Mozart précurseur du romantisme, c'est un des dadas favoris de certains
musicologues. Pour justifier cette thèse, on va habituellement chercher
dans quelques grandes oeuvres de la fin de sa vie. Pourtant, à côté de
ses célèbres opéras, symphonies et autres concertos, le divin Mozart a
écrit nombre de petites sonates et autres oeuvres de moindre importante.
Et c'est parmi un lot de sonates pour violon et piano que se trouve cet
étonnant K.304, oeuvrette d'une douzaine de minutes en mi mineur dont le
thème initial semble avoir été donné à Mozart par un Schubert qui aurait
découvert la machine à remonter le temps. La suite est plus typiquement
mozartienne (et fort belle), mais cette curieuse impression initiale
persiste fortement.