu surfait. Certes, le caillou devient plus rouge, mais ce n'est pas si
incroyable que ça (disons que ça rend aussi bien sur les photos qu'en
vrai). Le plus joli, ce sont finalement les couleurs du ciel, qui varient
joyeusement du bleu au rouge ou même au jaune selon l'heure, c'est assez
magique. Les étoiles sont également saisissantes.
Mais pour l'heure,
pas le temps de rêver car il faut monter la tente pour notre première nuit
de camping du séjour. On s'en sort en fait très bien, à la lueur de nos
deux lampes torches. En 10 minutes c'est plié (enfin, déplié plutôt). La
cuisine pose plus de problème dans la mesure où c'est Liguori qui est
chargé d'allumer le brûleur. Il finit par y parvenir, avec quelques
dommages collatéraux (un peu de gazon et ses poils de main :-) ), mais
rien de très grave. Le plat de pâtes fait du bien à l'estomac, avant la
nuit sous la tente, qui s'avérera assez difficile...
Jour 20 : 20 kilomètres à pieeeeeeed.
Bah oui, l'hiver, la nuit, il fait froid dans le désert. Très froid. Très
très froid. Encore plus froid que ça. Assez pour que Liguori sorte sa
couverture de survie en pleine nuit et réveille tout le monde (ça fout un
boucan du tonnerre ce truc, mais lui n'entend rien, il a ses boules
Quiès). C'est dur d'aller à la douche dans ces conditions, surtout qu'on
s'est levées très tôt pour voir le lever de soleil sur Uluru. Bon, allez,
j'en fais peut-être beaucoup, mais la température la nuit descendait
sûrement en dessous de 0.
Le soleil est attendu une fois de plus par
un sacré paquet de touristes, et ressemble pas mal au coucher (sauf qu'on
est de l'autre côté, qui est plutôt moins joli). Dans la foulée (enfin, le
temps de revenir prendre un solide petit déjeuner), on fait le tour du
caillou. Dix kilomètres tout de même, mais c'est assez intéressant de le
voir sous toutes ses facettes, pas si plat qu'il n'en a l'air et plein de
sites sacrés pour les aborigènes (on nous rappelle tous les deux cent
mètres qu'on peut se choper des milliers de dollars d'amende si on s'amuse
à prendre des photos, celles que vous voyez donc sur mon site sont des
montages de grains de poussières pris en gros plan dans le désert,
absolument rien à voir).
Après cette petite mise en jambes, nous
fonçons vers Kata-Tjuta, beaucoup moins connu qu'Uluru mais tout aussi
impressionnant. C'est un empilement de cailloux encore plus gros qu'Uluru,
mais plus fragmentés. Il y a beaucoup moins de monde qu'autour d'Uluru, ce
qui la balade d'autant plus agréable. Par ailleurs, comme on peut se
balader au milieu des rochers, c'est plutôt plus joli qu'à Uluru. Bref,
ces 7 kilomètres supplémentaires conctituent l'une de nos plus belles
randonnées du séjour. Pour finir la journée, un petit coucher de soleil de
plus, sur les Kata Tjuta. L'intérêt n'est pas plus grand qu'à Uluru, mais
c'est toujours sympa. Ensuite, retour sous la tente et dans le froid...
Jour 21 : Traversée du désert.
Programme très lourd aujourd'hui. Nous partons tôt d'Uluru, en lui jetant
un dernier regard ému (on ne va pas tous les jours dans un des endroits
lesplus célèbres de la planète). Trois heures de route parsemées de
rencontres plus ou moins inattendues (des kangourous, mais on commence à
avoir l'habitude ; des vaches et buffles, comme un peu partout dans le
pays ; un dingo froussard, et surtout des dromadaires qui se baladent
tranquillement dans le sable, apparemment à l'état sauvage) pour atteindre
le King's Canyon, qui comme son nom l'indique est un canyon, assez gros.
