De Liszt, on retient volontiers la vie un peu agitée, du virtuose
dragueur à l'abbé des dernières années, éventuellement, si on veut bien
se pencher du côté du compositeur, son oeuvre pour piano, mais moins sa
contribution pourtant primordial à un genre qu'il a, sinon inventé, du
moins popularisé, le poème symphonique. Liszt n'a jamais écrit de vrai
symphonie (du moins pas dans leur modèle traditionnel), mais il s'est
aventuré une grosse dizaine de fois dans ces oeuvres orchestrales à
programme d'assez grande envergure.
Tous les poèmes symphoniques de Liszt méritent une réhabilitation, le
plus connu, Les Préludes, étant d'ailleurs loin d'être le plus
intéressant. Mais dans le lot, ma préférence va nettement à cette oeuvre
assez tardive, découpée en trois parties assez indépendantes. Le thème
central en est furieusement entrainant.