Un kangou-Roupoil en Australie



Introduction

Après l'Amérique et l'Asie, un nouveau continent à explorer cet été, le plus lointain de tous : l'Océanie. 35 jours (faut bien profiter de ses vacances de prof) pour faire un petit tour d'Australie, ce ne sera pas de trop, car mine de rien, c'est pas tout petit ! Pour m'accompagner dans ce périples, trois camarades de promo de l'ENS, avec qui j'avais déjà voyagé en Grèce en 2003 : Marc Glisse, Guillaume Charpiat, et notre Gentil Organisateur Liguori Jego. C'est ce dernier qui est à l'origine du voyage, et qui du coup s'est tapé toute l'organisation. L'avantage, c'est qu'on avait tous nos hôtels (ou presque) réservés avant même de partir, l'inconvénient, c'est qu'il fallait respecter le programme imposé. Mais ça va, on ne se plaint pas, on a vu enormément de belles choses :-).
Les photos que j'ai prises pendant ce voyage sont également disponibles sur cette page (quelques-unes sont d'ailleurs insérées comme illustrations dans le texte ci-dessous). Elles ont été séparées en quatre séries car il y en a beaucoup, mais les pages restent assez lourdes à télécharger : page 1 (46 photos), page 2 (43 photos), page 3 (48 photos), et page 4 (45 photos). Les photos sont à peu près classées dans l'ordre chronologique suivi par mon journal de bord.

Mon journal de voyage.

Jour 1 : Le grand départ.

Ce départ fût de fait (mais ça commence à être une habitude pour mes grands voyages) fatigué. L'avion décollant à une heure absolument scandaleuse pour ce milieu de mois de juillet (de l'ordre de 7 heures du matin), il faut être très tôt à l'aéroport. Deux problèmes : d'une part le premier RER arrive un peu tard à Roissy pour qu'on soit tranquilles sur notre horaire, donc il faut prendre un taxi ; conséquence, il faut s'organiser pour le taxi, puisqu'il va avoir trois personnes à prendre en chemin (Liguori, qui comme d'hab joue les privilégiés en voyageant avec Air France, nous rejoindra sur place depuis Bangkok). Il est décidé qu'il partira de chez Marc, puis passera chez moi, où il récupérera les deux larrons restants, Shaggy passant du coup la nuit à la maison. Sauf que, le temps de faire les valises (au dernier moment comme il se doit), de choisir les CD à emporter, etc, on se retrouve vaguement prêts avec Shaggy à minuit bien tassé. Plutôt que de dormir trois heures (après tout, on aura des tas d'heures d'avion pour ça), on finit notre cassette des Guignols, et Shaggy s'essaie, avec une certaine maîtrise, au bilboquet. On arrive donc à l'avion, bien sûr beaucoup trop en avance, après une nuit blanche, et avec une connaissance de ce qui nous attend à l'autre bout du monde toute relative, puisque c'est Liguori qui a le programme. Pas grave, on a ce théoriquement ce qu'il faut pour trouver notre premier hôtel en l'attendant. Dans l'avion, je dors finalement moins que ce que je pensais, mais suffisamment pour me reposer. Il faut dire qu'on change d'avion à Vienne, après seulement deux heures de vol. Ensuite, il nous reste 19 heures pour rejoindre Sydney, avec escale d'une heure à Kuala Lumpur. Pas grand chose à signaler sur le vol, qui se passe lentement mais sûrement. Les films qui passent sont comme il se doit globalement mauvais, je n'en regarderai qu'un en entier pendant tout le trajet. Par contre, le pendu en anglais est presque amusant.

Jour 2 : l'arrivée.

Ce fût long, mais nous finissons par voir la baie de Sydney dans nos hublots (enfin, façon de parler, on était au milieu de l'avion). La surprise du jour, c'est qu'il n'y a "que" 8 heures de décalage horaire. Autrement dit, en plus d'être en plein hiver, ces zouaves d'australiens sont à l'heure solaire. Du coup, et on ne tarde pas à s'en rendre compte, il fait nuit invraisemblablement tôt (vers 17H à Sydney). Mais pour l'instant, nous sommes préocuppés par autre chose, il nous faut rejoindre notre hôtel. Celui-ci est censé nous envoyer une voiture sur simple demande, mais après achat de carte téléphonique, coup de fil compliqué, puis près d'une heure d'attente, il apparaît que le chauffeur n'a pas réussi à nous trouver. On était pourtant bien visibles à l'endroit de rendez-vous convenu... Pas grave, on va prendre une navette à la place. Ca fonctionne un peu étrangement (plus proche du taxi que du bus), mais nous arrivons à bon port, et on réussit même à se faire rembourser le trajet. Par contre, pour la réservation, sans Liguori sous la main, c'est pas évident. Ils n'ont évidemment pas bien transcrit son nom, on se retrouver provisoirement dans une chambre où le quatrième lit est déjà occupé. On décide de reporter la résolution du problème au lendemain, quand Liguori arrivera. L'hôtel est typique de ce qu'on aura tout au long du séjour : prix très doux, confort relatif mais bien suffisant pour nous, douches et cuisine communes, et une chambre pour quatre avec des lits superposés. C'est prévu pour des backpackers, ie des gens avec des sacs à dos. On fait un peu tâche avec nos grosses valises, mais au moins, c'est plein de jeunes et assez bon esprit. Le personnel n'est pas toujours extrêmement compétent (mais au moins, dans celui-là, la blonde de l'accueil est mignonne ;-) ), mais motivé pour rendre service. Pour cette première soirée en Australie, nous nous contentons d'aller engloutir une pizza (cool, les prix défient toute concurrence, c'est souvent les mêmes prix en dollars australiens que ce qu'on paierait en euros à Paris, soit une baisse de plus de 30%) et de faire un tour dans le quartier. On croise un nombre de sex-shops assez impressionnant, mais sinon, la ville semble sympa (unité architecturale toute relative, mais c'est aéré). Ensuite, dodo, car le programme sera chargé dès qu'on aura Liguori sur le dos :-).

Jour 3 : Cette fois, c'est parti.

Liguori arrive à notre hôtel plus ou moins à l'heure prévue (vers 8H30), ça fait un peu bizarre de se retrouver ici alors qu'on a bien du mal à se croiser à Paris, mais il a l'air en forme (les massages thaïlandais lui ont fait du bien ;-) ). Tellement qu'on est repartis à peine une heure après son arrivée (juste le temps de s'expliquer avec la réception de l'hôtel concernant la réservation). Pour commencer le séjour, une visite de maison victorienne, l'Elisabeth Bay House. Peut-être pas ce qu'on verra de plus typique dans ce beau pays, mais au moins on est pas trop dépaysés. Qui plus est, il fait très beau, et la vue depuis l'Elisabeth Bay est tout à fait agréable (évidemment, on est arrivés avant l'heure d'ouverture). La maison elle-même mérite la visite (elle a été réaménagée de façon convaincante) et est agrémentée d'une video d'introduction assez hilarante (une histoire de lycéennes rêvant de revenir il y a deux siècles...).
Ensuite, on revient plus au centre se balader un peu dans les jardins botaniques (une spécialité du pays, y en a dans toutes les grandes villes). Notre premier déjeuner australien est l'occasion pour Liguori de faire une première exhibition de son Lonely Planet (ça se reproduira très souvent) pour nous dénicher une adresse exotique. De fait, il se lâche avec une proposition de chinois végétarien. Original, indiscutablement, mais diversement apprécié (c'est finalement Liguori lui-même qui sera le moins convaincu...). Pour l'après-midi, on n'échappera pas à la visite de la galerie d'art plantée au milieu des jardins. Rien d'extraordinaire à admirer là-dedans (l'art australien étant récent, il est hélas en grande partie composé d'oeuvres modernes incompréhensibles, et je ne suis pas ailleurs vraiment pas fan d'art aborigène), mais la façade est jolie (quoi, je suis méchant ?). L'après-midi touchant à sa fin (eh oui...), nous nous contentons de trouver un point de vue sur le célèbre opéra au coucher du soleil (un avantage de l'avoir à 17H, c'est qu'on ne risque pas d'être couché). Finalement, l'opéra de près n'est pas extrêmement esthétique, mais sa silhouette sur fond de ciel orangé ne rend pas trop mal. D'autant plus que le Harbour Bridge juste derrière est, quant à lui, assez impressionnant. Une bonne façon de débuter le séjour, finalement.

Jour 4 : Touristes en action.