On y passe en fait un certain temps : la randonnée prévue durant
quelques heures, on emmène notre pique-nique avec nous. Mais on a même pas
le temps de commencer qu'on a perdu notre organisateur. A force d'hésiter
à attendre au cas où il serait derrière nous, ou à foncer pour le
rattraper s'il est devant, on met un certain temps à se rejoindre. Un gros
point boulet pour Liguori ! Mais on finit par se retrouver pour profiter
de cette nouvelle très belle randonnée. Le canyon est vraiment très
spectaculaire et les rochers qui le composent ont des formes rigolotes.
Encore plus étonnant, il y a un véritable paradis terrestre (d'ailleurs,
ça s'appelle Garden of Eden) au creux du canyon, qui a conservée intacte
un point d'eau au beau milieu de centaines de kilomètres de désert, et
jouit du coup d'une flore luxuriante. Nous mangeons ainsi au bord de
l'eau, en regardant de petits oiseaux partir à la chasse aux insectes.
Mais notre journée ne s'arrête pas là. Pour raccourcir un peu notre
trajet à travers le désert, le plus simple est de prendre la Mereenie Loop
Road, qui a le léger inconvénient de ne pas être goudronnée sur 250
kilomètres... Bon, c'est certes moins confortable comme ça, mais on avance
quand même à une vitesse raisonnable, et le décor est superbe. Et puis
comme ça on pourra faire les kékés pendant tout le reste du séjour avec
notre bagnole pleine de poussière. En attendant, on arrive au bout des
West McDonnell Ranges par le mauvais côté (celui où il n'y a pas de route)
et on se retape une nuit de camping dans le froid car on est grands, beaux
et forts. En plus, on a eu droit à un repas des plus originaux ce soir :
kangourou (ça, on avait déja fait), emeu (ça a essentiellement goût de
volaille), buffle (pas très différent du boeuf) et saucisses de dromadaire
(amusant). Y a que le koala qui nous aura échappé :-).
Jour 22 : Des canyons aux étoiles.
C'est à nouveau au pas de course que nous devons procéder aujourd'hui. La
matinée est consacrée aux West McDonnell Ranges, une chaîne montagneuse
qui renferme plusieurs canyons aussi invraisemblables les uns que les
autres : non seulement il y a de l'eau partout dans ce désert, mais en
plus elle a réussi à creuser des tranchées de plus de 50 mètres de haut
dans les falaises ! On s'arrête ainsi à plusieurs gorges, canyons et
assimilés, dont le plus spectaculaire est sans aucun doute le Standley
Chasm, oppressant tellement il est haut et étroit. Tout cela est ma foi
fort beau, mais Liguori nous presse pour que nous ne perdions pas trop de
temps ici, et nous repartons juste après notre pique-nique à Simpson's
Gap.
Il faut dire que nos travaux de la journée incluent encore un
petit tour aux Devil's Marbles, drôles d'empilement de cailloux un peu
plus au Nord dans le désert australien. Nous y arrivons une grosse heure
avant le coucher de soleil, mais force est de constater pour une fois que
Liguori avait raison, un peu plus de temps n'aurait pas été de trop. Le
site est en fait assez étendu (il y a vraiment un paquet de cailloux) et
c'st très amusant de grimper sur ces amas de rochers plus ou moins ronds.
Encore un bon souvenir glané dans ce désert décidément plein de surprises,
puis nous repartons pour aller passer à Tennant Creek, petit bled qui n'a
pas d'intérêt particulier. Pour passer le temps, nous commençons à mesurer
les plus longues lignes droites. Record à ce jour : 42 kilomètres sans un
virage.
Jour 23 : On the road again.
Bon, là, je vais vraiment avoir du mal à vous raconter quoi que ce soit de
passionnant (qui a dit "C'est pas comme si c'était le cas avant, de toute
façon" ?), vu qu'on s'est contenté de rouler à travers les paysages
désolés du Nord-Est australien (il n'y a même plus d'arbres par ici). Les
lignes droites sont longues, très looooooooongues (nouveau record : 72
kilomètres) et les seules rencontres qui perturbent la monotonie du voyage
sont les cadavrs de kangourous picorés par les rapaces sur le bord de la
route (ils ont de très beaux aigles par ici). Comme en Grèce il y a deux
ans, nous avons droit au gag du lit double dans la chambre au motel. Cette
fois-ci, c'est Shaggy et moi qui sommes désignés par le tirage au sort. Ca
ne m'empêhe pas de passer une bonne nuit.
