Petit mémo à l'usage des normaliens agrégés.


Comment devenir agrégé

Bien sûr, il est nécessaire de passer le concours, mais ce n'est pas suffisant, il faut ensuite le valider. La validation s'effectue normalement par une année de formation à l'IUFM, mais les normaliens ont droit à des reports automatiques pour finir leur scolarité. Ensuite, deux possibilités : soit valider via une thèse et deux ans de monitorat agrémentés de stages CIES, soit passer par l'IUFM. L'année de formation IUFM est constituée d'un stage en responsabilité (une classe à enseigner, la plupart du temps en seconde pour les agrégés, soit 6H de cours par semaine, avec l'aide d'un tuteur pédagogique), de divers autres stages (notamment un peu d'enseignement en collège si le stage en responsabilité s'effectue en lycée), d'enseignements théoriques à l'IUFM et de la rédaction d'un mémoire pédagogique (certaines sources vous prétendront peut-être qu'il est facultatif pour les agrégés, il n'en est rien en pratique). La formation est sujette à validation par l'IUFM pour les certifités, mais pour pas pour les agrégés, pour lesquels elle s'effectue sous forme d'une inspection par un IPR (inspecteur régional).


Le salaire

Le site de l'Education Nationale donne une première idée de ce que vous gagnerez comme fixe au cours de votre carrière d'agrégé. Quelques précisions tout de même : il existe à ce jour onze échelons de salaire pour les agrégés. Un stagiaire IUFM est censé commencer à l'échelon 1, passer au 2 après quelques mois, puis au 3 l'année suivante, et se retrouve au 4 après deux ans de carrière (année d'IUFM comprise). Le salaire donné sur le site à la ligne "après deux ans de carrière" est donc celui de l'échelon 4. Mais un normalien, même s'il passe par l'IUFM, a droit à un reclassement pour ses quatre années de scolarité. Il entre ainsi directement avec deux ans d'ancienneté, soit à l'échelon 4 (avec un salaire d'environ 2000 euros, les chiffres du site datent un peu). Seul léger problème, la situation met habituellement quelques mois à se régulariser, d'où un salaire quelque peu irrégulier pendant l'année de stage (le retard est rattrapé au printemps). Par ailleurs, un professeur a le droit de cumuler des bonus de salaire tant qu'il ne dépasse pas le double de son salaire de base. En particulier, une heure de colle rapporte un peu moins de 50 euros net. Mais il faut savoir qu'un stagiaire IUFM se voit refuser quasi systématiquement une autorisation de cumul de salaire pour faire des colles.


Les mutations

Le système fort compliqué, à base de points, vous sera expliqué en temps utile si vous le souhaitez. Il est constitué de deux phases, une inter-académique où l'on vous affecte dans une académie, et une intra-académique où on vous donne un poste dans cette académie (mais tout cela risque de changer en cas de décentralisation de la procédure). Ce qu'il faut savoir, c'est que l'affectation en IUFM ne dépend pas de la mutation générale (vous avez généralement droit à un IUFM proche de l'endroit où vous avez passé le concours), c'est à la première affectation après le stage qu'on intègre le mouvement. Un stagiaire de base a 21 points (le minimum), un normalien à l'échelon 4 (voir ci-dessus) en a 28. Suffisant pour passer devant les autres, mais pas pour avoir mieux que les académies de Créteil ou Versailles. Par contre, cela peut suffire à obtenir un collège, voire un lycée, dans un endroit plus ou moins choisi. Sinon, sachez qu'un certain nombre de néo-titulaires (tout frais sortis de leur stage IUFM) sont affectés en tant que TZR (Titulaire en Zone de Remplacement), statut étrange consistant à faire des remplacements dans une zone géographique relativement restreinte (dix zones pour l'Académie de Versailles, par exemple). Dans ce cas, l'affectation précise n'est souvent connue que quelques jours avant (voire après...) la rentrée (dans les autres cas, vous la connaitrez en juin).
Si vous êtes intéressé par un poste en classes préparatoires, ils sont attribués via une procédure spécifique, n'ayant rien à voir avec le mouvement. Il faut remplir un dossier en début d'année, qui sera examiné au moment du mouvement inter-académique par une commission. Les heureux élus sont directement affectés dans un poste, les autres continuent le mouvement classique et retentent leur chance l'année suivante. Un bon rang à l'agrégation est naturellement vivement conseillé, mais une thèse, une publication, ou même un bon DEA sont déjà de bonnes choses à signaler sur le CV. Une façon plus douce d'intégrer les classes préparatoires est de passer par des remplacements : par exemple demander à être affecté comme TZR après votre validation (on vous le refusera rarement) et prévenir discrètement l'Inspection Régionale que vous seriez partant pour prendre un remplacement en prépa si un poste se libère. De manière générale, toujours être à l'affut et rappeler régulièrement son existence aux Inspecteurs ne peut pas nuire.


Quelques sites à connaître

Sur l'indigeste site de l'Éducation Nationale, la page la plus importante est celle du SIAM, où vous ferez tout ce qui concerne les mutations.
La page suivante contient aussi quelques renseignements utiles.
Cette page est specifiquement adressée aux professeurs agrégés.
Je vous aurais bien donné un site vous renseignant sur les IUFM, mais à l'image de ces derniers, ils sont pour la plupart très mal foutus, soit carrément buggués soit illisibles. Il est par exemple à peu près impossible d'obtenir des informations sur le contenu de la formation. Une page tout de même sur la rédaction du mémoire.
Également intéressant et bien connu de tous les stagiaires, une page recensant tous les mémoires écrits dans l'académie de Montpellier ces dernières années :
Enfin, un site mis en place par l'académie de Versailles pour aider les néotitulaires.

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