On se lève tôt pour notre deuxième jour de visite de Sydney, mais c'est une précision que je ne donnerai bientôt, tant cela deviendra habituel. Il faut dire que pour profiter du soleil, il vaut mieux être matinal. Les australiens eux-mêmes ont des horaires perturbants : l'heure de pointe dans les restaurants est aux alentours de 18 heures... L'objectif de la matinée est le marché aux poissons de Sydney. C'est en fait relativement décevant : c'est loin, et surtout on n'en verra pas grand chose dans la mesure où la grande salle où s'effectue la vente est plus ou moins fermée au public (on y jettera tout de même un oeil...). Mais Liguori aura au moins la satisfaction de déguster des sushis frais au petit-déjeuner. Intéressant, mais ça ne nous empêchera pas de nous goinfrer ensuite avec une bon vieux "eggs ans bacon" maison.
La suite de la journée sera plus conforme aux standards du touriste occidental : un peu de marche à pied dans le quartier de The Rocks, puis on retourne admirer l'opéra depuis le Harbour Bridge. On n'est pas montés tout en haut, car ça dure trois heures et qu'il faut s'arnacher, mais depuis le tablier, c'est déjà pas mal (en plus, ils ont fait une voie piéton, c'est cool). A la redescente, on prend notre premier ferry du séjour, vers la plage de Manly. Sydney vu du large a de la gueule, et le contact du sable sur la plage fait plaisir, même s'il ne fait pas assez beau ici pour avoir envie de se baigner. Et puis c'est étonnant de constater à quel point Manly, à quelques kilomètres du centre-ville, a une atmosphère différente : on croirait une petite ville balnéaire... Au retour à l'hôtel, mine de rien, les jambes se font sentir, les vacances, c'est plus fatigant que le reste de l'année, c'est bien connu :-).

Jour 5 : Farniente à l'autre bout du monde...

Le programme est assez tranquille pour notre dernière journée à Sydney (mais ça deviendra rapidement plus chargé...). On se lève à 8H (lever le plus tardif de tout notre séjour) et on prend notre temps pour le petit-déjeuner dans un café chic. C'est plus recherché que le bacon de la vieille, et forcément plus cher, mais il faut bien avouer que c'est assez bon (à défaut d'être très copieux). Shaggy en particulier en ressort ravi. On fait ensuite un détour par le Chinatown local, qui ressemble à tous les Chinatown du monde (la porte d'entrée semble être la même qu'à San Francisco...), et surtout par le jardin chinois (entrés payante, quels rapiats), qui est vraiment très rafraîchissant au milieu des buildings. Ce n'est pas immense, mais très bien agencé, avec une belle pagode au sommet et même la possibilité de prendre la pose en vêtements traditionnels chinois (non, on n'a pas essayé). Restaurant chinois obligatoire le midi, avec une scène presque comique de rabattage de touristes sur les terrasses. On y a gagné un soda gratuit, c'est toujours ça de pris.
Pour l'après-midi, c'est à nouveau la plage qui nous attend, cette fois-ci à Bondi, la plage la plus huppée de Sydney. Les surfeurs ne sont pas vraiment légion à cette période de l'année, mais le cadre est tout de même bien agréable, c'est l'occasion de se reposer pour ceux qui sont déjà fatigués, et de marcher le long de l'océan pour les autres. Cette journée fort tranquille se conclut au restaurant italien, déjà un classique du séjour, en attendant de récupérer notre voiture demain matin.

Mosquée Fort de Golconde Kailasha Temple Lotus Mahal


Jour 6 : On the road.

C'est donc aujourd'hui que nous commençons vraiment notre demi-tour d'Australie. Un passage chez Hertz très tôt le matin pour récupérer notre bolide (Liguori a vu grand, il a bien eu raison, comme ça tous les bagages tiennent bien dans le coffre), et il faut s'habituer à la conduite australienne. En fait ça va, ça roule à gauche, les limitations sont assez basses (mais franchement curieuses, 110 sur autoroute, mais ça reste à 100 sur des routes de campagne) mais peu respectées (m'enfin, on roule tout de même beaucoup plus vite que le moyenne ; il faut dire que tous les radars étant indiqués, on risque peu de se faire pincer), et la seule originalité notable réside dans l'invraisemblable variété de panneaux qu'on trouve sur les routes. Certains, comme le "trois intersections, à gauche puis à droite puis à gauche, dans le même virage à droite", semblent avoir été créés pour servir une seule fois. On croise aussi des panneaux indiquant des traversées de piétons à des endroits totalement déserts...
Nous fonçons donc vers le premier d'une longue série de parcs nationaux, le Royal National Park, juste un peu au Sud de Sydney. L'arrêt chez le ranger nous fait miroiter de magnifique photos des chutes de Watamoola, mais la réalité est un peu moins impressionnante (pas la bonne saison ?). Mais ne nous plaignons pas, c'est tout de même très agréable. Nous faisons notre premier pique-nique du séjour (tomates, sandwich au jambon, brie et bananes, on y souvent droit) sur Garie Beach, une plage perdue à l'ombre de collines verdoyantes. Pour mieux profiter le paysage, nous décidons d'une promenade digestive à travers les buissons. L'escalade n'est pas aussi aisée que prévue, mais le coin est vraiment joli.
Mais on ne peut pas s'éterniser, car nous devons être dans les Blue Mountains pour le coucher du soleil. Ce parc national, peut-être le plus fameux du pays, est à peine à quelques dizaines de kilomètres de Sydney, et doit don nom à la brume soi-disant bleutée émanant des forêts d'eucalyptus le matin. En tout cas, les Three Sisters, trois gros cailloux pointant vers le ciel, valent vraiment le détour au soleil couchant (on est arrivés juste à temps grâce à notre timing parfait). Séance photo, puis on va déposer les bagages dans notre hôtel (très bien, avec faux feu de cheminée dans la pièce commune) et se ressourcer auprès d'un Surf & Turf monumental (T-Bone de 300 grammes plus crevettes géantes = gros miam !). Sur le chemin du retour, nous admirons rapidement le ciel étoilé (magnifique, mais on décide qu'on le verra encore mieux plus tard, dans le désert) et la lune curieusement orange sur l'horizon. Une très bonne première journée de route donc, et une très bonne nuit avant de repartir :-).

Jour 7 : Dans le bleu des montagnes.

Comme on est des barbares, nous n'avons prévu qu'une journée complète dans les Blue Mountains, il faut donc se lever tôt pour en profiter. La pression syndicale ayant toutefois imposé une limite de lever à 6H du matin, c'est à cette heure tout de même assez indue que nous mettons le pied à l'étrier. Tout ça pour passer en fait la majeure partie de la matinée en voiture ! Le premier arrêt au stand s'effectue au bout de quelques minutes, dont une grande partie passée à essayer de trouver le Sublime Point indiqué par notre guide (il faut bien avouer que nos amis australiens ne sont pas toujours très au point pour rendre leurs curiosités accessibles aux touristes, il y a même un point de vue dont le gars de la station essence deux kilomètres plus bas n'avait jamais entendu parler...). De fait, la vue vaut le coup d'oeil, mais la température assez glaciale (en plus, y a du vent), nous dissuade de trop nous attarder. Nous continuons notre route, une petite cascade au passage, et nous arrivons sur le tronçon soi-disant le plus intéressant. Bon, la route elle-même ne vaut en fait pas tripette, mais on récupère un autre très beau point de vue plus au nord, et on essaie de se convaincre que les montagnes sont bien vaguement bleutées, en y regardant de plus près.
Après notre petit pique-nique du jour à Evans Lookout, on passe à la partie plus sportive de la journée, avec une petite randonnée de deux heures (indiquée sur place comme en faisant quatre...) à travers le Grand Canyon. Le nom est un peu moins justifié que pour l'autre, mais la balade est tout à fait intéressante. De l'intérieur, on a un point de vue complètement différent, entouré par la végétation (notamment les fougères) et l'humidité. L'inconvénient, focément, c'est que c'est plus dur de faire des photos pour en garder un souvenir, mais on ne peut pas tout avoir. Sur le chemin du retour, on passe voir à quoi ressemblent les Three Sisters de nuit, mais l'éclairage artificiel est bien loin de valoir celui du coucher du solei. Et on finit la journée sur un craquage : on retourne prendre un Surf & Turf dans le même resto qu'hier...

Jour 8 : Un arc-en-ciel dans la grisaille.