Jour 24 : De retour sur la côte.
La végétation commence à revenir au fur et à mesure qu'on se rapproche de
la côte, et les road trains (53.5 mètres de long selon les panneaux
australiens, c'est sympa à doubler) à se faire de plus en plus rares. On
retrouve la côte suffisamment tôt pour avoir le temps de visiter un petit
parc national (le Paluma Range National Park) au passage (joli, même si ce
n'est pas inoubliable comparé à ce qu'on a déjà vu). Nous arrivons à
Cairns en fin d'après-midi, point de départ de notre descente le long de
la Grande Barrière de Corail, troisième et dernière partie de notre
voyage. Cairns est une petite ville très sympa, où on sent que les gens ne
se prennent pas trop la tête. Seule événement notablede la soirée, un
dessert étrange dans une boutique du centre-ville : la glace du futur.
C'est sous forme de granulés et ça a un goût très très chimique, mais
l'originalité du concept compense un peu le prix certainement trop élevé
qu'on nous payer pour cette chose. A propos de chimique, je me fais tester
dans le magasin, en voyant dans le frigo une bouteille de ce qui ressemble
à s'y méprendre à du Fanta Greenz (TM). Ne pouvant retenir ma joie, j'en
commande un pour accompagner ma glace. Et là, horreur, ce n'est pas du
Fanta Greenz, mais du Fanta Lime (citron vert), dans lequel ils ont mis le
même colorant que dans notre Fanta Greenz ! Ces australiens ne connaissent
rien au mauvais goût...
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Jour 25 : A la flotte !
Nous continuons autant que possible notre route vers le Nord aujourd'hui,
pour aller admirer les forêts tropicales (une des rares choses que nous
n'avions pas encore vues !) et les plages. Nous faisons notamment une
petite randonnée à travers les arbres à la Mossman Gorge, où l'on croise
des racines de plus de 50 métres. C'est amusant, mais ce n'est finalement
qu'une forêt tropicale assez ordinaire. Nous continuons ensuite, toujours
plus au nord, vers le Daintree National Park, qui n'est accessible qu'en
ferry. D'ailleurs, on ne peut pas monter beaucoup plus haut sur des routes
goudronnées. La route est assez spectaculaire, alternant passages au beau
milieu de la forêt et portions en bordure de l'Océan. On fait une nouvelle
ballade en forêt, qui a pour seul intérêt de croiser un casoar (d'assez
loin tout de même), puis nous nous séparons sur Noah Beach. Alors que
Liguori tient à pousser jusqu'au bout de la route, nous voulons tester la
température de l'eau. C'est la bonne saison : il n'y a pas de méduses
tueuses, et les crocodiles mangeurs d'hommes ne sont pas censés être ici
en ce moment (c'est un des problèmes des plages australiennes, on peut
rarement s'y baigner tranquille). L'eau est tout à fait agréabl, et on y
passe un certain temps. Océan Pacifique Ouest : fait. Ensuite, en
attendant Liguori, on teste notre habileté à la bataille de serviette, un
grand moment de grotesquitude qui n'a heureusement pas eu beaucoup de
témoins au vu de la très faible fréquentation de la plage. Nous retournons
ensuite passer notre deuxième nuit à Cairns.
Jour 26 : Une première île au programme.
Nous commençons vraiment aujourd'hui notre visite de la Grande Barrière.
Pour ça, il n'y a pas trente-six mille façons de procéder, il faut prendre
des ferrys pour accéder aux îles et s'y baigner/ballader ou autre (comme
on n'est pas des grands habitués de la plongée, a priori, on se contentera
essentiellement des deux premières activités citées). Pour cette première,
on louze un peu notre coup dans la mesure où les ferrys sont plus pleins
que ce que nous avions escompté. Du coup, quand on arrive à l'embarcadère
le matin, on apprend qu'on ne pourra pas rester très longtemps sur Fitzroy
Island...
