Bouclons le cycle des symphonies mahlériennes (je me suis retenu de les
mettre toutes ! Mais de toute façon je ne suis pas fan des quatrième et
huitième) en revenant au point de départ, la toute première, qui n'est
pourtant certainement pas la moindre, et encore moins un essai hasardeux
d'un étudiant encore peu rodé dans l'art de l'orchestration.
Difficile de savoir exactement quelle expérience de l'orchestre avait
Mahler au moment d'écrire cette symphonie, une partie de ses oeuvres de
jeunesse étant perdues, mais elle fait preuve d'une maturité
surprenante, très loin d'être un simple exercice copiant le modèle
classique à quatre mouvements. Les quatre mouvements sont pourtant là,
une introduction mystérieuse et planante qui met tout de suite dans le
bain, une danse un peu lourdaude comme Mahler aimera tant en parsemer
ses autres symphonies, un mouvement lent absolument génial basé sur le
thème de Frère Jacques transposé en mineur, et un finale
terrifiant s'ouvrant un déferlement orchestral impressionnant. Dès cette
première symphonie, Mahler a été génial.