Le titre est à prendre au sens propre : le fait marquant de la matinée sera la vision d'un arc-en-ciel intégral depuis le nord des Blue Mountains, où nous avons tenté d'avoir un dernier aperçu du parc avant de reprendre la route. Mais vu la couleur du ciel, c'était pas gagné. Tout de même un autre point positif à cette petit excursion, nous avons croisé notre premier kangourou sur le bord de la route. Pour le reste, la mauvais ne nous gêne pas trop dans la mesur où nous avons un petit bout de chemin à faire pour rejoindre la capitale du pays, Canberra. Une fois arrivé, on va rapidement s'enfermer dans le National Museum of Australia. Outre spon architecture assez immonde, ce musée se caractérise par son insistance à raconter des destins individuels en évitant soigneusement d'éclairer le touriste sur l'histoire du pays. J'exagère un peu, il y a tout de même beaucoup de choses intéressantes, mais il faut un peu se fatiguer à recouper les informations soi-même pour bien comprendre. Liguori nous convainc ensuite d'aller voir la ville de haut, mais au milieu des gouttes, c'est un peu décevant.

Jour 9 : Grandeur et kékéitude du peuple australien.

Le départ est laborieux aujourd'hui, avec un lever assez tardif (mais c'était prévu), et un petit déjeuner à l'hôtel compliqué par la présence d'une véritable meute de gamins. Mais on finit par atteindre le triangle qui constitue le centre de Canberra. Et là, il faut bien avouer que les australiens ont fait très fort pour leur capitale. Ils avaient de la place à revendre, et ils en ont profité : les kilomètres de l'Anzac Parade et le lac Burley Griffin rempli pour l'occasion sont assez impressionnants. Il n'y a rien à voir au War Memorial, notre premier arrêt du jour, donc on passe rapidement à la National Gallery. C'est un musée de facture classique, avec une bonne partie consacrée au vingtième siècle, comme souvent ici, mais la collection est très éclectique, et la qualité des oeuvres exposées me convainc presque qu'il n'y a pas que des choses à jeter dans la peinture contemporaine (peut-être le début de crève que je traîne m'aide-t-il à mieux apprécier ce genre d'oeuvres).
Il nous reste encore à voir le plus momumental : le nouveau parlement. C'est incroyable : du hall avec ses piliers-eucalyptus, aux chambres proprement dites, en passant par les nombreuses oeuvres d'art sur les murs, on tien là un bâtiment qui ne doit pas avoir beaucoup d'équivalents de par le monde. Qui plus est, on a une belle vue sur la ville... On a encore le temps après cela de faire un tour aux jardins botaniques (qui sont, euh, très botaniques), de retenter une vue de haut sur la ville (beaucoup plus réussi qu'hier), et même d'aller s'acheter un atlas routier dans un magasin une demi-heure après sa fermeture grâce au pipo se super Liguori et à la gentillesse de la vendeuse (son collègue était nettement moins amène). Et au repas du soir, fini le boeuf, on se prend le menu familial dans un pseudo fast-food, et on se goinfre donc 21 bouts de poulet à quatre...

Jour 10 : De la neige en hiver.

Alors que notre première semaine en Australie vient de s'achever, nous avons au programme notre deuxième journée de route conséquente. Le but affiché est de se rapprocher de Melbourne, sachant que nous n'avons pas de réservation pour la nuit à venir, ce qui nous laisse un peu de marge de manoeuvre. On décide de ne pas se presser le matin, et de faire un crochet par les Snowy Mountains, la chaîne de montagnes la plus élevée du pays (bon, seulement de l'ordre de 2000 mètres). Même en plein hiver, els routes sont tout à fait praticables, et nous obtenons ce que nous sommes venus chercher : une petite bataille de boules de neige au bord de la route (il y a tout de même quelques station de ski dans le coin). La redescente n'est pas vraiment moins agréable, les plaines du Victoria recelant assez de variété et de beauté naturelle pour qu'on ne s'ennuie pas dans la voiture. On croise notamment le lac de Wodonga, récemment rempli et laissant dépasser à sa surface des centaines de cîmes d'arbres morts, spectacle assez fascinant.
Au moment de choisir où terminer notre route de la journée, on décide qu'on est jeunes et motivés, et que ça vaut le coup de pousser jusqu'à Philip Island (au Sud-Est de Melbourne) pour y dormir et se balader le lendemain. Un arrêt pizza où nous arrivons à peine à manger la moitié de ce qui nous est servi (le reste, après avoir été dans un premier temps chargé à l'arrière de la voiture, sera balancé car ça puait vraiment trop la bouffe...), un nouveau kangourou sur la route, et nous arrivons finalement à une heure pas si tardive que ça. Tout de même 900 kilomètres dans la journée, mais ce n'est encore que le début de notre périple.

Jour 11 : Un kangourou dans les bras, ça change la vie.

La matinée est consacrée, comme prévu, à des balades sur l'île. C'est pas le bon moment pour le pingouins qui font l'attrait de l'île pour beaucoup de touristes, mais de toute façon, ils font payer ça la peau du cul. A la place, on a droit aux mouettes, extrêmement nombreuses à la pointe de l'île, surtout depuis qu'ils ont aménagé pour que les abrutis de touristes ne piétinent plus la verdure. La vue sur l'océan est belle, même si on a pas droit non plus aux phoques (pas la saison, pour le coup). Pas grave, on prendra à la place les morceaux de granit du cap Woolami, qui valent bien la demi-heure de marche pour y accéder (au milieu des scouts qui font leur footing).
Nous aurons tout de même notre quota d'animaux pour la journée puisau'en quittant Philip Island, nous nous dirigeons vers notre premier parc animalier du séjour, le Healesville Sanctuary. De loin, ce n'est pas si engageant que ça : 20 dollars l'entrée, ce n'est pas donné, et ça n'a pas l'air immense. Mais une fois à l'intérieur, c'est un vrai bonheur, tout simplement parce que les zoos australiens sont un peu moins paranos que les notres et qu'ils permettent de réellement passer au milieu des animaux. Et mine de rien, ben gratter un wallaby entre les oreilles, c'est assez inoubliable comme expérience. Autres grands moments : des émeus vus de près, des ornithorynques fonçant contre les parois de leus aquariums, et j'en oublie sûrement. La fin de la route vers Melbourne sera beaucoup sympathique, à cause d'une circulation assez dense, et nous passerons un petit moment à la réception de l'auberge suite à une légère blondification dans l'organisation (Liguori avait réservé aussi pour la veille au cas où, mais a oublié de prévenir qu'on arriverait finalement le lendemain). Du coup, on est séparés pour la nuit, ce qui personnellement ne m'empêche pas de dormir sur mes deux oreilles.

Mosquée Fort de Golconde Kailasha Temple Lotus Mahal


Jour 12 : Melbourne City.

Journée urbaine, pour changer un peu. Melbourne possède, comme toute ville australienne qui se respecte, des jardins botaniques que nous nous empressons de visiter. Ils sont ma foi plutôt au-dessus de la moyenne, avec notamment une très belle collection de camélias. La ville, par contre, est franchement moche avec ses nombreux gratte-ciel en construction, mais les points d'intérêt sont un peu excentrés. Nous commençons par une visite de mémorial, là aussi un classique, celui-ci est vraiment imposant. Les jardins qui l'entourent sont plutôt agréables, mais ne recèlent pas d'intérêt particulier.
Un copieux plat de pâtes pour notre repas de midi (les australiens ont vraiment une vision des quantités de bouffe intéressante) et on part pour notre deuxième maison victorienne du séjour, Rippon Lea. Celle-ci a la particularité d'avoir été occupée dans les années 30 par une excentrique toquée du style hollywoodien de l'époque, d'où un mélange assez douteux, avec notamment une superbe piscine sur le côté de la maison. Moi, j'aime bien :-). Note sympathique du jour, la visite guidée par des volontaires (bénévoles, donc). Le permier (pour les jardins) nous donne le plus bel exemple d'accent australien du séjour, même très concentré, on a du mal à suivre ce qu'il dit (le pauvre, il avait 4 français et deux chinois parmi ses sept clients...). La deuxième est plus compréhensible, et marrante quand elle se plaint que l'Australie n'a pas de patrimoine historique et qu'on a de la chance d'être français.
Un gag assez incroyable nous attend au resto le soir (un chinois qui fait semblant d'être chic mais qui n'est au fond qu'un chinois) : on nous sert une carafe d'eau chaude !

Jour 13 : Melbourne, épisode 2.

Deuxième journée intégrale à Melbourne, assez tranquille dans la mesure où la ville ne recèle plus énormément de trésors. La matinée se déroule de nouveau dans les jardins (nombreux à Melbourne) et les élises (comme souvent, les cathédrales néogothiques ont de la gueule). On décide de profiter de notre emploi du temps tranquille pour aller faire des courses de pique-nique au Queen Victoria Market, où on trouve des boucheries qui donnent envie (le kilo de rumsteack à 10 dollars australiens !), et un Food Court avec des tas de petites boutiques alléchantes. On se décide tous pour un déjeuner indien, au rapport qualité-prix franchement intéressant. On part ensuite prendre le ferry pour Williamstown, les vues sur le parcours ne sont pas vraiment folichonnes (ou alors faut aimer les gratte-ciels et surtout les grues), mais la ballade une fois arrivés plutôe rafraîchissante. Suite à une louze d'horaire de ferry, on prend le temps de tester une crêpe soi-disant française et donc hors de prix dans une boutique en bord de mer. Comme on aurait du s'y attendre, c'est assez décevant.