En attendant le départ, nous nous promenons sur l'esplanade
aménagée en bord de mer, avec des tas de jeux pour gamins (ou moins
gamins, on voit des ados en train de faire les zouaves sur une rampe en
VTT) et des appareils de muscu un peu partout, bref la conception d'un
coin familial sympa à l'australienne. Nous finissons par embarquer à
10H30, pour un retour prévu à 15H. Ca ne nous laisse guère de temps sur
place, nous faisons donc un rapide tour de l'île, pas fabuleusement
intéressant d'ailleurs (en gros, c'est toujours le même principe, on nous
fait monter sur le point culminant à travers la forêt, et de là on peut
admirer l'Océan et les îles avoisinantes) puis nous nous posons sur un
coin de plage. Ce que nous aurions certainement du faire dès le début, car
non seulement l'eau est très douce, mais en plus on peut admirer à peu de
frais du corail à quelques mètres à peine de la plage (même pas besoin de
masque). Ce ne sont certainement pas les plus beaux qu'on puisse voir dans
la région, mais ça donne déjà un petit aperçu sympathique.
Le retour
en ferry est assez agréable, avec de belles vues sur les îles alentour,
malgré les embruns, et comme nous avons du temps en arrivant, nous faisons
une petite pause à la piscine en plein air sur le front de mer de Cairns.
Pas idéale pour nager, mais pour avancer son Harry Potter au soleil, c'est
plutôt cool. Dernière nuit à l'hôtel à Cairns, qui possède la
particularité de ne pas proposer de couverture à ses clients. En même
temps, on n'en a pas franchement besoin... Il est noté ensuite sur mon
petit carnet de bord dans une écriture qui n'est manifestement pas la
mienne : "Shaggy me pique mon journal de bord". Je ne comprends pas ce qui
a pu se passer :-).
Jour 27 : Une deuxième pour la route.
Une nouvelle île au programme aujourd'hui, en l'occurence Dunk Island, un
peu au Sud de Cairns. Le ferry est moins commercial (il faut carrément se
mouiller les pieds pour monter à bord) et ne respecte pas très bien les
horaires, mais on a quand même pas mal de temps sur place, dans la mesure
où on s'est mieux organisés qu'hier. Pour le reste, rien d'original par
rapport à hier, tour de l'île à pied (relativement long, mais comme il ne
fait pas très beau, nous ne sommes pas tentés de rester longtemps sur la
plage aujourd'hui) et rapide baignade (pas de jolis coraux ici). La
particularité notable de cette île est d'accueillir un grand complexe
hôtelier pour gens friqués, ça fait assez peur à voir : tennis, golf et
même une petite piste d'aterrissage pour avions privés... On se contentera
de notre petit luxe à nous, en l'occurence un rumsteack inimaginable à
l'arrivée à Townsville le soir (au moins 400 grammes de viande).
Jour 28 : Timber !
Nous reprenons un rythme un peu plus conforme à nos habitudes aujourd'hui.
Encore une île au programme, mais seulement pour la matinée. Il s'agit de
Magnetic Island, qui est assez nettement plus grande que les précédentes.
Du coup, il faut faire des choix. Comme le temps n'est une nouvelle fois
pas très clément, nous laissons tomber les pourtant très belles plages que
comporte l'île (on fait quand même une pause de quelques minutes à l'une
d'elles, histoire de voir une mamie prendre son bain comme si de rien
n'était. Nous explorons quand à nous le reste de l'île, mais au moment de
faire le choix entre un tour des plages et une petite grimpette, nous
perdons Liguori (une mauvaise habitude !). Nous optons pour la grimpette
sans lui (en fait, il a fait de son côté un tour des plages). Au sommet de
l'île se trouve un fort utilisé pendant la seconde guerre mondiale pour
surveiller les côtes australiennes. C'est assez rigolo à visiter,
notamment les précisions du style "Ce canon tiré un seul boulet pendant
la guerre, sur un navire allié". Mais le moment fort de la matinée nous
est arrivé un peu plus tôt, lors de la montée à travers la forêt. Alors
que nous avançons tranquillement, nous entendons soudain un "CRAC"
derrière nous. A peine le temps de nous retourner pour voir une tâche
grise tomber d'un arbre quelques mètres plus loin. Non, c'est pas possible
! Eh bien si, malgré tout ce que le Lonely Planet peut prétendre (à savoir
que les australiens qui prétendent qu'on risque de se prendre un koala sur
le coin de la gueule en se balladant sous les eucalyptus sont des
farceurs), nous venons bien d'assister en direct à une chute de koala. Ce
dernier n'est heureusement pas blessé, et il fait même mine de se presser
pour remonter dans son arbre. Donc, avis aux lecteurs qui envisagent un
voyage en Australie : ne croyez pas les guides qui vous disent de ne pas
croire les gens qui prétendent que les koalas tombent des arbres.
Retour à Townsville pour manger, nous trouvons un endroit incroyable pour
notre déjeuner : un pub irlandais qui vous fait des plats copieux et super
bons pour 7 dollars (à peu près le prix d'un grec-frites rue Mouffetard).
Si on est revenu si tôt de notre ballade aujourd'hui, c'est pour avoir le
temps de visiter ensuite le Reef Headquarters, un grand aquarium consacré
à la faune de la Grande Barrière de corail. De fait, si l'aquarium n'est
pas si immense que ça, il est très bien organisé, avec notamment un
gigantesque bocal en plein milieu où a été recréé un fond sous-marin
complet (des tas de coraux différents, un paquet de poissons, etc...).
Pour les gens comme nous qui ne font pas de plongée, ça vaut vraiment le
détour. Et puis nous avons droit à une visite guidée où on assiste au
déjeuner de toutes ces charmantes bêbêtes. La raie nourrie à la main,
c'est assez rigolo, et les requins ou la tortue géante déchirant leurs
poissons en ayant l'air de s'emmerder aussi. Et pour finir cette petite
journée de repos, à peine 300 kilomètres pour rejoindre Airlie Beach avant
la nuit. Une broutille, quoi :-).
Jour 29 : Sea, sun et coups de soleil.
La raison pour passer une nuit dans ce bled sans intérêt est qu'il s'agit
du principal point de départ pour les Whitsundays Islands, l'un des
endroits les plus paradisiaques au monde. On n'avait pas décidé à l'avance
de ce qu'on prendrait exactement comme excursion, mais on nous avait dit
qu'il n'y aurait pas de problèmes si on réservait le matin même.
Information quelque peu douteuse, puisqu'en fait il ne reste que très peu
de places (typiquement strictement moins de 4) pour la plupart des
excursions les plus intéressantes. Du coup, pas possible de prendre le
combo plage-plongée qui avat l'air assez intéressant, on se rabat sur ce
qu'on peut, à savoir une petite croisière en yacht avec pique-nique sur
Whitehaven Beach, "la plus belle plage du monde". Oui, bon, ça va c'est
pas non plus la pire journée que j'ai pu avoir de ma vie, mais enfin, les
australiens et la communication, c'est pas toujours ça.
C'est donc
sur l'eau que nous allons passer la majeure partie de la journée, mais pas
totalement passifs non plus, puisque l'équipage réquisitionne de temps à
autres les passagers pour monter les voiles (assez rigolo). Pour le reste,
n'étant pas un spécialiste de la navigation à voiles, je ne pourrai guère
vous doner de précisions, mais c'était la première fois que j'étais sur un
bateau penché de 40 degrés pour mieux prendre le vent, c'est amusant.
Comme de plus les paysages sont comme il se doit magnifiques (qui plus
est, il fait beau !), c'est le bonheur. Nous arrivons à Whitehaven vers
midi, la réputation de la plage n'est pas totalement usurpée : le sable
blanc (superbe) est effectivement assez fin pour faire sqouik sqouik sous
les pieds et l'eau est complètement transparente. Une petite trempette
dans l'eau (pas si chaude que ça, mais on a presque réussi à y mettre
Liguori entièrement), un pique-nique soigneusement préparé par notre
équipage, une tentative de beach-volley dans le vent (vraiment pas facile,
mais bon, j'ai toujours été une quiche au volley), et nous devons en fait
repartir assez rapidement.