Jour 14 : Trois koalas et un bébé.

Après un départ particulièrement difficile de Melbourne (ce sont des pros du sens unique dans cette foutue ville), nous entamons une journée animalière. La première espèce rencontrée n'état absolument pas au programme, ce sont les poulets locaux. Pour une fois qu'on ne pensait pas être en excès de vitesse, on s'est apparemment fait avoir par le panneau travaux qui réduit implicitement la vitesse limite même quand ce n'est pas précisé. Arraisonnement au bord de l'autoroute, petit sermon agrémenté de blagues (le flic commence par nous prétendre que la route qu'on veut prendre est fermée en ce moment, puis compare Liguori à Harry Potter), mais finalement pas de sanction. La route en question, c'est la Great Ocean Road, qui longe le Pacifique sur quelques centaines de kilomètres. C'est assez agréable, on s'arrête à plusieurs endroits (plages, chutes d'eaux, ça commence à devenir classique) et on a surtout l'occasion d'admirer (d'un peu loin, certes) des baleines au large de la côte.
Arrivés au Cap Otway, changement de décor puisqu'on s'enfonce dans la forêt à la recherche de koalas fréquents dans la région. On finit par en repérer non pas un, mais trois d'un coup dans un arbre. Et même quatre en fait car on se rend compte qu'il y a un petit accroché au dos de sa maman dans le tas. On reste un bon moment à regarder ces adorables boules de poils en train de paresser dans leurs eucalyptus (pas très actif, le koala...), puis on reprend la route vers les Twelve Apostles où nous souhaiterions arriver avant le coucher du soleil. Mission finalement accomplie, mais le ciel est tout de même gris car il ne fait pas très beau. Ca ne nous empêche pas d'admirer ces 8 (ils étaient bien douze au départ, mais de temps à autre, il y en a un qui se casse la gueule sous l'effet des vagues ; d'ailleurs, le neuvième a rendu l'âme peu avant qu'on aille les voir) cailloux bravant fièrement les intempéries. Un paysage romantique à souhait.
Pour la deuxième fois du séjour, nous n'avons pas de lieu prévu pour dormir et pour la deuxième fois, nous décidons de pousser le plus loin possible pour mieux profiter de la journée du lendemain. Nous continuons donc la route jusqu'au Grampians, le parc national suivant dans notre programme. La fin de la route de nuit est assez stressante, non pas à cause de la route elle-même, complètement déserte, mais des kangourous qu'on croise à tous les virages. C'est certainement le jour où nous en verrons le plus, dont un sous nos roues, mais nous aurons la satisfaction de n'en avoir écrasé aucun nous-même.

Jour 15 : In the Grampians.

Rien de très original aujourd'hui, simplement un certain nombre de ballades dans les Grampians. On nous avait dit du bien de ce parc, on ne s'était pas moqué de nous, c'est vraiment très beau. Un premier arrêt dans le Wonderland Range le matin (un nom à mettre l'eau à la bouche), un pique-nique digne des Oiseaux d'Hitchcock (la plupart se contenteront de nous épier en attendant les miettes, mais un kookaburra plus aventureux ira piquer la fin du sandwich de Shaggy dans sa main !), et surtout un bon moment passer à admirer les McKenzie Falls, sûrement les plus impressionnantes chutes d'eau de notre séjour. Une quinzaine de mètres de haut et presque autant de large, on sent la fraîcheur depuis le chemin de randonnée qui reste pourtant à distance respectable. Pas comme nous, qui n'avons pu nous empêcher d'aller faire un peu les zouaves à traverser la rivière sur des cailloux glissants pour voir les chutes de face. Pas de point boulet finalement, tout le monde s'e sortira sec. Pour le reste, je ne peux que vous conseiller d'aller vois mes (superbes ;-) ) photos pour avoir une idée plus précise des paysages que nous avons vus. Le repas du soir est l'occasion de tester la viande de kangourou (ce n'est certes pas ce qui manque dans le coin). Ce n'est pas mauvais, mais pas très intéressant comparé à du boeuf : de la viande rouge également, mais tout de même moins goutue (surtout en Australie où ils ont vraiment du très bon boeuf). Mais bon c'est une expérience à tenter (de nos jours, on en trouve facilement chez nous aussi).

Jour 16 : Un peu plus au Sud.

Une bonne partie de notre journée est passée sur la route, nous devons rejoindre Adélaïde avant le soir, dernier arrêt avant de repartir vers le Nord. Un peu moins de 500 kilomètres, ça nous laisse le temps de faire quelques petits arrêts. Le premier est consacré à des peintures aborigènes, mais sera très vite expédié en raison de la grotesquitude de ladite exposition : trois dessins tout moche sur un coin de caillou sans aucune explication, faudra revoir votre truc si vous voulez qu'on s'intéresse à l'art rupestre du coin. Ensuite, pas grand chose avant Adélaïde, où il pleut quand nous arrivons. On va donc s'enfermer dans un musée, où on a une demi-heure de plus pour visiter que ce qu'on avait prévu, sous prétexte qu'on avait oublié qu'il y avait un décalage horaire d'une demi-heure (bienvenue dans un monde grotesque) entre l'Est et le centre du pays. Le musée est assez standard, avec des peintures australiennes du dix-neuvième siècle et une collection assez étendue d'art moderne. Bref, rien de passionnant, on attend tous Liguori à la sortie pendant une demi-heure. Par contre, le petit musée juste à côté, vaste bric-à-brac curieusement organisé, contient un paquet d'animaux empaillés qui rendent la visite plutôt sympathique (et mine de rien, on en apprend pas mal sur la faune australienne). L'hôtel où on va dormir les deux prochaines nuits est assez génial : tout ou presque est gratuit, y compris le repas le mercredi soir (et devinez quel jour on est), et en plus y a une française super mignonne. Hein, quoi, je m'égare ? Bon, bon, ok, je dirai plus de bêtises.

Jour 17 : Pour la peine, je boude.

Mumble visite d'Adélaïde mumble jardins botaniques mumble maison mumble rien à signaler. Acheté de nouvelles baskets car les miennes partaient vraiment en ruine (comment ça, vous en avez rien à foutre ?).

Jour 18 : En route pour le désert.

Nous commençons la deuxième partie de notre voyage aujourd'hui : la traversée du désert. Une semaine avec beaucoup de kilomètres à parcourir (de l'ordre de 5000), mais également quelques-uns des moemnts forts de notre périple en perspective. Je récupère donc ma place de copilote (j'ai passé quasiment tout le voyage à l'avant de la voiture, ce dont je ne me plains pas...), et Liguori et Shaggy alternent au volant de notre bolide, lancé la plupart du temps aux alentours de 150 kilomètres à l'heure dans la campagne australienne (l'occasion pour nous d'apprendre l'existence d'un gadget irritant sur notre voiture : un son strident quand on va "trop vite").
Le paysage commence à se modifier en cours de journée, devenant plus sec mais encore assez vert. On croise par contre un certain nombre de lacs salés, et on fait une petite pause à côté du lac Hart. C'est assez impressionnant (non, je ne parle pas des panneaux faisant mention de tests militaires sur la zone et dééconseillant d'aller se balader au milieu du lac sous peine de se prendre une bombe sur le coin de la gueule), une étendue blanche presque à perte de vue, et quelques rails témoignant d'un passé où il y avait un peu plus d'activité dans ce coin du pays.
L'endroit où on arrive pour passer la nuit, Coober Pedy, est aussi assez curieux. Petit coin de civilisation perdu au milieu de nulle part, on y trouve essentiellement des chercheurs d'opales (plus de la moitié de la production mondiale !), des habitations troglodytes et ... des restes de divers tournages, car la spécificité du lieu attire les réalisateurs en mal de décors spectaculaires. On se balade donc de la maison d'un chinois un peu fou qui essaie de nous vendre ses opales à une carcasse de vaisseau spatial au beau milieu de la ville, en passant par une église souterraine (ça ajoute indiscutablement à la fascination exercée par le lieu). Et avant d'aller dormir à vingt mètres sous terre nous avons droit à notre premier coucher de soleil sur le désert, les couleurs du ciel sont vraiment étonnantes.