L'après-midi sera farniente total au
soleil, un vrai bonheur. Sauf que là, paf, boulette, le blondifie et ne me
tartine pas suffisamment de crème solaire. Sur le coup, je ne sens pas
grand chose, si ce n'est sur les pieds mais c'est difficile à
protéger,mais c'est le soir, au moment de faire les courses à MacKay
(notre étape pour la nuit) que je commence à comprendre ma douleur. J'ai
en fait pris vraiment très cher, et la nuit sera assez douloureuse...
Jour 30 : Un ferry peut en cacher un autre.
Nouvelle louze de ferry ce matin (décidément, on est vernis, mais il faut
dire que le guide n'et pas franchement d'une précision remarquable sur
certains points. Alors que nous étions censés passer la journée sur
Brampton Island, on nous apprend qu'il n'y a que deux ferrys par semaine,
et qu'il faut donc patienter un peu. C'est évidemment hors de question
pour nous, du coup changement de plan à l'arrache : nous décidons de
foncer vers Yeppoon pour prendre dès aujourd'hui le ferry vers Great
Keppel Island, notre destination suivante (je tiens à rassurer les
lecteurs qui commencent à se lasser de cet enchainement d'îles : c'est
bientot fini), et d'y passer la nuit en camping (sinon, c'est cher). Plan
qui se déroule à merveille, peut-être à la traversée en ferry près, notre
pilote ayant apparemment décidé de s'amuser avec ses passagers (je dois
lui avouer un talent certain pour secouer son monde).
Cette dernière
île à notre programme (il reste encore Fraser Island, mais c'est un peu
différent) ressemble pas mal aux précédentes, mais est une des plus belles
que nous ayons visitées. Beaucoup de belles plages, et aussi de belles
forêts pour que Liguori puisse aller prendre ses photos de son côté ;-).
Nous commençons par une petite baignade (et une petite boulette de ma
part, partir pieds nus pour la plage qui n'était pas si proche que ça
n'était pas vraiment judicieux), agréable même si les coraux promis ne
sont pas tout à fait au rendez-vous. Après un bon repas de "seafod" (ben
ouais, ça m'arrive d'en manger, et même d'aimer ça quand ça ressemble par
exemple à du calamar pané), Shaggy réussit un des plus beaux exploits du
séjour : alors que nous sommes en train de lire dehors en début de soirée,
nous l'entendons dire "Oh, un chat" et se baisser pour le caresser. Deux
secondes plus tard, Shaggy fait "Ah tiens, non, c'est pas un chat". Il
venait de caresser un opossum...
Jour 31 : J'ai gagné au grattage.
Pour ce deuxième bout de journée sur Great Keppel Island, mon corps me
rappelle de façon assez mesquine qu'il n'a pas apprécié ma conduite sur le
yacht quelques jours auparavant. Bon, qu'il décide de se débarasser de
toute la peau cramée (un gros pourcentage sur le dos et les jambes), soit,
mais est-il obligé d'accompagner cette mue par d'atroces démangeaisons ?
Apparemment oui, elles me poursuivront encore un petit bout de temps... Je
décide sagement de ne pas aller m'exposer à nouveau au soleil sur la
plage, et de suivre Liguori sur les hauteurs de l'île à la place. Comme je
suis un boulet, j'oublie de prendre des piles de rechange pour mon
appareil photo, du coup, je suis limité à environ deux photos pour la
matinée (c'est bien la peine d'avoir un numérique !). Pour la peine, je
boude et vais lire Harry Potter sur la plage (j'approche de la fin, et
vous savez quoi ? Il y a ******** qui meurt !). Au moment du retour, je
gagne une nouvelle serviette de façon grotesque : les gens du camping ont
confondu ma serviette avec une des leurs et l'ont mise à laver, du coup
ils m'en offrent une vachement mieux ! Nous revenon en ferry (beaucoup
plus calme qu'à l'aller) en début d'après-midi, puis nous avons encore un
gros trajet en voiture pour rejoindre Hervey Bay, d'où nous rejoindrons la
dernière grosse étape de notre séjour, l'île de sable de Fraser Island.
Une nouvelle auberge de jeunesse pour la route et un dîner au chinois du
coin sur le mode "eat all you can", ce qui est toujours intéressant :-9.
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Jour 32 : Mais il est où, ce sable ?