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Jour 19 : Ouh, lou grou caillou !

Un peu moins de route qu'hier pour rejoindre Uluru, mais on part quand même tôt pour essayer d'y être avant qu'il ne fasse totalement nuit. C'est une réussite totale puisque nous arrivons à 19H30 à peine. Sur le chemin, on jette un coup d'oeil au Mont Cooner, improprement confondu avec Uluru par les bêtes touristes que nous sommes. La terre est de plus en plus rouge mais ça reste beaucoup plus vivant que ce que je ne pensais (il y a de la verdure partout), peut-être parce qu'on est en hiver. Quoi qu'il en soit, Uluru est assez imposant, mais fidèle à l'image qu'on en a depuis notre lointaine Europe. Seule surprise notable pour nous, il y a ici beaucoup de touristes, ce qui nous change plutôt de ce qu'on a connu depuis le début du séjour.
Après avoir lu attentivement les avertissements aborigènes demandant aux touristes de ne pas aller faire les zouaves sur leur caillou sacré, on décide de monter quand même (on est très loin d'être les seuls...). Il faut dire que les locaux sont un peu pénibles à dire en permanence "ah oui, c'est sacré pour nous, mais on ne peut pas vraiment vous expliquer comment fonctionne notre vie spirituelle". On ne demanderait pourtant qu'à en savoir un peu plus. En tout cas, les aborigènes semblent surtout préocuppés par les gens qui se tuent en faisant l'ascension, ce qui était relativement fréquent avant qu'une chaîne ne soit ajoutée pour faciliter l'escalade. Et ça se comprend, car la grimpette est très loin d'être de tout repos. Même avec la chaîne, la première partie est carrément épuisante, avec des portions plus proches de la verticale que de l'horizontale. Et encore, on est en plein hiver, il ne fait donc pas trop chaud, mais on comprend qu'il y ait des attaques cardiaques l'été. Mais on ne s'est pas fatigués pour rien, la vue depuis le sommet est assez impressionnante. Il faut dire que de plus de 300 mètres de haut dans un désert tout plat, on voit très loin. On ne peut pas s'empêcher de sacrifier à la tradition de la photo en haut du caillou, imités naturellement par tous les autres touristes présents. On finit par redescendre (pas de tout repos non plus, et surtout assez casse-gueule), en se demandant si les gens qu'on croise dans l'autre sens sont bien raisonnables (ils vont sûrement devoir redescendre de nuit).
Quand à nous, nous admirerons le coucher de soleil depuis le parking conçu pour (on est pas tout seuls à avoir eu cette idée géniale...). C'est un passage obligé de tout voyage en Australie, mais honnêtement, c'est un peu surfait. Certes, le caillou devient plus rouge, mais ce n'est pas si incroyable que ça (disons que ça rend aussi bien sur les photos qu'en vrai). Le plus joli, ce sont finalement les couleurs du ciel, qui varient joyeusement du bleu au rouge ou même au jaune selon l'heure, c'est assez magique. Les étoiles sont également saisissantes.
Mais pour l'heure, pas le temps de rêver car il faut monter la tente pour notre première nuit de camping du séjour. On s'en sort en fait très bien, à la lueur de nos deux lampes torches. En 10 minutes c'est plié (enfin, déplié plutôt). La cuisine pose plus de problème dans la mesure où c'est Liguori qui est chargé d'allumer le brûleur. Il finit par y parvenir, avec quelques dommages collatéraux (un peu de gazon et ses poils de main :-) ), mais rien de très grave. Le plat de pâtes fait du bien à l'estomac, avant la nuit sous la tente, qui s'avérera assez difficile...

Jour 20 : 20 kilomètres à pieeeeeeed.

Bah oui, l'hiver, la nuit, il fait froid dans le désert. Très froid. Très très froid. Encore plus froid que ça. Assez pour que Liguori sorte sa couverture de survie en pleine nuit et réveille tout le monde (ça fout un boucan du tonnerre ce truc, mais lui n'entend rien, il a ses boules Quiès). C'est dur d'aller à la douche dans ces conditions, surtout qu'on s'est levées très tôt pour voir le lever de soleil sur Uluru. Bon, allez, j'en fais peut-être beaucoup, mais la température la nuit descendait sûrement en dessous de 0.
Le soleil est attendu une fois de plus par un sacré paquet de touristes, et ressemble pas mal au coucher (sauf qu'on est de l'autre côté, qui est plutôt moins joli). Dans la foulée (enfin, le temps de revenir prendre un solide petit déjeuner), on fait le tour du caillou. Dix kilomètres tout de même, mais c'est assez intéressant de le voir sous toutes ses facettes, pas si plat qu'il n'en a l'air et plein de sites sacrés pour les aborigènes (on nous rappelle tous les deux cent mètres qu'on peut se choper des milliers de dollars d'amende si on s'amuse à prendre des photos, celles que vous voyez donc sur mon site sont des montages de grains de poussières pris en gros plan dans le désert, absolument rien à voir).
Après cette petite mise en jambes, nous fonçons vers Kata-Tjuta, beaucoup moins connu qu'Uluru mais tout aussi impressionnant. C'est un empilement de cailloux encore plus gros qu'Uluru, mais plus fragmentés. Il y a beaucoup moins de monde qu'autour d'Uluru, ce qui la balade d'autant plus agréable. Par ailleurs, comme on peut se balader au milieu des rochers, c'est plutôt plus joli qu'à Uluru. Bref, ces 7 kilomètres supplémentaires conctituent l'une de nos plus belles randonnées du séjour. Pour finir la journée, un petit coucher de soleil de plus, sur les Kata Tjuta. L'intérêt n'est pas plus grand qu'à Uluru, mais c'est toujours sympa. Ensuite, retour sous la tente et dans le froid...

Jour 21 : Traversée du désert.

Programme très lourd aujourd'hui. Nous partons tôt d'Uluru, en lui jetant un dernier regard ému (on ne va pas tous les jours dans un des endroits lesplus célèbres de la planète). Trois heures de route parsemées de rencontres plus ou moins inattendues (des kangourous, mais on commence à avoir l'habitude ; des vaches et buffles, comme un peu partout dans le pays ; un dingo froussard, et surtout des dromadaires qui se baladent tranquillement dans le sable, apparemment à l'état sauvage) pour atteindre le King's Canyon, qui comme son nom l'indique est un canyon, assez gros.
On y passe en fait un certain temps : la randonnée prévue durant quelques heures, on emmène notre pique-nique avec nous. Mais on a même pas le temps de commencer qu'on a perdu notre organisateur. A force d'hésiter à attendre au cas où il serait derrière nous, ou à foncer pour le rattraper s'il est devant, on met un certain temps à se rejoindre. Un gros point boulet pour Liguori ! Mais on finit par se retrouver pour profiter de cette nouvelle très belle randonnée. Le canyon est vraiment très spectaculaire et les rochers qui le composent ont des formes rigolotes. Encore plus étonnant, il y a un véritable paradis terrestre (d'ailleurs, ça s'appelle Garden of Eden) au creux du canyon, qui a conservée intacte un point d'eau au beau milieu de centaines de kilomètres de désert, et jouit du coup d'une flore luxuriante. Nous mangeons ainsi au bord de l'eau, en regardant de petits oiseaux partir à la chasse aux insectes.
Mais notre journée ne s'arrête pas là. Pour raccourcir un peu notre trajet à travers le désert, le plus simple est de prendre la Mereenie Loop Road, qui a le léger inconvénient de ne pas être goudronnée sur 250 kilomètres... Bon, c'est certes moins confortable comme ça, mais on avance quand même à une vitesse raisonnable, et le décor est superbe. Et puis comme ça on pourra faire les kékés pendant tout le reste du séjour avec notre bagnole pleine de poussière. En attendant, on arrive au bout des West McDonnell Ranges par le mauvais côté (celui où il n'y a pas de route) et on se retape une nuit de camping dans le froid car on est grands, beaux et forts. En plus, on a eu droit à un repas des plus originaux ce soir : kangourou (ça, on avait déja fait), emeu (ça a essentiellement goût de volaille), buffle (pas très différent du boeuf) et saucisses de dromadaire (amusant). Y a que le koala qui nous aura échappé :-).

Jour 22 : Des canyons aux étoiles.

C'est à nouveau au pas de course que nous devons procéder aujourd'hui. La matinée est consacrée aux West McDonnell Ranges, une chaîne montagneuse qui renferme plusieurs canyons aussi invraisemblables les uns que les autres : non seulement il y a de l'eau partout dans ce désert, mais en plus elle a réussi à creuser des tranchées de plus de 50 mètres de haut dans les falaises ! On s'arrête ainsi à plusieurs gorges, canyons et assimilés, dont le plus spectaculaire est sans aucun doute le Standley Chasm, oppressant tellement il est haut et étroit. Tout cela est ma foi fort beau, mais Liguori nous presse pour que nous ne perdions pas trop de temps ici, et nous repartons juste après notre pique-nique à Simpson's Gap.
Il faut dire que nos travaux de la journée incluent encore un petit tour aux Devil's Marbles, drôles d'empilement de cailloux un peu plus au Nord dans le désert australien. Nous y arrivons une grosse heure avant le coucher de soleil, mais force est de constater pour une fois que Liguori avait raison, un peu plus de temps n'aurait pas été de trop. Le site est en fait assez étendu (il y a vraiment un paquet de cailloux) et c'st très amusant de grimper sur ces amas de rochers plus ou moins ronds. Encore un bon souvenir glané dans ce désert décidément plein de surprises, puis nous repartons pour aller passer à Tennant Creek, petit bled qui n'a pas d'intérêt particulier. Pour passer le temps, nous commençons à mesurer les plus longues lignes droites. Record à ce jour : 42 kilomètres sans un virage.

Jour 23 : On the road again.

Bon, là, je vais vraiment avoir du mal à vous raconter quoi que ce soit de passionnant (qui a dit "C'est pas comme si c'était le cas avant, de toute façon" ?), vu qu'on s'est contenté de rouler à travers les paysages désolés du Nord-Est australien (il n'y a même plus d'arbres par ici). Les lignes droites sont longues, très looooooooongues (nouveau record : 72 kilomètres) et les seules rencontres qui perturbent la monotonie du voyage sont les cadavrs de kangourous picorés par les rapaces sur le bord de la route (ils ont de très beaux aigles par ici). Comme en Grèce il y a deux ans, nous avons droit au gag du lit double dans la chambre au motel. Cette fois-ci, c'est Shaggy et moi qui sommes désignés par le tirage au sort. Ca ne m'empêhe pas de passer une bonne nuit.

Jour 24 : De retour sur la côte.

La végétation commence à revenir au fur et à mesure qu'on se rapproche de la côte, et les road trains (53.5 mètres de long selon les panneaux australiens, c'est sympa à doubler) à se faire de plus en plus rares. On retrouve la côte suffisamment tôt pour avoir le temps de visiter un petit parc national (le Paluma Range National Park) au passage (joli, même si ce n'est pas inoubliable comparé à ce qu'on a déjà vu). Nous arrivons à Cairns en fin d'après-midi, point de départ de notre descente le long de la Grande Barrière de Corail, troisième et dernière partie de notre voyage. Cairns est une petite ville très sympa, où on sent que les gens ne se prennent pas trop la tête. Seule événement notablede la soirée, un dessert étrange dans une boutique du centre-ville : la glace du futur. C'est sous forme de granulés et ça a un goût très très chimique, mais l'originalité du concept compense un peu le prix certainement trop élevé qu'on nous payer pour cette chose. A propos de chimique, je me fais tester dans le magasin, en voyant dans le frigo une bouteille de ce qui ressemble à s'y méprendre à du Fanta Greenz (TM). Ne pouvant retenir ma joie, j'en commande un pour accompagner ma glace. Et là, horreur, ce n'est pas du Fanta Greenz, mais du Fanta Lime (citron vert), dans lequel ils ont mis le même colorant que dans notre Fanta Greenz ! Ces australiens ne connaissent rien au mauvais goût...

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Jour 25 : A la flotte !

Nous continuons autant que possible notre route vers le Nord aujourd'hui, pour aller admirer les forêts tropicales (une des rares choses que nous n'avions pas encore vues !) et les plages. Nous faisons notamment une petite randonnée à travers les arbres à la Mossman Gorge, où l'on croise des racines de plus de 50 métres. C'est amusant, mais ce n'est finalement qu'une forêt tropicale assez ordinaire. Nous continuons ensuite, toujours plus au nord, vers le Daintree National Park, qui n'est accessible qu'en ferry. D'ailleurs, on ne peut pas monter beaucoup plus haut sur des routes goudronnées. La route est assez spectaculaire, alternant passages au beau milieu de la forêt et portions en bordure de l'Océan. On fait une nouvelle ballade en forêt, qui a pour seul intérêt de croiser un casoar (d'assez loin tout de même), puis nous nous séparons sur Noah Beach. Alors que Liguori tient à pousser jusqu'au bout de la route, nous voulons tester la température de l'eau. C'est la bonne saison : il n'y a pas de méduses tueuses, et les crocodiles mangeurs d'hommes ne sont pas censés être ici en ce moment (c'est un des problèmes des plages australiennes, on peut rarement s'y baigner tranquille). L'eau est tout à fait agréabl, et on y passe un certain temps. Océan Pacifique Ouest : fait. Ensuite, en attendant Liguori, on teste notre habileté à la bataille de serviette, un grand moment de grotesquitude qui n'a heureusement pas eu beaucoup de témoins au vu de la très faible fréquentation de la plage. Nous retournons ensuite passer notre deuxième nuit à Cairns.

Jour 26 : Une première île au programme.

Nous commençons vraiment aujourd'hui notre visite de la Grande Barrière. Pour ça, il n'y a pas trente-six mille façons de procéder, il faut prendre des ferrys pour accéder aux îles et s'y baigner/ballader ou autre (comme on n'est pas des grands habitués de la plongée, a priori, on se contentera essentiellement des deux premières activités citées). Pour cette première, on louze un peu notre coup dans la mesure où les ferrys sont plus pleins que ce que nous avions escompté. Du coup, quand on arrive à l'embarcadère le matin, on apprend qu'on ne pourra pas rester très longtemps sur Fitzroy Island...
En attendant le départ, nous nous promenons sur l'esplanade aménagée en bord de mer, avec des tas de jeux pour gamins (ou moins gamins, on voit des ados en train de faire les zouaves sur une rampe en VTT) et des appareils de muscu un peu partout, bref la conception d'un coin familial sympa à l'australienne. Nous finissons par embarquer à 10H30, pour un retour prévu à 15H. Ca ne nous laisse guère de temps sur place, nous faisons donc un rapide tour de l'île, pas fabuleusement intéressant d'ailleurs (en gros, c'est toujours le même principe, on nous fait monter sur le point culminant à travers la forêt, et de là on peut admirer l'Océan et les îles avoisinantes) puis nous nous posons sur un coin de plage. Ce que nous aurions certainement du faire dès le début, car non seulement l'eau est très douce, mais en plus on peut admirer à peu de frais du corail à quelques mètres à peine de la plage (même pas besoin de masque). Ce ne sont certainement pas les plus beaux qu'on puisse voir dans la région, mais ça donne déjà un petit aperçu sympathique.
Le retour en ferry est assez agréable, avec de belles vues sur les îles alentour, malgré les embruns, et comme nous avons du temps en arrivant, nous faisons une petite pause à la piscine en plein air sur le front de mer de Cairns. Pas idéale pour nager, mais pour avancer son Harry Potter au soleil, c'est plutôt cool. Dernière nuit à l'hôtel à Cairns, qui possède la particularité de ne pas proposer de couverture à ses clients. En même temps, on n'en a pas franchement besoin... Il est noté ensuite sur mon petit carnet de bord dans une écriture qui n'est manifestement pas la mienne : "Shaggy me pique mon journal de bord". Je ne comprends pas ce qui a pu se passer :-).

Jour 27 : Une deuxième pour la route.

Une nouvelle île au programme aujourd'hui, en l'occurence Dunk Island, un peu au Sud de Cairns. Le ferry est moins commercial (il faut carrément se mouiller les pieds pour monter à bord) et ne respecte pas très bien les horaires, mais on a quand même pas mal de temps sur place, dans la mesure où on s'est mieux organisés qu'hier. Pour le reste, rien d'original par rapport à hier, tour de l'île à pied (relativement long, mais comme il ne fait pas très beau, nous ne sommes pas tentés de rester longtemps sur la plage aujourd'hui) et rapide baignade (pas de jolis coraux ici). La particularité notable de cette île est d'accueillir un grand complexe hôtelier pour gens friqués, ça fait assez peur à voir : tennis, golf et même une petite piste d'aterrissage pour avions privés... On se contentera de notre petit luxe à nous, en l'occurence un rumsteack inimaginable à l'arrivée à Townsville le soir (au moins 400 grammes de viande).

Jour 28 : Timber !