Nous sommes un peu pressée par le temps ce matin (comme d'hab, quoi), car
Shaggy et Liguori doivent aller récupérer notre 4*4 (indispensable pour se
ballader sur Fraser Island, car il n'y que du sable, et c'st tout de même
très grand, plus de 100 kilomètres en longueur sur une bonne trentaine en
largeur) à temps pour prendre le ferry de 9 heures. Je suis affecté aux
courses de dernière minute, il faut bien s'organiser car nous n'aurons
rien pour nous dépanner sur place (d'où les bidons de 10 litres d'eau par
exemple, en fait on a vu assez large, nous n'aurons pas de problèmes).
Nous n'avions finalement pas besoin de nous presser tant que ça, le ferry
part un peu en retard. Une fois sur place, Liguori peut s'amuser sur les
pistes de sable très bosselées par endroits (on risque pas d'aller trop
vite...). En fait, on ne voit pas tant le sable que ça, car il y a tout de
même énormément de végétation, mais c'est un environnement étonnant.
Pour cette première journée sur l'île, nous avons prévu une tournée des
lacs, assez nombreux dans le coin. Ils sont tous très jolis, avec des
plages assez tentantes (je ne me suis personnellement pas baigné, mais
c'était faisable), et des eaux aux couleurs curieuses pour certains.
Notre nuit se déroule en camping sur le sable (forcément) au beau milieu
de l'île, dans un camp entouré de grillages pour éviter les invasions de
dingos (ils ont très traumatisés par quelques attaques récentes,
apparemment). Un peu de cuisine maison, et au moins ici il ne fait pas
aussi froid que lors de nos précédentes nuits de camping.
Jour 33 : Ah ben le voilà, le sable !
Aujourd'hui, le moment tant attendu par Liguori : la remontée de la très
longue plage Est de l'île (une petite centaine de kilomètres) en 4*4.
C'est vrai que c'est assez rigolo de dégager un nuage de sable derrière
nous ... et de s'enliser :-). Bon, ça ne nous est arrivé qu'une seule
fois, et on s'en est sorti assez facilement. Mais certains essayaient de
passer à fond des endroits où le sable semblait particulièrement mou, ils
n'ont peur de rien !
Mais faire les kékés au volant de notre voiture
n'est pas le seul intérêt de la journée. On passe un petit moment à Eli
Creek, un ruisseau qui descend depuis l'intérieur de l'île jusqu'à la mer
et dans lequel on peut se baigner (ou plutôt se laisser glisse), on admire
l'épave du Maheno, un bateau qui s'est échoué par là il y a envriron deux
siècles, et on va observer la faune marine depuis l'Indian Head, sommet de
l'île en à-pic au-dessus de l'eau. On y voit des requins, des raies, des
baleines, mais c'est tout de même un peu trop haut pour qu'on voie bien ce
qui se passe en-dessous. On escalade aussi au passage une ou deux dunes
plus à l'intérieur de l'île (fatiguant, d'escalader des dunes de sables)
et on retourne finalement dormir au même endroit qu'hier.
Jour 34 : Ca sent la fin.
Nous quittons Fraser Island la matin, avec encore quelques centaines de
kilomètres à faire pour rejoindre Sydney. Plus grand chose d'intéressant à
voir sur le bout de chemin qui nous reste, de toute façon, on commence à
être vraiment fatigués. Le long de la route qui nous mène à Brisbane, on
s'arrête tout de même sur une plage de la Sunshine Coast (les plages sont
vraimens immenses par ici, et n'ont certainement rien à envier à nos
pauvres bandes desable de la Côte d'Azur) où j'évite une fois de plus de
me baigner car je n'ai pas encore tout à fait récupéré de mes coups de
soleil. Sur la fin de la journée, nous prenons également un peu de temps
dans la campagne qui environne Brisbane. Nous croisons ainsi un cheval qui
gagne de façon absurde le surnom de Brownie : après avoir tenté de
l'attirer à nous pendant un bon quart d'heure en utilisant tous les moyens
possibles (sifflet et herbe notamment), nous renonçons et décider de
manger notre quatre heures, en l'occurence du brownie. Et là, en moins de
trente secondes, on a le cheval à nos côtés !
Jour 35 : Nos amies les bêtes.