Nous reprenons un rythme un peu plus conforme à nos habitudes aujourd'hui. Encore une île au programme, mais seulement pour la matinée. Il s'agit de Magnetic Island, qui est assez nettement plus grande que les précédentes. Du coup, il faut faire des choix. Comme le temps n'est une nouvelle fois pas très clément, nous laissons tomber les pourtant très belles plages que comporte l'île (on fait quand même une pause de quelques minutes à l'une d'elles, histoire de voir une mamie prendre son bain comme si de rien n'était. Nous explorons quand à nous le reste de l'île, mais au moment de faire le choix entre un tour des plages et une petite grimpette, nous perdons Liguori (une mauvaise habitude !). Nous optons pour la grimpette sans lui (en fait, il a fait de son côté un tour des plages). Au sommet de l'île se trouve un fort utilisé pendant la seconde guerre mondiale pour surveiller les côtes australiennes. C'est assez rigolo à visiter, notamment les précisions du style "Ce canon tiré un seul boulet pendant la guerre, sur un navire allié". Mais le moment fort de la matinée nous est arrivé un peu plus tôt, lors de la montée à travers la forêt. Alors que nous avançons tranquillement, nous entendons soudain un "CRAC" derrière nous. A peine le temps de nous retourner pour voir une tâche grise tomber d'un arbre quelques mètres plus loin. Non, c'est pas possible ! Eh bien si, malgré tout ce que le Lonely Planet peut prétendre (à savoir que les australiens qui prétendent qu'on risque de se prendre un koala sur le coin de la gueule en se balladant sous les eucalyptus sont des farceurs), nous venons bien d'assister en direct à une chute de koala. Ce dernier n'est heureusement pas blessé, et il fait même mine de se presser pour remonter dans son arbre. Donc, avis aux lecteurs qui envisagent un voyage en Australie : ne croyez pas les guides qui vous disent de ne pas croire les gens qui prétendent que les koalas tombent des arbres.
Retour à Townsville pour manger, nous trouvons un endroit incroyable pour notre déjeuner : un pub irlandais qui vous fait des plats copieux et super bons pour 7 dollars (à peu près le prix d'un grec-frites rue Mouffetard). Si on est revenu si tôt de notre ballade aujourd'hui, c'est pour avoir le temps de visiter ensuite le Reef Headquarters, un grand aquarium consacré à la faune de la Grande Barrière de corail. De fait, si l'aquarium n'est pas si immense que ça, il est très bien organisé, avec notamment un gigantesque bocal en plein milieu où a été recréé un fond sous-marin complet (des tas de coraux différents, un paquet de poissons, etc...). Pour les gens comme nous qui ne font pas de plongée, ça vaut vraiment le détour. Et puis nous avons droit à une visite guidée où on assiste au déjeuner de toutes ces charmantes bêbêtes. La raie nourrie à la main, c'est assez rigolo, et les requins ou la tortue géante déchirant leurs poissons en ayant l'air de s'emmerder aussi. Et pour finir cette petite journée de repos, à peine 300 kilomètres pour rejoindre Airlie Beach avant la nuit. Une broutille, quoi :-).

Jour 29 : Sea, sun et coups de soleil.

La raison pour passer une nuit dans ce bled sans intérêt est qu'il s'agit du principal point de départ pour les Whitsundays Islands, l'un des endroits les plus paradisiaques au monde. On n'avait pas décidé à l'avance de ce qu'on prendrait exactement comme excursion, mais on nous avait dit qu'il n'y aurait pas de problèmes si on réservait le matin même. Information quelque peu douteuse, puisqu'en fait il ne reste que très peu de places (typiquement strictement moins de 4) pour la plupart des excursions les plus intéressantes. Du coup, pas possible de prendre le combo plage-plongée qui avat l'air assez intéressant, on se rabat sur ce qu'on peut, à savoir une petite croisière en yacht avec pique-nique sur Whitehaven Beach, "la plus belle plage du monde". Oui, bon, ça va c'est pas non plus la pire journée que j'ai pu avoir de ma vie, mais enfin, les australiens et la communication, c'est pas toujours ça.
C'est donc sur l'eau que nous allons passer la majeure partie de la journée, mais pas totalement passifs non plus, puisque l'équipage réquisitionne de temps à autres les passagers pour monter les voiles (assez rigolo). Pour le reste, n'étant pas un spécialiste de la navigation à voiles, je ne pourrai guère vous doner de précisions, mais c'était la première fois que j'étais sur un bateau penché de 40 degrés pour mieux prendre le vent, c'est amusant. Comme de plus les paysages sont comme il se doit magnifiques (qui plus est, il fait beau !), c'est le bonheur. Nous arrivons à Whitehaven vers midi, la réputation de la plage n'est pas totalement usurpée : le sable blanc (superbe) est effectivement assez fin pour faire sqouik sqouik sous les pieds et l'eau est complètement transparente. Une petite trempette dans l'eau (pas si chaude que ça, mais on a presque réussi à y mettre Liguori entièrement), un pique-nique soigneusement préparé par notre équipage, une tentative de beach-volley dans le vent (vraiment pas facile, mais bon, j'ai toujours été une quiche au volley), et nous devons en fait repartir assez rapidement.
L'après-midi sera farniente total au soleil, un vrai bonheur. Sauf que là, paf, boulette, le blondifie et ne me tartine pas suffisamment de crème solaire. Sur le coup, je ne sens pas grand chose, si ce n'est sur les pieds mais c'est difficile à protéger,mais c'est le soir, au moment de faire les courses à MacKay (notre étape pour la nuit) que je commence à comprendre ma douleur. J'ai en fait pris vraiment très cher, et la nuit sera assez douloureuse...

Jour 30 : Un ferry peut en cacher un autre.

Nouvelle louze de ferry ce matin (décidément, on est vernis, mais il faut dire que le guide n'et pas franchement d'une précision remarquable sur certains points. Alors que nous étions censés passer la journée sur Brampton Island, on nous apprend qu'il n'y a que deux ferrys par semaine, et qu'il faut donc patienter un peu. C'est évidemment hors de question pour nous, du coup changement de plan à l'arrache : nous décidons de foncer vers Yeppoon pour prendre dès aujourd'hui le ferry vers Great Keppel Island, notre destination suivante (je tiens à rassurer les lecteurs qui commencent à se lasser de cet enchainement d'îles : c'est bientot fini), et d'y passer la nuit en camping (sinon, c'est cher). Plan qui se déroule à merveille, peut-être à la traversée en ferry près, notre pilote ayant apparemment décidé de s'amuser avec ses passagers (je dois lui avouer un talent certain pour secouer son monde).
Cette dernière île à notre programme (il reste encore Fraser Island, mais c'est un peu différent) ressemble pas mal aux précédentes, mais est une des plus belles que nous ayons visitées. Beaucoup de belles plages, et aussi de belles forêts pour que Liguori puisse aller prendre ses photos de son côté ;-). Nous commençons par une petite baignade (et une petite boulette de ma part, partir pieds nus pour la plage qui n'était pas si proche que ça n'était pas vraiment judicieux), agréable même si les coraux promis ne sont pas tout à fait au rendez-vous. Après un bon repas de "seafod" (ben ouais, ça m'arrive d'en manger, et même d'aimer ça quand ça ressemble par exemple à du calamar pané), Shaggy réussit un des plus beaux exploits du séjour : alors que nous sommes en train de lire dehors en début de soirée, nous l'entendons dire "Oh, un chat" et se baisser pour le caresser. Deux secondes plus tard, Shaggy fait "Ah tiens, non, c'est pas un chat". Il venait de caresser un opossum...

Jour 31 : J'ai gagné au grattage.

Pour ce deuxième bout de journée sur Great Keppel Island, mon corps me rappelle de façon assez mesquine qu'il n'a pas apprécié ma conduite sur le yacht quelques jours auparavant. Bon, qu'il décide de se débarasser de toute la peau cramée (un gros pourcentage sur le dos et les jambes), soit, mais est-il obligé d'accompagner cette mue par d'atroces démangeaisons ? Apparemment oui, elles me poursuivront encore un petit bout de temps... Je décide sagement de ne pas aller m'exposer à nouveau au soleil sur la plage, et de suivre Liguori sur les hauteurs de l'île à la place. Comme je suis un boulet, j'oublie de prendre des piles de rechange pour mon appareil photo, du coup, je suis limité à environ deux photos pour la matinée (c'est bien la peine d'avoir un numérique !). Pour la peine, je boude et vais lire Harry Potter sur la plage (j'approche de la fin, et vous savez quoi ? Il y a ******** qui meurt !). Au moment du retour, je gagne une nouvelle serviette de façon grotesque : les gens du camping ont confondu ma serviette avec une des leurs et l'ont mise à laver, du coup ils m'en offrent une vachement mieux ! Nous revenon en ferry (beaucoup plus calme qu'à l'aller) en début d'après-midi, puis nous avons encore un gros trajet en voiture pour rejoindre Hervey Bay, d'où nous rejoindrons la dernière grosse étape de notre séjour, l'île de sable de Fraser Island. Une nouvelle auberge de jeunesse pour la route et un dîner au chinois du coin sur le mode "eat all you can", ce qui est toujours intéressant :-9.

Mosquée Fort de Golconde Kailasha Temple Lotus Mahal


Jour 32 : Mais il est où, ce sable ?

Nous sommes un peu pressée par le temps ce matin (comme d'hab, quoi), car Shaggy et Liguori doivent aller récupérer notre 4*4 (indispensable pour se ballader sur Fraser Island, car il n'y que du sable, et c'st tout de même très grand, plus de 100 kilomètres en longueur sur une bonne trentaine en largeur) à temps pour prendre le ferry de 9 heures. Je suis affecté aux courses de dernière minute, il faut bien s'organiser car nous n'aurons rien pour nous dépanner sur place (d'où les bidons de 10 litres d'eau par exemple, en fait on a vu assez large, nous n'aurons pas de problèmes). Nous n'avions finalement pas besoin de nous presser tant que ça, le ferry part un peu en retard. Une fois sur place, Liguori peut s'amuser sur les pistes de sable très bosselées par endroits (on risque pas d'aller trop vite...). En fait, on ne voit pas tant le sable que ça, car il y a tout de même énormément de végétation, mais c'est un environnement étonnant.
Pour cette première journée sur l'île, nous avons prévu une tournée des lacs, assez nombreux dans le coin. Ils sont tous très jolis, avec des plages assez tentantes (je ne me suis personnellement pas baigné, mais c'était faisable), et des eaux aux couleurs curieuses pour certains.
Notre nuit se déroule en camping sur le sable (forcément) au beau milieu de l'île, dans un camp entouré de grillages pour éviter les invasions de dingos (ils ont très traumatisés par quelques attaques récentes, apparemment). Un peu de cuisine maison, et au moins ici il ne fait pas aussi froid que lors de nos précédentes nuits de camping.

Jour 33 : Ah ben le voilà, le sable !

Aujourd'hui, le moment tant attendu par Liguori : la remontée de la très longue plage Est de l'île (une petite centaine de kilomètres) en 4*4. C'est vrai que c'est assez rigolo de dégager un nuage de sable derrière nous ... et de s'enliser :-). Bon, ça ne nous est arrivé qu'une seule fois, et on s'en est sorti assez facilement. Mais certains essayaient de passer à fond des endroits où le sable semblait particulièrement mou, ils n'ont peur de rien !
Mais faire les kékés au volant de notre voiture n'est pas le seul intérêt de la journée. On passe un petit moment à Eli Creek, un ruisseau qui descend depuis l'intérieur de l'île jusqu'à la mer et dans lequel on peut se baigner (ou plutôt se laisser glisse), on admire l'épave du Maheno, un bateau qui s'est échoué par là il y a envriron deux siècles, et on va observer la faune marine depuis l'Indian Head, sommet de l'île en à-pic au-dessus de l'eau. On y voit des requins, des raies, des baleines, mais c'est tout de même un peu trop haut pour qu'on voie bien ce qui se passe en-dessous. On escalade aussi au passage une ou deux dunes plus à l'intérieur de l'île (fatiguant, d'escalader des dunes de sables) et on retourne finalement dormir au même endroit qu'hier.

Jour 34 : Ca sent la fin.

Nous quittons Fraser Island la matin, avec encore quelques centaines de kilomètres à faire pour rejoindre Sydney. Plus grand chose d'intéressant à voir sur le bout de chemin qui nous reste, de toute façon, on commence à être vraiment fatigués. Le long de la route qui nous mène à Brisbane, on s'arrête tout de même sur une plage de la Sunshine Coast (les plages sont vraimens immenses par ici, et n'ont certainement rien à envier à nos pauvres bandes desable de la Côte d'Azur) où j'évite une fois de plus de me baigner car je n'ai pas encore tout à fait récupéré de mes coups de soleil. Sur la fin de la journée, nous prenons également un peu de temps dans la campagne qui environne Brisbane. Nous croisons ainsi un cheval qui gagne de façon absurde le surnom de Brownie : après avoir tenté de l'attirer à nous pendant un bon quart d'heure en utilisant tous les moyens possibles (sifflet et herbe notamment), nous renonçons et décider de manger notre quatre heures, en l'occurence du brownie. Et là, en moins de trente secondes, on a le cheval à nos côtés !

Jour 35 : Nos amies les bêtes.

Dernière ville à visiter avant notre départ, et donc derniers jardins botaniques ! Ceux du mont Coot-Tha, qui surplombe la ville, sont plutôt bien faits, et surtout très grands. On peut y passer deux heurs sans problèmes avant d'en avoir fair le tour. Mais on limite quand même notre temps de visite car nous avons décidé de nous faire un second zoo avant notre départ, en l'occurence le Lone Pine Koala Sanctuary, qui se situe en périphérie de la ville. Comme son nom l'indique, il est assez spécialisé dans les koalas (pas moins de 130 boules de poils gris), mais ne fait pas que ça. Nous avons ainsi droit aux bébés émeus (mais comme je suis un boulet, j'ai oublié mon appareil photo, donc vous ne les verrez pas), à un aigle blessé, à un crocodile paresseux, à des wombats encormis, et bien sûr à une nouvelle séance de caressage de kangourous (on peut même leur donner à manger ici, c'est assez sympa). Et puis le must du zoo, c'est bien sûr la photo avec un koala dans les bras. Même s'ils font payer ça aussi cher que l'entrée du zoo, je n'ai pas pu résister (ils ont un mur couvert de photos de stars avec des koalas, Jean-Paul II et Marylin Manson aussi ont craqué), et je me suis fait prendre avec le mignon Linus dans les bras. Ben un vrai koala, franchement, à part que ça bouge (assez peu, d'ailleurs), c'est comme une peluche, c'est génial !
Nous finissons par laisser tous ces adorables animaux (on en ramènerait bien un chez soi, ceci dit) pour passer l'après-midi à Brisbane. La ville est fort agréable, et nous en profitons également pour faire nos achats de souvenirs (mes pantoufles koalas maintenant devenues légendaires) et de cartes postales, car comme il se doit nous n'avons pas encore commencé à écrire à nos amis. Ce sera chose faite le soir à l'hôtel (tout en jetant un oeil aux insondables navets qui passent sur la télé commune), mais fort tardivement car nous décidons de participer au super quizz organisé au bar avant. Trois séries de dix question avec pour thème culture générale, sport et "entertainment". Nous réussissons un honorable 6/10 dans les deux premières catégories (avec quelques protestations, par exemple sur la plus grande ville du monde, quelques pièges soigneusement évités (où se trouve le plus grand McDo ?), et un coup de bol monstrueux sur le nom du gars qui a ruiné sa banque il y a quelques années, dont j'avais un très vague souvenir, et qui s'est avéré juste à deux ou trois fautes d'orthographe près) et nous n'avons pas rendu notre copie pour la dernière :-).Faut dire que reconnaître de la techno espagnole du premier coup d'oreille, c'est pas trop notre truc...

Jour 36 : Back to Sydney.

Nous arrivons aux alentours de minuit à Sydney où nous retrouvons le même hôtel qu'il y a maintenant un peu plus d'un mois. Ca fait assez bizarre, mais on a pas franchement envie de prendre le temps d'en profiter (ceci dit, vu la lenteur du gars qui nous accueille, on a pas trop le choix ; on doit même supporter la conversation d'un poivrot dont on se serait bien passé).

Jours 37 et 38 : le looooooooooooooooong retour.

Un dernier petit tour dans Sydney le matin, puis c'est l'heure du départ. On quitte l'hôtel vers 13H20, et j'arrive chez moi 33 heures plus tard (à 14H15 heure locale le lendemain). C'est tout de même très long malgré les quelques daubes que j'aies regardés dans l'avion pour passer le temps. Mais ça fait du bien de rentrer chez soi. Non pas qu'on ne se sente pas bien en Australie, qui est sans conteste un pays très accueillant et intéressant. Pour qui aime la nature et les grands espaces (et les kangourous !), c'est une destination incontournable, qui mériterait d'ailleurs certainement plus que les quelques semaines que nous y avons passé. Mais ça nous a déjà donné un très bel aperçu du pays, et puis comme ça, maintenant, on peut dire qu'on a été à l'autre bout du monde :-).

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