Dernière ville à visiter avant notre départ, et donc derniers jardins
botaniques ! Ceux du mont Coot-Tha, qui surplombe la ville, sont plutôt
bien faits, et surtout très grands. On peut y passer deux heurs sans
problèmes avant d'en avoir fair le tour. Mais on limite quand même notre
temps de visite car nous avons décidé de nous faire un second zoo avant
notre départ, en l'occurence le Lone Pine Koala Sanctuary, qui se situe en
périphérie de la ville. Comme son nom l'indique, il est assez spécialisé
dans les koalas (pas moins de 130 boules de poils gris), mais ne fait pas
que ça. Nous avons ainsi droit aux bébés émeus (mais comme je suis un
boulet, j'ai oublié mon appareil photo, donc vous ne les verrez pas), à un
aigle blessé, à un crocodile paresseux, à des wombats encormis, et bien
sûr à une nouvelle séance de caressage de kangourous (on peut même leur
donner à manger ici, c'est assez sympa). Et puis le must du zoo, c'est
bien sûr la photo avec un koala dans les bras. Même s'ils font payer ça
aussi cher que l'entrée du zoo, je n'ai pas pu résister (ils ont un mur
couvert de photos de stars avec des koalas, Jean-Paul II et Marylin Manson
aussi ont craqué), et je me suis fait prendre avec le mignon Linus dans
les bras. Ben un vrai koala, franchement, à part que ça bouge (assez peu,
d'ailleurs), c'est comme une peluche, c'est génial !
Nous finissons
par laisser tous ces adorables animaux (on en ramènerait bien un chez soi,
ceci dit) pour passer l'après-midi à Brisbane. La ville est fort agréable,
et nous en profitons également pour faire nos achats de souvenirs (mes
pantoufles koalas maintenant devenues légendaires) et de cartes postales,
car comme il se doit nous n'avons pas encore commencé à écrire à nos amis.
Ce sera chose faite le soir à l'hôtel (tout en jetant un oeil aux
insondables navets qui passent sur la télé commune), mais fort tardivement
car nous décidons de participer au super quizz organisé au bar avant.
Trois séries de dix question avec pour thème culture générale, sport et
"entertainment". Nous réussissons un honorable 6/10 dans les deux
premières catégories (avec quelques protestations, par exemple sur la plus
grande ville du monde, quelques pièges soigneusement évités (où se trouve
le plus grand McDo ?), et un coup de bol monstrueux sur le nom du gars qui
a ruiné sa banque il y a quelques années, dont j'avais un très vague
souvenir, et qui s'est avéré juste à deux ou trois fautes d'orthographe
près) et nous n'avons pas rendu notre copie pour la dernière :-).Faut dire
que reconnaître de la techno espagnole du premier coup d'oreille, c'est
pas trop notre truc...
Jour 36 : Back to Sydney.
Nous arrivons aux alentours
de minuit à Sydney où nous retrouvons le même hôtel qu'il y a maintenant
un peu plus d'un mois. Ca fait assez bizarre, mais on a pas franchement
envie de prendre le temps d'en profiter (ceci dit, vu la lenteur du gars
qui nous accueille, on a pas trop le choix ; on doit même supporter la
conversation d'un poivrot dont on se serait bien passé).
Jours 37 et 38 : le looooooooooooooooong retour.
Un dernier petit tour dans Sydney le matin, puis c'est l'heure du départ.
On quitte l'hôtel vers 13H20, et j'arrive chez moi 33 heures plus tard (à
14H15 heure locale le lendemain). C'est tout de même très long malgré les
quelques daubes que j'aies regardés dans l'avion pour passer le temps.
Mais ça fait du bien de rentrer chez soi. Non pas qu'on ne se sente pas
bien en Australie, qui est sans conteste un pays très accueillant et
intéressant. Pour qui aime la nature et les grands espaces (et les
kangourous !), c'est une destination incontournable, qui mériterait
d'ailleurs certainement plus que les quelques semaines que nous y avons
passé. Mais ça nous a déjà donné un très bel aperçu du pays, et puis comme
ça, maintenant, on peut dire qu'on a été à l'autre bout du monde :-).